Des dirigeants du bureau politique de la Seleka l’avaient suspendu, mercredi, “pour non-respect des consignes de la hiérarchie et haute trahison”.
Le Général Mohamed Moussa Dhaffane, a bravé, jeudi, dans un communiqué dont Anadolu a reçu copie, sa suspension, mercredi, des instances dirigeantes de l’ex-Coalition centrafricaine Séléka en tant que son deuxième vice-président, par plusieurs dirigeants du mouvement.
Noureddine Adam, premier vice-président de la coalition Séléka en accord avec Joseph Zounndeko, chef de l’état-major et le président de la coalition, l’ex-président centrafricain Michel Djotodia, avait annoncé, mercredi, avoir suspendu le 2e vice-président de la coalition, Mohamed Moussa Dhaffane, «pour non-respect des consignes de la hiérarchie et haute trahison », selon un communiqué du bureau politique de l’Ex-coalition Séléka, dont Anadolu a eu connaissance mercredi.
Joint par téléphone, le porte-parole de l’état-major, Ahmadinejad Ibrahim, avait expliqué mercredi que ” Dhaffane a été suspendu de ses fonctions pour avoir signé à Brazzaville le cessez-le-feu (avec les milices chrériennes anti-Balak) sans avoir consulté ses supérieurs au préalable”.
Dans le communiqué de jeudi, Dhaffane n’évoque pas sa suspension mais réitère en revanche, au nom de la Séléka, l’engagement fait par le mouvement dans le cadre des Accords de Brazzaville que certains dirigeants Seleka, notamment le premier vice-président Noureddine Adem, récusent.
« [la Séléka] reste toujours engagée dans le processus de paix, de pacification du pays et de réconciliation nationale, » et « entend respecter et faire respecter la déclaration de Brazzaville du 23 juillet 2014, conditionnant l’application de l’Accord de cessation des hostilités », indique le communiqué signé par Dhaffane .
Commentant la décision de suspension de Dhaffane ,le Capitaine Amat Nedjad Ibrahim a déclaré, jeudi, à Anadolu que « la base n’est pas d’accord avec cette décision illégale. Les membres de la Coordination avaient été récemment élus par l’Assemblée générale de Birao (nord de RCA). A ce titre, il n’y a qu’une autre assemblée générale pour les sanctionner ».
Dans la même optique, la présidence de la République Catherine Samba Panza a donné , mercredi, sa position qui est celle de ne considérer que le Général Mohamed Moussa Dhaffane comme interlocuteur officiel, tant que c’est ce dernier qui a signé l’Accord de cessation des hostilités le 23 juillet dernier à Brazzaville au nom de la Séléka.
Dhaffane avait présidé en juillet la délégation Séléka au Forum du dialogue inter-centrafricain qui s’est tenu à Brazzaville et qui a débouché sur un accord de cessation des hostilités (qui porte le nom de la capitale congolaise) entre les différents acteurs de la crise centrafricaine.
La suspension de Dhaffane en tant que 2e vice-président mais surtout en tant que chef de la délégation Séléka au forum vient toutefois remettre en question l’accord de Brazzaville.
Selon des observateurs, elle ouvre également la porte à une guerre de clan au sein du mouvement Séléka susceptible de compromettre les efforts de paix consentis par la communauté internationale pendant une année, alors que le pays vient à peine de renouer avec la paix après plus de 8 mois de violences intercommunautaires opposant milices chrétiennes (Anti-balaka ) et musulmanes (Séléka) qui ont poussés des centaines de milliers de centrafricains en majorité des musulmans à fuir vers le nord du pays ou les pays limitrophes.
Par: AA – Anadolu