L’ENERCA à Bambari : une fâcheuse arnaque électrique
La situation de l’électricité à Bambari, ville située à 385 km de Bangui, révèle une gestion scandaleuse de l’ENERCA (Énergie Centrafricaine), transformant un service public en une mascarade au profit des autorités. Les déclarations du chef de centre, Ephraïm Gbesse-Ka Soualakpa, ne sont qu’un écran de fumée cachant une réalité bien plus sombre pour les habitants.
Bangui, 04 septembre 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
L’ENERCA à Bambari , un système défaillant dès le départ.
La centrale hybride de Bambari, inaugurée en grande pompe le 21 décembre 2023, devait révolutionner l’accès à l’électricité dans cette ville de la Ouaka. Dotée d’un système solaire, d’un parc de batteries et d’un groupe électrogène d’une capacité totale de 1 MW, cette installation promettait une fourniture d’électricité stable et durable. M. Soualakpa affirmait fièrement : “Nous distribuons l’électricité dans la ville au fil du soleil, de 7h30-8h00 jusqu’au coucher du soleil, puis nous prenons le relais avec les batteries pendant environ deux heures”.
Pourtant, la réalité vécue par les habitants de Bambari est tout autre. Les coupures sont fréquentes, prolongées, et semblent suivre un schéma bien éloigné des explications fournies par l’ENERCA. Un habitant témoigne : “L’électricité, c’est comme une loterie ici. On ne sait jamais quand elle va venir, ni pour combien de temps. Parfois, on a une ou deux heures dans la journée, et c’est tout”.
Des excuses peu convaincantes.
Face aux critiques, l’ENERCA multiplie les justifications douteuses. La saison des pluies est invoquée comme perturbant le système solaire, alors que les panneaux photovoltaïques sont conçus pour fonctionner même par temps couvert. Le coût élevé du carburant est également mis en avant, ce qui fait douter de la réelle nature “hybride” de l’installation.
La panne technique évoquée par M. Soualakpa, qui dure depuis plusieurs semaines, semble être devenue l’excuse passe-partout de l’ENERCA. “On nous dit toujours que c’est une panne, que les pièces de rechange sont en route depuis Bangui. Mais ça fait des mois que ça dure”, s’indigne un commerçant local.
L’ENERCA à Bambari , une arnaque institutionnalisée.
Le système prépayé, vanté par l’ENERCA comme une solution aux impayés, s’avère être un piège pour les consommateurs. Les habitants se retrouvent à payer pour un service fantôme, sans aucune garantie de fourniture. “On achète des crédits, mais l’électricité ne vient pas. C’est comme si on jetait notre argent par la fenêtre”, explique une mère de famille de Bambari.
Cette situation interroge sur la gestion des fonds collectés auprès d’une population déjà économiquement fragilisée. Où va cet argent ? Comment est-il utilisé si ce n’est pas pour fournir le service promis ?
Un mépris certain pour la population.
La gestion de l’électricité à Bambari montre un mépris profond envers les besoins quotidiens des habitants. Les activités économiques sont paralysées, l’éducation des enfants est compromise, et la qualité de vie générale est sévèrement impactée. “Sans électricité fiable, comment peut-on espérer développer notre ville ?”, s’interroge un enseignant du lycée de Bambari.
Le cas le plus flagrant : l’électricité “sur commande” pour les officiels.
Le comble de cette situation est atteint lors des visites officielles. Comme par magie, l’électricité devient soudainement disponible dès qu’un membre du gouvernement pose le pied à Bambari. Un habitant témoigne : “Quand le président, le premier ministre ou un ministre vient, miraculeusement, il y a de l’électricité partout. Mais dès qu’ils repartent, on replonge dans le noir”.
Cette pratique cynique prouve que les infrastructures sont fonctionnelles, mais délibérément sous-utilisées au détriment de la population. L’électricité devient ainsi un outil de mise en scène, servant à présenter une image trompeuse de la ville aux autorités de passage.
Un phénomène généralisé dans les villes de province.
Le cas de Bambari n’est malheureusement pas isolé. Cette gestion de l’électricité “à la carte” semble être un modèle répandu dans de nombreuses villes de province centrafricaines. L’ENERCA participe ainsi à creuser le fossé entre la capitale et le reste du pays, sacrifiant le développement local sur l’autel des apparences.
Cette situation pose la question de l’équité dans l’accès aux services publics en République centrafricaine. Les villes de province sont-elles condamnées à n’avoir de l’électricité que lors des visites officielles ou d’une cérémonie ?
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