Existe-t-il en RCA une infrastructure de Santé militaire ? Jean Sosthène Dengbe répond

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Existe-t-il en RCA une infrastructure de Santé militaire ? Jean Sosthène Dengbe répond

Existe-t-il en RCA une infrastructure de Santé militaire ? Jean Sosthène Dengbe répond
Dans la salle du bloc opératoire de l’hôpital communautaire de Bangui

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Le député de Berberati  Jean Sosthène Dengbe rêve d’un hôpital militaire performant en RCA, mais la santé des soldats, négligée, repose sur un système défaillant et inadapté.

 

En République centrafricaine, où les Forces armées centrafricaines (FACA) affrontent des groupes armés dans des conditions extrêmes, la santé des soldats devrait être une priorité absolue. Pourtant, le système de soins militaires est au bord de l’effondrement, laissant les troupes vulnérables et délaissées. Lors de l’émission du Parlement sur la radio Ndéké-Luka, Jean Sosthène Dengbe, président de la Commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale, a évoqué avec ambition la nécessité d’un hôpital militaire digne de ce nom, capable de rivaliser avec les standards internationaux. Mais ses propos, mêlant espoir et aveux d’impuissance, révèlent une réalité accablante : l’hôpital communautaire, censé servir les militaires, est une coquille vide, et les soldats, livrés à eux-mêmes, paient le prix d’un système de santé délabré.

 

Dengbe insiste sur l’importance de la santé pour les militaires, qu’il considère comme une condition essentielle à leur efficacité. Il rappelle que, dans d’autres pays, les grands hôpitaux militaires, comme ceux du Maroc, du Burundi ou de l’Égypte, sont des modèles d’excellence, soignant non seulement les soldats, mais aussi les civils. En RCA, il rêve d’un établissement similaire, avec des médecins formés à l’étranger et des équipements modernes, capable de redonner à l’armée sa dignité. Il cite des exemples de Centrafricains formés dans des académies étrangères – France, Russie, Maroc – et vante leur expertise, affirmant que les “grands techniciens” et spécialistes, comme ceux des hôpitaux d’Isamot ou de Gonge, sont souvent des militaires. Il évoque même une coopération avec le Bangladesh pour moderniser l’hôpital du camp Béal, un projet qu’il présente comme un “début de commencement”.

 

Mais ces ambitions se heurtent à une réalité bien différente. Dengbe admet, sans détour, que l’hôpital communautaire actuel, autrefois dirigé par des militaires, ne répond pas aux besoins des FACA. Construit pour servir les soldats, il est aujourd’hui inadapté, sous-équipé et incapable de fournir les soins nécessaires à une armée en opération. Les soldats, souvent déployés dans des zones reculées comme Ouham-Pendé, Ouham, ou la Nana-Mambéré, n’ont accès à aucune structure médicale fiable. Blessés au combat ou affaiblis par des conditions de vie difficile, ils doivent compter sur des cliniques locales défaillantes ou sur des évacuations hasardeuses vers Bangui, quand celles-ci sont possibles. Cette absence de soins expose les militaires à des risques accrus, sapant leur moral et leur capacité à défendre le pays.

 

Le député reconnaît que la RCA est loin des standards qu’il admire. Il appelle à un retour à l’époque où les hôpitaux militaires étaient des fleurons, mais ses propos restent vagues sur les moyens d’y parvenir. Il évoque des partenariats internationaux, mais aucun calendrier, aucun budget, aucune stratégie concrète n’est mentionné. Les formations à l’étranger, bien qu’encourageantes, concernent une poignée de spécialistes, insuffisante pour répondre aux besoins massifs de l’armée. Dengbe loue les compétences des médecins militaires centrafricains, mais où exercent-ils ? Pas dans l’hôpital communautaire, visiblement, ni dans des structures de campagne capables de soutenir les troupes sur le terrain. Cette déconnexion entre les discours ambitieux et la réalité du terrain laisse les soldats dans une situation de dénuement médical alarmant.

 

La dépendance envers des acteurs extérieurs aggrave encore le tableau. Alors que les FACA peinent à accéder à des soins de base, les mercenaires russes du groupe Wagner, présents en RCA, bénéficient de leurs propres infrastructures médicales, installées au CHU de Bangui, mieux équipées et prioritaires. Des témoignages rapportent que les ressources sanitaires, lorsqu’elles arrivent via des partenaires internationaux, sont souvent détournées vers ces unités étrangères, laissant les soldats centrafricains à l’abandon. Dans les provinces, les FACA, dépourvues de moyens logistiques comme de véhicules, ne peuvent même pas transporter leurs blessés vers des centres de soins. Certains, faute d’options, se tournent vers des tradipraticiens ou des pharmacies informelles, au risque de complications graves. Cette disparité, entre des mercenaires bien soignés et une armée nationale négligée, est une humiliation silencieuse pour les FACA et un aveu d’échec pour la réforme du secteur de la sécurité.

 

Les racines de ce désastre sont ancrées dans l’histoire tumultueuse de la RCA. Dengbe rappelle les crises successives, de la guerre civile de 2013 aux conflits postérieurs, qui ont démantelé les institutions et vidé les caisses de l’État. L’hôpital communautaire, jadis un symbole de fierté militaire, a été abandonné à son sort, comme tant d’autres infrastructures. Mais cet héritage ne peut tout excuser. La réforme du secteur de la sécurité, soutenue par des partenaires comme l’Union européenne, devait redonner à l’armée les moyens de fonctionner, y compris sur le plan sanitaire. Or, des années après son lancement, les soldats continuent de souffrir dans l’indifférence, sans accès à des soins dignes de leur engagement. Dengbe, en tant que président de la Commission défense, porte une part de responsabilité dans cet échec. Ses appels à un hôpital “trois ou quatre étoiles” sonnent comme des promesses creuses face à l’urgence du terrain….

 

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