Dialogue politique inclusif avec le BRDC : Fidèle Ngouandjika annonce une plaisanterie de pourparlers pour humilier l’opposition

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Fidèle Ngouandjika, ministre-conseiller du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, a révélé dans une interview à Radio France Internationale l’arrogance crasse du régime face à l’opposition.
En annonçant un dialogue politique où Baba Kongoboro refuse de s’asseoir avec des opposants jugés « pas à son niveau », et en qualifiant leurs revendications d’« utopiques », Fidèle Ngouandjikaexpose une mise en scène cynique. Ce prétendu dialogue, loin d’être une ouverture, est une comédie destinée à apaiser les critiques internationales tout en humiliant le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), qui lutte pour préserver la démocratie centrafricaine.
Une plaisanterie du dialogue
Fidèle Ngouandjika annonce un dialogue politique avec le BRDC, mais ses propos trahissent un mépris profond pour ses interlocuteurs. « Le président de la République ne va pas s’asseoir avec les leaders de l’opposition démocratique autour d’une même table pour faire ce dialogue parce que ces opposants-là ne sont pas à son niveau », déclare-t-il, reléguant les discussions à des institutions subalternes comme le gouvernement. Cette condescendance est une insulte aux leaders de l’opposition, dont Martin Ziguélé, Nicolas Tiangaye et Anicet Georges Dologuélé, qui ont prouvé leur poids politique par le passé.
En qualifiant le BRDC de « coquille vide » et leurs appels à restaurer la Constitution de 2016 d’« aberration », Fidèle Ngouandjika cherche à discréditer une opposition qui dérange. Le BRDC, loin d’être insignifiant, incarne la résistance à un régime qui a enterré la limite des deux mandats via un référendum contesté en 2023. En refusant un dialogue direct avec Touadéra, Fidèle Ngouandjika signale que le régime n’a aucune intention de négocier sérieusement, mais vise à humilier ses adversaires en les cantonnant à un rôle de figurants.
Un divertissement pour apaiser l’international
L’annonce de ce dialogue intervient dans un contexte de pressions croissantes sur le régime. Les critiques internationales, portées par des organisations comme l’Union africaine et les Nations Unies, pointent l’exclusion des binationaux, l’opacité électorale, et l’influence de Wagner. Fidèle Ngouandjika , conscient de cet isolement, présente le dialogue comme une concession. « Le président de la République vient de marquer son accord pour l’organisation d’un dialogue politique avec le BRDC », affirme-t-il, espérant désamorcer les accusations d’autoritarisme.
Mais cette ouverture est une façade. En déléguant le dialogue au gouvernement et en disqualifiant d’emblée les demandes du BRDC, Gouandjika orchestre une opération de communication. Il précise que le gouvernement attend « les points qu’ils vont soulever » pour éviter que « les résolutions ou les recommandations restent dans les tiroirs ». Cette rhétorique suggère un processus biaisé, où les propositions de l’opposition seront ignorées ou vidées de leur substance. Le régime cherche à apaiser les critiques extérieures tout en maintenant son emprise, une tactique digne des autocraties les plus rusées.
Une menace pour la Constitution de 2016
Le cœur du conflit réside dans la défense de la Constitution de 2016, que le BRDC cherche à restaurer. Fidèle Ngouandjika rejette cette revendication avec dédain : « Quatre leaders de l’opposition demandent à ce que l’on revienne à la Constitution de 2016. Mais c’est une aberration, monsieur le journaliste. On a vu ça dans quel pays du monde ? » Cette caricature est une tentative de délégitimer un combat fondamental. La Constitution de 2016, avec sa limite de deux mandats, était un rempart contre la présidence à vie. En la qualifiant d’« enterrée » et en vantant une « Septième République » taillée pour Touadéra, Gouandjika expose son rôle dans un coup d’État constitutionnel.
Le référendum de 2023, organisé malgré les objections de la Cour constitutionnelle, est un scandale que Fidèle Ngouandjika tente de justifier en invoquant le « peuple souverain ». Mais ce peuple, manipulé par un processus électoral opaque, n’a pas eu voix au chapitre. En ridiculisant les défenseurs de la Constitution de 2016, Fidèle Ngouandjika ne fait pas que humilier l’opposition ; il piétine les principes démocratiques qui garantissent l’alternance et la justice en RCA.
Un dialogue vidé de sens face à des élections truquées
L’arrogance de Fidèle Ngouandjika s’étend à son rejet des demandes de l’opposition pour des élections inclusives et transparentes. Le BRDC exige une réforme de l’Autorité nationale des élections (ANE) et du Conseil constitutionnel, mais Fidèle Ngouandjika balaie ces préoccupations : « Il y a une loi qui les a mis en place, on doit respecter cette loi ». Cette réponse lapidaire ignore les craintes d’un scrutin qui vont être truqué en décembre 2025, instrumenté pour garantir la réélection de Touadéra. En minimisant le rôle des observateurs internationaux et en qualifiant des opposants comme Ziguélé d’« éternel perdant », Fidèle Ngouandjika pave la voie à une élection sous contrôle.
L’exclusion des binationaux, comme Dologuélé, via l’article 67 de la nouvelle Constitution, aggrave cette parodie démocratique. Fidèle Ngouandjika prétend que « les élections ont toujours été inclusives en Centrafrique », mais sa défense de cette mesure discriminatoire contredit ses propos. « La seule condition, c’est qu’ils renoncent à leur nationalité le plus rapidement possible », déclare-t-il, comme si renoncer à une identité était une formalité. Cette exclusion, visant des adversaires redoutables, montre que le régime craint la compétition et préfère un scrutin verrouillé.
Une diversion pour cacher la tutelle russe
Fidèle Ngouandjika accompagne sa rhétorique anti-opposition d’une apologie de Wagner, qu’il présente comme un « sauveur » ayant empêché un coup d’État en 2020. « Les Wagner vivent en symbiose avec le peuple centrafricain », ose-t-il, défendant même l’érection d’une statue d’Evgeny Prigozhin. Cette glorification d’une milice accusée de piller les mines d’or, comme celle Ndassima, est une diversion. En focalisant l’attention sur Wagner et une rhétorique anti-française, dénonçant les « 11 accords secrets » de 1960, Gouandjika cherche à détourner les regards des abus du régime, notamment sa marginalisation de l’opposition.
Cette tutelle russe, que Gouandjika nie en la comparant à une prétendue influence de l’ONU, est un symptôme de la faiblesse du régime. En s’appuyant sur Wagner pour sa sécurité et en cédant les ressources nationales à des sociétés comme Lobaye Invest, Touadéra sacrifie la souveraineté qu’il prétend défendre. Le dialogue politique, dans ce contexte, n’est qu’un écran de fumée pour masquer cette dépendance et les dérives autoritaires.
Il faut rejeter la farce
Le peuple centrafricain ne doit pas se laisser duper par cette parodie de dialogue. Le BRDC, malgré les intimidations, doit maintenir sa défense de la Constitution de 2016 et boycotter un processus biaisé qui ne vise qu’à l’humilier. La société civile et les citoyens doivent exiger un véritable dialogue, avec Touadéra à la table, et des garanties pour des élections libres, incluant tous les candidats, binationaux ou non. Les institutions comme l’ANE doivent être réformées pour briser le contrôle du régime sur le processus électoral.
La communauté internationale, trop souvent complaisante, doit agir. L’Union africaine et les Nations Unies doivent condamner cette mascarade et faire pression pour un dialogue inclusif, assorti de sanctions contre les architectes de cette dérive, à commencer par Gouandjika. Les Centrafricains méritent mieux qu’un régime qui les méprise et un ministre qui transforme la démocratie en théâtre. Fidèle Gouandjika peut bien annoncer son dialogue avec fanfaronnade ; le peuple, lui, doit se lever pour reprendre son avenir, avant que la RCA ne sombre dans une autocratie irréversible….
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