Le Conseil des ministres : un grand supermarché de permis miniers

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Bienvenue au Conseil des ministres, où les permis miniers centrafricains s’échangent comme des bonbons. Des sociétés raflent la mise, l’État touche des poussières, et le peuple regarde ses ressources s’envoler sans rien comprendre. C’est le grand marché des richesses, et les Centrafricains n’y sont pas invités.
Depuis cinq ans , c’est toujours la même chose. Chaque Conseil des ministres, ou presque, depuis 2019, sort sa liste de courses : Africa Treasurer et Africa Oil Corporation décrochent des permis d’exploitation le 27 mars 2025, Asilgold Refinery empoche un agrément pour raffiner l’or et les diamants, et Coto-Minings se refait une beauté en devenant Tarigold. Tout ça sous les “très hautes instructions” de Faustin-Archange Touadera, qui jure que c’est pour relancer l’économie. Mais à force de distribuer les permis comme des cacahuètes, on se demande : qui tient vraiment la caisse ?
Avant, sous la Constitution de 2016, il y avait un semblant de garde-fou. Les permis miniers devaient passer par l’Assemblée nationale pour être validés, une étape qui donnait au moins l’illusion d’un contrôle. Depuis 2023, avec la nouvelle Constitution, c’est fini. Le Conseil des ministres a les mains libres, et il ne s’en prive pas. Chaque semaine, des conventions minières sont signées, des pourcentages annoncés, 10 % pour l’État, “gratuitement”, comme une faveur. Mais 10 %, c’est ridicule face aux millions que rapportent les mines. Pendant ce temps, les caisses publiques sont vides, et on nous répète qu’il n’y a pas d’argent pour les routes, les écoles ou les hôpitaux.
Et puis, il y a ce détail qui fait grincer des dents : l’armée nationale, censée défendre le pays, a maintenant cinq permis miniers. Cinq ! Pour quoi faire ? Personne ne sait. Les soldats, eux, n’ont pas vu leurs primes d’alimentation depuis six ou sept ans. Déployés sur le terrain pendant des mois, un an parfois, ils rentrent bredouilles, sans un centime pour leurs familles. Pas de rations, pas de soutien, rien. Mais l’armée a des permis miniers. Alors, où va l’argent de ces concessions ? Pas dans les poches des militaires, ça, c’est clair. Peut-être dans des villas flambant neuves ou des comptes bien cachés, mais certainement pas là où le pays en a besoin.
Le gouvernement, lui, continue son numéro. À chaque réunion, c’est le même refrain : des permis par-ci, des investisseurs par-là, des promesses d’un avenir meilleur. Africa Treasurer, Africa Oil, Asilgold, Tarigold – des noms qui claquent, mais qui ne disent rien au citoyen lambda. Qui sont ces gens ? Combien extraient-ils ? Combien revient vraiment à l’État ? Silence radio. Le Code minier de 2024 est brandi comme un bouclier – tout serait “conforme” – mais ça ne répond pas aux questions. Pendant ce temps, les hôpitaux n’ont pas de médicaments, les coupures d’électricité pourrissent le quotidien, et l’eau potable reste un rêve. Pourtant, les permis miniers, eux, ne manquent jamais.
Les Centrafricains ne sont pas aveugles. Ils voient bien que leurs richesses : l’or, les diamants, le sous-sol, filent sous leur nez. Ils entendent les annonces, les décrets, les changements de nom, et ils se lassent. L’Assemblée nationale ? Elle ne voit pas la couleur de cet argent. Le peuple ? Il n’a droit qu’aux discours creux et aux excuses. L’État crie à la crise financière d’un côté, tout en ouvrant grand les portes de son supermarché minier de l’autre. Et au bout du compte, c’est toujours la même histoire : les ressources partent, la misère reste.
Alors oui, c’est épuisant. Épuisant de voir ce manège tourner sans fin, ces permis s’empiler comme des tickets de caisse, pendant que le pays s’effrite. Les Centrafricains ne demandent pas la lune : juste des réponses, des routes, des écoles, un avenir. Mais à la place, ils ont droit à un grand supermarché où leurs richesses sont détournées, une poignée de bonbons à la fois. Une insulte, rien de moins….
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