L’éducation à Sosso-Nakombo gravement compromise
À Sosso-Nakombo, dans la préfecture de la Mambéré-Kadéi, l’éducation est en péril. La déperdition scolaire et le sous-investissement de l’État, marqués par un manque de ressources humaines, compromettent l’avenir des jeunes de cette localité.
Sur les 18 écoles de Sosso-Nakombo, seulement 8 fonctionnent actuellement, tandis que les 10 autres ont fermé leurs portes par manque d’enseignants qualifiés. Les élèves désertent les salles de classe, préférant travailler dans les mines pour subvenir à leurs besoins, ce qui aggrave la situation. Un journaliste de la radio Ndékèluka, de passage dans la localité, a constaté l’ampleur de ce phénomène.
Dans la cour de l’école primaire sous-préfectorale de Sosso-Nakombo, les rares élèves présents profitent de la récréation. L’attraction des mines est telle que même l’unique enseignant qualifié tente de mobiliser la police et la gendarmerie pour ramener les enfants à l’école.
« Je vais suggérer aux autorités de la ville d’envoyer des agents dans les mines. Si un enfant en âge scolaire y est trouvé, il sera ramené à la gendarmerie, et ses parents devront payer une amende avant sa libération », explique-t-il.
Outre ce problème, les filles abandonnent l’école précocement en raison de grossesses.
« En classe de CE1, elles sont déjà enceintes. En classe de C2, encore enceintes. Cela persiste », déplore l’enseignant. Une politique de dialogue a été mise en place pour encourager les filles à continuer leurs études malgré la grossesse.
Boris Sambela, un opérateur économique, met en cause la responsabilité des parents.
« Pourquoi les enfants abandonnent-ils les études pour travailler dans les mines ? C’est parce que les parents pensent que rapporter de l’argent à la maison est plus important que l’école », affirme-t-il.
Le problème est structurel et requiert une réponse globale pour sauver l’éducation à Sosso-Nakombo. La déperdition scolaire est également un problème majeur dans la préfecture de la Kémo, où la grossesse précoce est un facteur clé. La rédaction de la radio Ndékèluka a rencontré deux jeunes de 19 ans ayant abandonné l’école pour cette raison.
Gloria Gherikata, 19 ans, portant son bébé d’un an, vit avec Joe Benutoko, père de son enfant. Elle raconte :
« Quand je revenais de l’école, je devais vendre au marché pour subvenir à mes besoins. J’ai trouvé un petit ami pour m’aider, et j’ai abandonné l’école ». Rejetée par ses parents, elle vit maintenant avec Joe, lui aussi contraint d’abandonner ses études pour subvenir à leurs besoins.
Malgré cette situation, Gloria reste optimiste.
« Je veux retourner à l’école, mais il n’y a personne pour s’occuper de l’enfant. Si mon mari trouve quelqu’un pour le garder, je pourrais y retourner ». Le service des affaires sociales a recensé plusieurs cas de déperdition scolaire sans donner de chiffres précis. Guy Blaise Caima, responsable du service, encourage les jeunes à poursuivre leurs études avant de se marier.
La déperdition scolaire reste un problème social majeur à Sosso-Nakombo et dans
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