Le musicien centrafricain Papa Bhy-Gao ciblé par des insultes grossières d’un ministre centrafricain.
Les femmes, source de la vie et piliers de la société centrafricaine, se retrouvent au cœur d’une polémique indigne. Des proches du pouvoir en place n’hésitent pas à les prendre pour cible de leurs attaques verbales les plus viles. Cette situation alarmante aborde des questions sur le respect des valeurs morales au sein de l’entourage présidentiel.
Bangui, 13 septembre 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Au centre de cette controverse, on trouve M. Fidel Gouandjika, ministre conseiller du président Faustin-Archange Touadera depuis près de 9 ans. Cet ancien porte-parole du gouvernement sous le régime de François Bozizé s’est illustré récemment par des propos choquants envers l’artiste Papa Bhy-Gao, alias Baba Gao.
Le chanteur centrafricain, connu pour ses textes engagés dénonçant régulièrement la mauvaise gouvernance et l’état catastrophique du pays, s’est attiré les foudres du ministre conseiller. Lors d’un direct sur Facebook, M. Gouandjika a proféré une insulte en sango visant la mère de l’artiste : “dondo mama ti mo”, ce qui se traduit par “le sexe de ta maman”.
Cette sortie a provoqué un tollé au sein de la population centrafricaine. De nombreux internautes partagent l’extrait vidéo sur les réseaux sociaux, notamment WhatsApp, pour dénoncer le comportement du ministre. Beaucoup s’interrogent : comment un conseiller présidentiel peut-il s’abaisser à de telles vulgarités ?
Ce n’est pas la première fois que M. Gouandjika fait parler de lui pour ses déclarations intempestives. Il est connu pour divulguer régulièrement des informations sensibles sur les réseaux sociaux, ce qui pousse les centrafricains à s’interroger sur sa capacité à occuper un poste aussi important au sein de l’appareil d’État.
Le cas Gouandjika n’est malheureusement pas isolé. D’autres personnalités proches du pouvoir se sont également fait remarquer par leurs propos déplacés envers les femmes, à l’exemple du griot Euloge Doctrouvé Koé, surnommé « insulteur public » par les internautes. Ces dérapages répétés provoque l’indignation de nombreux Centrafricains, qui y voient un manque de respect certain envers les mères, sœurs et filles du pays.
La situation est d’autant plus inquiétante que ces attaques verbales interviennent dans un contexte déjà tendu pour la Centrafrique. Le pays fait face à de nombreux défis, notamment en matière de sécurité et de développement économique. Les citoyens attendent de leurs dirigeants qu’ils se concentrent sur la résolution de ces problèmes plutôt que de s’adonner à des querelles stériles et insultantes.
Le cas de Papa Bhy-Gao soulève également la question de la liberté d’expression artistique en Centrafrique. Le musicien, apprécié pour ses textes engagés, se retrouve ainsi la cible d’attaques personnelles de la part d’un haut responsable de l’État. Cette situation pourrait avoir un effet dissuasif sur d’autres artistes souhaitant s’exprimer sur la situation du pays.
De nombreux observateurs s’interrogent sur les conséquences de tels comportements sur l’image de la Centrafrique à l’international. Comment le pays peut-il espérer attirer des investisseurs et des partenaires si ses représentants se livrent à de tels débordements verbaux ?
Pour beaucoup, il est temps que le président Kongoboro intervienne personnellement pour mettre un terme à ces dérives. Le chef de l’État doit rappeler à l’ordre son entourage et réaffirmer les valeurs de respect et de dignité qui doivent guider l’action des responsables politiques.
L’affaire Papa Bhy-Gao révèle ainsi les tensions qui traversent la société centrafricaine. Entre une jeunesse qui aspire au changement et s’exprime à travers l’art, et un pouvoir qui semble parfois perdre ses repères, le dialogue apparaît plus que jamais nécessaire.
Il est plus qu’important que la Centrafrique retrouve un climat d’apaisement et de respect mutuel. Les défis auxquels le pays fait face sont trop importants pour être occultés par des querelles stériles et des insultes gratuites. L’avenir du pays dépend de la capacité de ses dirigeants à se hisser à la hauteur de leurs responsabilités et à œuvrer pour le bien commun, dans le respect de tous les citoyens, hommes et femmes confondus.
En attendant, Papa Bhy-Gao continue de chanter, portant la voix de ceux qui aspirent à un avenir meilleur pour la Centrafrique. Son courage face aux attaques dont il fait l’objet en fait un symbole pour de nombreux jeunes Centrafricains qui refusent de se résigner face aux difficultés de leur pays.
Corbeau News Centrafrique