Bangui, République centrafricaine, 28 juillet 2020 (( Corbeaunews-Centrafrique ). Alors que l’embargo sur les armes prend fin le 31 juillet de cette année, le Comité des sanctions des Nations Unies qui a pour mission principale de maintenir et de rétablir la paix et la sécurité, se concerte sur le choix de la levée ou la reconduction de l’embargo. La ministre de la défense, Marie-Noelle Koyara, souhaite une levée totale de l’embargo et affirme que « l’embargo sur les armes n’a plus de sens ».
Les pays membres du conseil se sont difficilement entendus pour trouver un consensus en janvier 2020. Le prochain conseil aurait dû se tenir après les élections présidentielles. Mais, c’était sans compter sur l’acharnement des russes qui lors de ces échanges musclés ont réussi à fixer l’échéance à l’été.
Lors du dernier symposium, le conseil de sécurité a déclaré être préoccupé par les réseaux d’étranger qui financent et approvisionnent les milices et qui contribuent de facto à l’instabilité du pays. Et, c’est la raison pour laquelle la levée totale de l’embargo avait été rejetée. Néanmoins, il est important de rappeler qu’à chaque fois que les FACA ont eu besoin d’armes, des levées partielles sur l’embargo ont eu lieu et ce à plusieurs reprises. Celles-ci ont permis l’importation d’armes et de matériels pour permettre aux FACA de s’équiper et de combattre les rebelles qui sèment la terreur en Centrafrique. L’embargo, en imposant un contrôle, vise ainsi à réserver l’exclusivité des importations d’armes aux seules forces légitimes du pays : les FACA, la police, la gendarmerie, … et doit permettre d’empêcher les livraisons d’armes à tous ceux qui veulent nuire à la Centrafrique.
Les embuscades des rebelles sur les FACA et la MINUSCA, au cours de ces derniers mois ont tué trois soldats FACA et un casque bleu rwandais. En effet, les groupes rebelles implantés en RCA ne veulent pas que la paix revienne. Ils font venir des mercenaires des quatre coins du monde (par les voies terrestres), afin d’étendre leur contrôle et maintenir le conflit. C’est ce que confirme un rapport de l’ONU en notant le lien possible entre « l’arrivée de combattants étrangers » et les élections présidentielles prévues le 30 décembre.
Mobiliser l’énergie des FACA pour empêcher l’enlisement dans les régions de l’Ouham-Péndé, de Nana-Membéré et sécuriser les populations, est une priorité. Le pays met de la bonne volonté pour la reconstruction, le renforcement de l’armée et de son redéploiement depuis 2016. Les formations tactiques et stratégiques auprès des FACA, comme le font les forces de l’Europe, soutiennent et contribuent à cet effort. Le retour de la stabilité en Centrafrique sera l’unique condition pour la levée de l’embargo…
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