Bangui (République centrafricaine) – Le 18 décembre 2019, le Fonds monétaire international dans un communiqué de presse sous le numéro 19/471, a informé le public des recommandations de ses entretiens annuels concernant les politiques communes de la CEMAC et les politiques communes à l’appui des programmes de réforme des pays membres.
L’institution multilatérale de surveillance financière relève entre autres à travers une phrase courtoise et sibylline : les administrateurs soulignent que la BEAC devrait éviter tout nouvel accord de financement avec la BDEAC.
Ce nouvel accord de financement est devenu délicat et complexe dès l’entame de la prise de fonction de l’actuel Président de la Banque ; délicat du fait de sa gouvernance marquée par le non-respect des règles internes de passation de marchés, de financements de projets sur bases de clientélisme, de rétro-commissions, de recrutements en violation des bonnes pratiques en la matière. Et, par un climat de défiance envers la BEAC, actionnaire majoritaire. Par divers subterfuges, le Président de la BDEAC a réussi à multiplier les entraves à la reprise de la mission de vérification de la COBAC. De même, l’enchevêtrement des pressions diverses au mépris des pratiques et normes prudentielles de la Banque Centrale a rendu complexe les décisions des organes de décision.
Agence ECOFIN dans sa parution en ligne du 04 janvier 2020 : pourquoi le FMI conseille à la BEAC de ne pas financer la BDEAC ?
La réponse est évidente. Elle est imparable. La BEAC, actionnaire majoritaire de la BDEAC, peut-elle continuer à alimenter son compte courant alors que le Président de la BDEAC s’oppose à toutes missions de vérification et d’audit comptable par la COBAC ?
L’alerte lancée par le FMI à la CEMAC nous interpelle, citoyens de la Région.
La gouvernance actuelle de la BDEAC ne permettra pas de convaincre des investisseurs régionaux et encore moins internationaux dans le cadre d’une prétendue levée de fonds.
En l’absence d’un nouvel accord de financement entre la BDEAC et l’actionnaire majoritaire, la BEAC, tel que suggéré par le FMI, l’avenir de notre Institution de financement de Développement communautaire à long terme dépendra de la réponse à une question simple : En 2020, les actionnaires de la Banque décideront-ils de procéder à une réforme audacieuse et la mise sous administration provisoire de la Banque ? ou préféreront-ils conserver le statu quo ante bellum ?
Par ZOUNGUERE-SOKAMBI Armand Guy, ancien Vice-Président BDEAC