Frédéric Inamo, attendez-vous que la MINUSCA bâtisse vos postes douaniers ? Regardez la région douanière de Fertit

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Les douanes centrafricaines de Fertit, handicapées par des infrastructures indignes et un sous-effectif chronique, dépendent de la MINUSCA pour survivre. Honoré Ouédane lance un appel urgent à Frédéric Inamo pour redonner crédibilité et moyens à ses services.
En effet, la région Fertit, qui s’étend sur plusieurs préfectures, dont la Vakaga, Bamingui-Bangoran, Haute-Kotto, constitue une zone stratégique pour la République centrafricaine (RCA). Pourtant, les services douaniers, essentiels au contrôle des frontières et à la collecte des recettes publiques, y sont dans un état de dénuement alarmant. Le colonel Honoré Ouédane, directeur régional par intérim des douanes de la région Fertit numéro 6, a livré un constat sans détour lors d’un entretien avec Guira FM, à l’issue d’une mission d’inspection dans les localités de Kaga Bandoro, Ndélé, Ouadda et Ouandja-Kotto, soutenue par la logistique de la MINUSCA. Ses observations révèlent une administration douanière en proie à des obstacles structurels, qui compromettent la capacité de l’État à affirmer son autorité dans cette vaste région.
Honoré Ouédane rappelle le contexte historique : « Après la crise militaro-politique qui a secoué le pays, seuls deux bureaux douaniers fonctionnaient dans la région, à Bria et Birao ». Pour combler ce vide, de nouveaux postes ont été établis en 2024 à Kaga Bandoro et Ndélé. Mais ces efforts se heurtent à des conditions de travail indignes. À Ouadda, les agents opèrent dans un bâtiment prêté par la Commission Vérité et Réconciliation. À Ouandja-Kotto, le poste douanier est une maison en ruines. La direction régionale, qui abrite également la recette des douanes de Bria, occupe une ancienne prison cédée par la mairie. Ces locaux inadaptés entravent le travail des douaniers et renvoient une image d’abandon de l’administration publique.
La crise au Soudan voisin aggrave ces difficultés. « Les importations, qui alimentaient les marchés de Ouadda, Ouandja-Kotto et Ndélé via des commerçants soudanais, ont chuté », explique Honoré Ouédane. Cette baisse du commerce transfrontalier réduit les recettes douanières, privant l’État de ressources essentielles. Dans une région où les préfectures comme la Vakaga ou la Haute-Kotto dépendent de ces échanges, l’impact économique est immédiat et profond, accentuant la fragilité des services douaniers.
Le manque de personnel formé et de moyens logistiques constitue un autre frein majeur. « La taille de la région rend les déplacements des agents extrêmement difficiles », souligne Honoré Ouédane. Avec des effectifs réduits et un déficit de véhicules, les douaniers peinent à couvrir un territoire aussi vaste, qui englobe des zones reculées comme Bamingui-Bangoran. Le colonel Honoré Ouédane adresse une demande pressante aux autorités : « Nous avons besoin d’agents qualifiés et de ressources adaptées pour assurer nos missions. »
Face à ces obstacles, Honoré Ouédane interpelle directement Frédéric Inamo, directeur général des douanes centrafricaines : « Ce sont des services de l’État. Ils doivent disposer de structures et d’équipements décents pour représenter dignement l’administration ». Cet appel pousse à s’interroger : pourquoi les douanes, piliers de la souveraineté nationale, dépendent-elles encore de la MINUSCA pour des besoins aussi élémentaires que le transport ou l’hébergement de leurs bureaux ? La mission d’inspection de Honoré Ouédane, soutenue par la MINUSCA, illustre cette ironie : sans l’appui international, même les opérations de base seraient impossibles.
Les faits exposés par le colonel Honoré Ouédane ne laissent aucun doute. Les douanes de la région Fertit, qui couvre des préfectures clés de la RCA, sont incapables de fonctionner efficacement sans un investissement urgent. Des bâtiments vétustes, un sous-effectif chronique et une logistique inexistante entravent leur mission de contrôle des frontières et de collecte des recettes. Cette situation fragilise non seulement l’économie nationale, mais aussi la sécurité dans une zone sensible, où les flux transfrontaliers nécessitent une surveillance rigoureuse. Frédéric Inamo, responsable des douanes nationales, doit répondre à cet appel. La RCA ne peut continuer à s’appuyer sur la MINUSCA pour pallier des carences qui relèvent de la responsabilité de l’État. Un plan ambitieux, dotant les douanes de moyens humains et matériels, s’impose pour restaurer leur crédibilité et leur efficacité….
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