Législatives 2025 : regarder comment Daniel Nzéwé, candidat du MCU,  pris en flagrant délit de faux et usage de faux document judiciaire

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Législatives 2025 : regarder comment Daniel Nzéwé, candidat du MCU,  pris en flagrant délit de faux et usage de faux document judiciaire

 

Législatives 2025 : regarder comment Daniel Nzéwé, candidat du MCU, pris en flagrant délit de faux et usage de faux document judiciaire
Nzéwé Daniel, de son vrai nom Daniel Koli-Kanga, né à Bambari

 

Rédigé le 03 décembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Un document prétendument émis par la Cour d’appel de Bangui circule depuis le 10 novembre 2025 sur les réseaux sociaux pour tenter d’effacer le lourd passé judiciaire et criminel de Daniel Nzéwé, candidat aux législatives du 20 décembre. Cette ordonnance sur requête, censée émaner du deuxième vice-président du Tribunal de Grande Instance Okacha Alamine, constitue un faux grossier destiné à contourner les critères d’éligibilité au scrutin parlementaire qui n’existent plus d’ailleurs.

 

 

Le document affirme que Daniel Nzéwé n’a “jamais fait l’objet d’une condamnation définitive par la justice centrafricaine”. Plus grave encore, il présente des informations biographiques erronées. L’homme serait né le 11 décembre 1979 à Bimbo, alors que Daniel Koli Kanga ,  son véritable nom,  est né à Bambari. Cette première falsification trahit la nature frauduleuse de l’ensemble du dossier. Soit la justice centrafricaine a produit un faux document, auquel cas elle devient complice d’usage de faux, soit Daniel Nzéwé a lui-même fabriqué cette pièce, confirmant ainsi sa réputation d’expert en documents frauduleux.

 

L’intéressé n’en est pas à son premier faux. Surnommé dans les milieux mafieux “Directeur de l’Université de Miskine” en référence à sa maîtrise dans la fabrication de documents falsifiés, Daniel Nzéwé a bâti sa carrière sur l’escroquerie et la contrefaçon. Né sous le nom de Daniel Koli Kanga, il a accumulé tellement de condamnations dans sa jeunesse qu’il s’est vu contraint d’abandonner son patronyme. Il a alors adopté un nouveau nom, qu’il a baptisé le nom de son père, Nzéwé, pensant ainsi effacer ses traces dans les registres judiciaires.

 

La manœuvre n’a pas suffi. Entre 2014 et 2016, sous la présidence de transition de Catherine Samba-Panza, Daniel Nzéwé a été incarcéré à la prison centrale de Ngaragba pour avoir escroqué des investisseurs chinois de plusieurs centaines de millions de francs CFA. Son nom apparaît également dans l’affaire de l’ancien ministre Regis Lionel Dounda, dont le véritable auteur du crime est Daniel Nzéwé. Ces condamnations, largement documentées par la presse et les archives judiciaires, rendent impossible toute prétention à un casier vierge.

 

Le document du 10 novembre 2025 présente pourtant un bulletin n°3 du casier judiciaire, portant le numéro 13746 et prétendument délivré par le Chef de Service du Casier judiciaire Central et d’Entraide Pénale International. Ce bulletin serait totalement vierge. La fabrication est tellement grossière qu’elle comporte des erreurs factuelles vérifiables en quelques minutes : le lieu de naissance erroné, l’absence de toute mention des séjours en prison pourtant attestés par les registres pénitentiaires, la présentation d’un parcours immaculé pour un homme dont les activités criminelles ont fait la une des journaux pendant des années.

 

Deux hypothèses s’offrent aux observateurs. Soit un magistrat a effectivement signé ce document, auquel cas il devient auteur de faux et usage de faux et doit être poursuivi pénalement. La fabrication d’un acte judiciaire mensonger par un officier de justice constitue une infraction grave qui mine la crédibilité de toute l’institution. Soit Daniel Nzéwé a fabriqué lui-même cette pièce, ajoutant ainsi un nouveau chapitre à son catalogue d’escroqueries. Dans les deux cas, le document n’a aucune valeur légale et son utilisation pour valider une candidature aux législatives relève de la fraude électorale.

 

Le Conseil constitutionnel se trouve au cœur de cette manipulation. En 2020, cette même institution avait invalidé la candidature de Daniel Nzéwé précisément en raison de son casier judiciaire chargé. L’équipe qui avait pris cette décision,  Danièle Darlan comme présidente, Jean-Pierre Waboué comme vice-président , connaissait parfaitement le dossier pénal du candidat. Aujourd’hui, Jean-Pierre Waboué préside le Conseil constitutionnel. Parent du président Faustin-Archange Touadéra et originaire du même village que le chef de l’État, il s’apprête à valider la candidature d’un homme que sa propre institution avait jugé inéligible cinq ans plus tôt.

 

Ce revirement ne peut s’expliquer que par la transformation du Conseil constitutionnel en instrument au service du pouvoir. L’institution a cessé de défendre la légalité pour devenir une chambre d’enregistrement des volontés du régime. Le faux document concernant Daniel Nzéwé lui fournit simplement un prétexte pour avaliser une candidature qui, selon les critères appliqués en 2020, devrait être rejetée sans discussion possible.

 

La rapidité du processus trahit également la nature frauduleuse de l’opération. Entre le 7 novembre, date de la requête, et le 10 novembre, date de l’ordonnance, trois jours seulement se sont écoulés. La justice centrafricaine, habituellement d’une lenteur proverbiale, fait preuve d’une célérité stupéfiante quand il s’agit de blanchir un candidat du pouvoir. Les citoyens ordinaires attendent des années pour obtenir des décisions judiciaires sur des dossiers simples, mais Daniel Nzéwé obtient en soixante-douze heures un document qui efface deux décennies d’activités criminelles.

 

L’affaire dépasse largement le cas individuel. Elle expose les méthodes par lesquelles le régime Touadéra manipule les institutions pour organiser une parodie électorale. Après la mise en place de candidats fantômes financés par le pouvoir, après les révélations sur la corruption dans plusieurs ministères, voici maintenant la fabrication de faux documents judiciaires pour valider des candidatures impossibles à défendre légalement. Le Conseil constitutionnel, censé garantir la régularité du processus électoral, participe activement à cette fraude généralisée.

 

Les archives existent pourtant. Les registres de la prison de Ngaragba conservent la trace du séjour de Daniel Nzéwé entre 2014 et 2016. Les dossiers judiciaires concernant l’escroquerie des investisseurs chinois dorment dans les armoires du Palais de Justice. Les articles de presse relatant ses démêlés avec la loi sont consultables dans les archives des médias centrafricains. La décision du Conseil constitutionnel de 2020 invalidant sa candidature reste accessible. Tous ces documents prouvent la fausseté du bulletin n°3 du casier judiciaire présenté le 4 novembre 2025.

 

Daniel Koli Kanga, devenu Daniel Nzéwé Aziagbia, a fait de la fabrication de faux documents sa spécialité. Son surnom d’“Université de Micky” témoigne de son expertise reconnue dans ce domaine. Qu’il ait fabriqué lui-même ce dernier faux ou qu’il ait obtenu la complicité d’un magistrat corrompu pour le produire ne change rien au fond : le document est une contrefaçon destinée à tromper le Conseil constitutionnel et, à travers lui, le peuple centrafricain.

 

La manipulation est d’autant plus audacieuse qu’elle intervient à quelques semaines du scrutin. Le régime Touadéra, engagé dans une course contre la montre pour organiser des élections favorables à son maintien au pouvoir, ne peut se permettre de voir certaines candidatures écartées pour des motifs juridiques valables. Il préfère fabriquer des documents frauduleux plutôt que de respecter les règles qu’il a lui-même édictées. Cette pratique transforme les élections législatives du 20 décembre en simple exercice de validation d’un pouvoir qui refuse de se soumettre à la loi.

 

Le magistrat dont le nom apparaît sur ce document – s’il l’a effectivement signé – engage sa responsabilité pénale. Produire un faux acte judiciaire constitue un crime passible de poursuites, quelle que soit la qualité de son auteur. La justice centrafricaine ne peut tolérer que ses propres membres participent à la falsification de documents officiels sans réagir. Le parquet devrait ouvrir une enquête pour déterminer l’origine exacte de cette ordonnance et identifier les responsables de sa fabrication.

 

Cette affaire confirme que les élections de décembre 2025 ne répondent à aucune norme démocratique acceptable. Quand un candidat peut présenter un faux document pour masquer son casier judiciaire, quand le Conseil constitutionnel valide cette fraude en toute connaissance de cause, quand la justice devient complice de la falsification, le scrutin perd toute légitimité. Daniel Nzéwé Aziagbia ne devrait même pas être candidat. Son parcours criminel, ses condamnations multiples, ses séjours en prison le disqualifient automatiquement pour un mandat parlementaire.

 

Mais dans la Centrafrique de Faustin-Archange Touadéra, les règles s’appliquent différemment selon l’appartenance politique. Les opposants font face à des obstacles insurmontables pour se présenter aux élections, tandis que les criminels proches du pouvoir bénéficient de faux documents judiciaires pour blanchir leur passé. Cette asymétrie dans l’application de la loi électorale transforme le scrutin du 20 décembre en simple opération de propagande destinée à légitimer un régime qui bafoue toutes les règles démocratiques.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Par Gisèle MOLOMA…

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