Un ancien choriste devenu pasteur sème le désordre à l’église Bataillon 2 à Bangui

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
L’église baptiste Bataillon 2 à Bangui est depuis 3 ans bouleversée totalement par le pasteur Faki Issene, un ancien musulman, accusé de diviser et détourner les fonds depuis 2019.
L’église baptiste Bataillon 2, affiliée à l’Union des Églises Baptistes (UFEB), se trouve dans le premier arrondissement de Bangui, derrière le stade Barthélemy Boganda, en allant vers la direction générale de la gendarmerie nationale. Autrefois pilier de la communauté baptiste, cette église est plongée depuis 2019 dans une crise profonde depuis le décès de son ancien pasteur, le révérend Samuel Ngoma, en 2018. L’arrivée de Faki Issene Saïté, musulman devenu chrétien, puis choriste de l’église UFEB de Ngoubagara, dans le quartier Fouh du quatrième arrondissement de Bangui, a transformé cette situation fragile en un chaos durable. Imposé en novembre 2019 malgré l’opposition des fidèles, Faki est accusé par les fidèles de l’église Bataillon 2 de diriger l’église de manière autoritaire, de détourner des fonds et de briser l’unité de la communauté chrétienne de cette église.
Faki Issene à Bataillon, une nomination imposée par favoritisme
Après la mort du pasteur ancien Samuel Ngoma, l’église Bataillon 2 se retrouve sans pasteur permanent. L’UFEB envoie des pasteurs intérimaires pour assurer les cultes. Parmi eux, Faki Issene, connu pour son passé de choriste à Ngoubagara et ses comportements perturbateurs, devient un habitué. Entre 2018 et 2019, sa présence régulière agace les fidèles, qui adressent une lettre au conseil régional de l’UFEB. Leur message est clair : nommer un pasteur définitif, mais exclure Faki Issene, jugé inapte à cause de son historique de semeur de troubles.
En novembre 2019, contre toute attente, et contre la volonté des fidèles de Bataillon 2, Faki Issene est nommé pasteur officiel à l’église UFEB de Bataillon 2. Cette décision, instrumentée par le pasteur Maurice Gazayeke, président régional de l’UFEB, et son collaborateur Ambeka, tous deux parents de Faki, est perçue comme un acte de népotisme. Les membres dénoncent une imposition, convaincus que Faki a été envoyé pour servir des intérêts personnels, notamment ceux de ses proches au sein de l’UFEB, plutôt que pour guider spirituellement la communauté chrétienne de Bataillon 2.
Un contrôle autoritaire qui fracture l’église
De 2019 à 2021, Faki Issene maintient une façade de stabilité, mais à partir de 2022, son vrai visage émerge. Il instaure un système de contrôle oppressant, recrutant un réseau d’informateurs parmi ses cousins, amis et alliés influents. Ces individus infiltrent chaque groupe de l’église – chorale, jeunesse, femmes, comité de prière – pour surveiller les conversations. Des téléphones sont utilisés pour enregistrer secrètement les réunions, et les audios sont transmis à Faki Issene. Toute critique, même discrète, entraîne des sanctions immédiates : exclusion des activités, humiliation publique pendant les cultes, ou mise à l’écart des responsabilités. Un professeur d’université, monsieur Simon Narcisse Sakama, docteur en anthropologie, devenu un diacre proposé, joue un rôle clé dans ce système. Il rédige des rapports détaillés sur les autres fidèles et manipule tout, intimide les fidèles par son statut et organise des réunions secrètes pour planifier les sanctions avec Faki Issene. Sakama est le principal auteur de trouble dans cette église de Bataillon 2.
Ainsi, ce climat de peur détruit l’unité de l’église. Avant 2019, Bataillon 2 comptait environ 1 000 fidèles. Aujourd’hui, seuls 200 à 215 restent, soit une perte de près de 80 %. Les départs massifs traduisent le rejet de Faki Issene, accusé de transformer l’église en un outil pour son enrichissement personnel, loin de sa vocation spirituelle.

Une gestion financière chaotique
La gestion des fonds de l’église alimente sérieusement les accusations contre Faki Issene. En 2021, lors de la cérémonie de pose de la première pierre pour la reconstruction de l’église, le président Faustin-Archange Touadéra alias Baba Kongoboro remet une enveloppe de 5 millions de FCFA. Faki Issene, qui récupère l’argent, ne le transmet pas au comité de gestion, mais à sa femme, Sylvie. Lorsque les fidèles commencent à murmurer fortement, le pasteur Faki Issene rend 4,5 millions de FCFA, mais 500 000 FCFA manquent à l’appel. Cet incident, largement discuté dans l’église, renforce les soupçons de détournement.
Le projet de reconstruction, attendu depuis des années, devient un foyer de controverses. Sous le pasteur ancien Samuel Ngoma, aucun comité de gestion n’avait été créé pour superviser les travaux, laissant le projet en suspens. À son arrivée, Faki Issene met en place un comité, une décision initialement vue comme positive. Cependant, ce comité est rapidement dominé par ses proches : son cousin gère la trésorerie, un ami proche préside les réunions, et sa femme intervient dans les décisions majeures, comme l’achat des matériaux. Les membres élus du conseil de l’église sont systématiquement écartés. Faki Issene organise des réunions à huis clos dans sa maison, souvent tard le soir, où seules ses personnes de confiance sont conviées. Les rapports financiers sont rares, et quand ils existent, ils manquent de clarté. Par exemple, des dons de fidèles pour le ciment et les briques ont été utilisés pour des dépenses non expliquées, comme des frais de transport pour Faki Issene ou des cadeaux à ses alliés.
Et le plus grave n’est pas encore arrivé. Voilà qu’un appel d’offres pour la reconstruction est lancé. Cet appel reçoit trois propositions : 300 millions, 400 millions et 600 millions de FCFA. Le comité, conscient des ressources limitées de l’église, penche pour l’offre à 300 millions, jugée suffisante pour un bâtiment fonctionnel. Faki Issene, cependant, impose l’offre à 600 millions, arguant que la qualité doit primer. Des enquêtes menées par les fidèles confirment que Faki a négocié des rétrocommissions avec l’entreprise choisie, recevant une part des fonds à chaque versement. Ces sommes coïncident avec le lancement de ses projets personnels. En 2024-2025, alors que les travaux de l’église débutent, Faki Issene construit une école privée à Voudambala, à la sortie nord de Bangui. Les fidèles s’interrogent : pourquoi attendre cinq ans après son arrivée pour lancer ce projet ? Ils soupçonnent que les fonds détournés financent également d’autres ambitions, comme l’envoi de son fils en Tunisie, avec l’objectif de rejoindre une cousine en France, et la construction d’une ferme sur la route de Damara, où il a acquis un terrain pour élever du bétail.
Une implication politique qui choque
Faki Issene mêle également religion et politique, au grand dam des fidèles. En mars 2025, lors de la cérémonie des neuf ans de pouvoir de Touadéra au stade 20 000 places, il participe à une prière publique pour la pérennité du président. Cette prise de position, annoncée comme un acte de foi, est perçue comme une tentative de gagner des faveurs politiques. Les fidèles, qui attendent de leur pasteur une neutralité spirituelle, dénoncent cette politisation de l’église. Certains affirment que Faki Issene cherche à se rapprocher des cercles du pouvoir pour sécuriser des appuis financiers ou protéger ses agissements.
Une église au bord de l’implosion
Les fidèles de Bataillon 2 ne supportent plus Faki Issene. Dans une lettre envoyée à l’UFEB, ils réitèrent leur demande de 2019 : retirer Faki Issene et nommer un nouveau pasteur capable de restaurer la confiance. Ils accusent Maurice Gaztables de Maurice Gazayeke et Ambeka d’avoir fermé les yeux sur les plaintes répétées, permettant à Faki de « piller » l’église et de diviser ses membres. Les rares fidèles restants décrivent un climat de peur, où parler contre Faki expose à des représailles. Des familles entières ont cessé d’assister aux cultes, et les réunions du conseil de l’église sont marquées par des disputes tendues. Les membres avertissent que sans une intervention rapide de l’UFEB, Bataillon 2 risque de s’effondrer, laissant une communauté jadis vibrante dans un état de désolation….
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