Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Pierre Waboué, s’agenouille devant Touadéra : l’arbitre avoue sa soumission
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Cette image symbolique vaut tous les discours. Le lundi 30 décembre 2024, dans l’enceinte de la présidence, le président du Conseil constitutionnel centrafricain, Jean-Pierre Waboué, salue Faustin-Archange Touadéra comme un sujet devant son roi. Deux mains tendues, le dos courbé, les yeux baissés, une gestuelle qui pulvérise d’un coup l’illusion d’une justice constitutionnelle indépendante en Centrafrique.
La scène glace le sang des observateurs de la vie politique nationale. Jean-Pierre Waboué, le plus haut magistrat du pays, celui qui doit garantir la conformité des lois à la Constitution et veiller à la régularité des élections, affiche sans pudeur sa soumission au pouvoir exécutif. Un geste qui en dit plus long que tous les rapports d’experts sur l’état de notre démocratie.
Imaginez un arbitre de football qui s’inclinerait devant le capitaine d’une équipe avant le match. Qui croirait encore à son impartialité ? C’est pourtant exactement ce qui se joue ici en Centrafrique, à une échelle autrement plus grave puisqu’il s’agit de l’avenir démocratique de notre nation.
Cette révérence servile n’arrive pas par hasard. Elle s’inscrit dans une longue série de décisions du Conseil constitutionnel qui ont systématiquement favorisé le pouvoir en place. De la validation des résultats électoraux contestés aux avis complaisants sur les réformes constitutionnelles, l’institution censée être le gardien de notre loi fondamentale s’est transformée en chambre d’enregistrement des desiderata présidentiels.
Les conséquences de cette soumission dépassent largement le cadre protocolaire. Comment les Centrafricains peuvent-ils encore croire en leurs institutions quand le président du Conseil constitutionnel, Jean-Pierre Waboué, se comporte en courtisan ? Quelle crédibilité accorder aux futures décisions de cette haute juridiction quand son président Jean-Pierre Waboué affiche si ostensiblement son allégeance ?
Les prochaines échéances électorales se profilent à l’horizon. Le Conseil constitutionnel devra trancher les contentieux, valider ou invalider les candidatures, proclamer les résultats. Avec quel crédit ? Cette simple poignée de main à deux mains vient de ruiner ce qui restait de confiance dans l’impartialité de l’institution.
Le plus inquiétant dans cette scène n’est peut-être pas tant la servilité affichée que son caractère assumé, revendiqué presque. Comme si la soumission du judiciaire à l’exécutif était devenue la norme, comme si l’indépendance de la justice n’était plus qu’une fiction dont il n’était même plus nécessaire de maintenir l’apparence.
Dans les couloirs des partis politiques, certains ricanent déjà : “À quoi bon faire semblant ?” Cette attitude traduit une dérive profonde de notre système démocratique, où les contre-pouvoirs disparaissent les uns après les autres dans l’indifférence générale.
Les pères fondateurs de notre République avaient pourtant pensé la cour constitutionnelle, devenue depuis 2023 Conseil constitutionnel, comme un rempart contre l’arbitraire, un gardien vigilant de l’équilibre des pouvoirs. Le voilà transformé en antichambre de la présidence, ses membres plus préoccupés de plaire au prince que de défendre la Constitution.
Cette image restera comme le symbole d’une époque où les institutions centrafricaines ont perdu leur âme, où la séparation des pouvoirs n’est plus qu’un souvenir lointain. Elle nous rappelle qu’une démocratie ne meurt pas toujours dans le fracas des coups d’État, mais parfois aussi dans la révérence servile de ceux qui devraient la protéger. Et bien, c’est aussi une bonne raison pour ceux qui parlent de coup d’État constitutionnel.
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