Faustin-Archange Touadéra, regarde : ton pays est classé parmi les États les plus dangereux du monde dans l’Indice de paix mondiale

0
66

Faustin-Archange Touadéra, regarde : ton pays est classé parmi les États les plus dangereux du monde dans l’Indice de paix mondiale

 

Faustin-Archange Touadéra, regarde : ton pays est classé parmi les États les plus dangereux du monde dans l’Indice de paix mondiale
Pick-up militaire avec des mercenaires du groupe Wagner stationné devant l’ex mini-prix à Bangui. CopyrightCNC

 

Rédigé le 09 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

La République centrafricaine occupe la 150ᵉ place sur 163 pays dans l’Indice de paix mondiale 2025 publié par l’Institut pour l’économie et la paix. Ce classement catastrophique place le pays parmi les États les plus dangereux du monde. Le régime du président Touadéra préférerait que cette information passe inaperçue, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes.

 

 

L’Indice de paix mondiale évalue trois grands critères : le niveau de conflits en cours, la sécurité dans la société, et le degré de militarisation. Sur chacun de ces points, la République centrafricaine obtient des scores désastreux qui expliquent son positionnement au bas du classement.

 

Le rapport souligne que le pays s’enfonce dans une spirale de conflits internes. Les groupes rebelles contrôlent toujours des portions importantes du territoire. Les affrontements se poursuivent régulièrement dans plusieurs préfectures. Les populations civiles paient le prix de cette violence chronique qui empêche tout retour à la normale.

 

Dans l’Ouham, la Bamingui-Bangoran, le Haut-Mbomou  et la Vakaga, les combats continuent. Ces zones connaissent des déplacements répétés de populations, des pillages, des massacres. La crise humanitaire s’aggrave pendant que le gouvernement prétend avoir pacifié le pays.

 

L’instabilité politique permanente constitue un autre facteur de ce mauvais classement. Le pouvoir de Touadéra ne tient pas grâce à un consensus national ou à une légitimité démocratique, mais par l’appui massif de mercenaires russes. La présence de Wagner dans les villes et sur les routes, ainsi que l’omniprésence des forces rwandaises, ne garantissent pas la paix. Ces forces étrangères renforcent au contraire la dépendance du régime et créent de nouvelles sources d’insécurité.

 

La note de la Centrafrique s’effondre particulièrement sur le critère de la sécurité sociétale. Le racket aux barrages routiers est devenu une norme. La criminalité s’est banalisée dans les villes comme dans les campagnes. Les enlèvements et les violences quotidiennes plongent la population dans une peur permanente.

 

Chaque déplacement entre deux villes devient une épreuve où les voyageurs risquent d’être dépouillés par des hommes en uniforme ou par des bandits. Chaque sortie au marché comporte des risques. Cette insécurité généralisée détruit la vie économique et sociale du pays.

 

Sur le plan économique, le rapport pointe les dépenses militaires disproportionnées d’un pays appauvri. Pendant que les hôpitaux manquent de médicaments de base et que les écoles s’écroulent faute d’entretien, les budgets sont engloutis dans la sécurité présidentielle et les équipements militaires qui profitent surtout aux intérêts étrangers.

 

Ces dépenses militaires ne servent pas à sécuriser la population. Elles financent Wagner et maintiennent le régime au pouvoir. Le pays s’appauvrit pendant que l’argent coule vers les mercenaires russes.

 

L’Indice 2025 rappelle aussi l’ampleur de la crise humanitaire : plus d’un quart des Centrafricains vivent déplacés ou réfugiés. Cette proportion énorme témoigne de l’échec total du régime à garantir la sécurité de base à ses citoyens. Des centaines de milliers de personnes ont dû abandonner leurs maisons pour fuir la violence.

 

Cette tragédie nationale n’a pas empêché le régime de multiplier des annonces grandioses : cité futuriste, aéroport moderne, éco-cité. Ces projets existent uniquement dans les discours officiels et sur les maquettes présentées lors des cérémonies. Sur le terrain, rien ne change. Le pays continue de reculer dans tous les classements internationaux pendant que le gouvernement vend des rêves impossibles.

 

Ce classement de 150ᵉ sur 163 place la République centrafricaine dans la catégorie des États faillis où la violence règne et où les institutions ne fonctionnent plus. Seuls treize pays dans le monde obtiennent des scores pires. Cette compagnie peu glorieuse – Yémen, Syrie, Soudan du Sud, Afghanistan – regroupe les zones de guerre les plus actives de la planète.

 

Le régime Touadéra réagira probablement à ce classement en accusant la communauté internationale de complot contre le pays. Cette stratégie habituelle consiste à rejeter toute critique externe comme une manipulation politique. Mais l’Indice de paix mondiale repose sur des critères objectifs et mesurables. On ne peut pas accuser un institut de recherche indépendant de comploter simplement parce qu’il publie des données défavorables.

 

Les trois piliers de l’indice : conflits en cours, sécurité sociétale, militarisation – correspondent exactement aux trois échecs majeurs du régime actuel. Le gouvernement n’a pas réussi à pacifier le territoire. Il n’a pas garanti la sécurité quotidienne des citoyens. Il a militarisé le pays au profit d’intérêts étrangers sans améliorer la situation sécuritaire.

 

Ce classement désastreux aura des conséquences concrètes pour le pays. Les investisseurs fuient les zones de conflit. Les touristes n’iront jamais dans un pays classé parmi les plus dangereux du monde. Les organisations humanitaires elles-mêmes hésitent à déployer leur personnel dans des environnements aussi hostiles.

 

La ministre du Tourisme peut bien se plaindre que le pays soit stigmatisé. Mais comment attirer des visiteurs dans un État classé 150ᵉ sur 163 pour la paix ? Comment convaincre des investisseurs de venir dans une zone où les conflits armés continuent et où la sécurité sociétale s’effondre ?

 

Ce classement constitue aussi un camouflet pour la stratégie sécuritaire du régime. Après neuf ans de présidence Touadéra, après des années d’intervention de Wagner et des forces rwandaises, après des milliards dépensés en sécurité, le pays occupe toujours une place catastrophique dans les indices internationaux de paix.

 

Cette stagnation – ou cette régression – dans les classements démontre l’échec de l’approche sécuritaire actuelle. Multiplier les forces étrangères, militariser le pays, réprimer l’opposition n’a pas créé la paix. Ces stratégies ont au contraire enfoncé le pays dans une spirale de violence et de dépendance.

 

Les Centrafricains vivent quotidiennement cette réalité que l’indice mesure. Ils connaissent l’insécurité permanente, les déplacements forcés, la peur constante. Pour eux, ce classement de 150ᵉ sur 163 ne constitue pas une surprise mais une confirmation de ce qu’ils subissent chaque jour.

 

Le président Touadéra peut continuer de détourner le regard. Il peut continuer de faire des discours triomphants sur la paix retrouvée et le développement en marche. Mais les faits restent têtus. Son pays occupe la 150ᵉ place mondiale pour la paix. Seuls treize États font pire. Après neuf ans au pouvoir, ce classement constitue son véritable bilan.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC