Bangui, République centrafricaine, mercredi, 18 août 2021, 03:18:37 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Le massacre de Bossangoa, dont le gouvernement avait précipitamment attribué la responsabilité aux rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), constitue désormais la preuve irréfutable des exactions commises par les mercenaires de la société russe Wagner en Centrafrique. Afin de préparer l’opinion publique nationale à la conclusion du rapport final de la commission d’enquête spéciale, plusieurs dizaines des journalistes des médias proches des intérêts russes ont été déployés dans les villes de province par Wagner afin de mener leur propre « enquête ». C’est ce qu’on appelle la manipulation psychologique de l’opinion publique par un travail sur les techniques de la communication.
Le 21 juillet 2021, deux adolescents étaient venus alerter le bureau local de la Minusca et le préfet de l’Ouham de la mort d’une dizaine des personnes abattues à bout portant par un groupe d’hommes armés identifiés formellement comme des mercenaires de Wagner et les soldats FACA à 12 kilomètres de Bossangoa sur l’axe Nana-Bakassa, plus précisément au village Bongboto.
Une patrouille de la Minusca, accompagnée du bureau de droits de l’homme de la Minusca et le préfet de l’Ouham sont arrivés sur le lieu du crime. Treize corps sans vie ont été retrouvés dans la foulée et ramenés à Bossangoa. Le soir, les populations ont découvert encore 4 corps, puis deux corps ensuite. Cela fait en tout 19 corps retrouvés sans vie, abattus à bout portant par leurs criminels.
Le lendemain du massacre, le gouvernement pointe du doigt les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) d’être à l’origine de ce massacre. Tandis qu’à Bossangoa, des sources concordantes parlent des mercenaires de Wagner et les soldats FACA.
La Minusca annonce l’ouverture d’une enquête, de même que l’Assemblée nationale.
Selon nos informations, le gouvernement serait prêt à publier son rapport final sur les allégations des exactions commises par les soldats FACA et leurs alliés russes, incluant le massacre de Bossangoa. Mais comme l’opinion publique savait très bien que les mercenaires russes sont aussi auteurs des nombreuses exactions dans le pays, le gouvernement et la société Wagner souhaitent préparer l’opinion nationale à travers les médias. Ainsi, plusieurs dizaines des journalistes proches des intérêts russes ont été déployés dans les villes de province. D’après des informations recueillies, ces journalistes vont soi-disant « mener leur propre enquête » sur les allégations des crimes commis par les soldats FACA et les mercenaires russes de Wagner. On n’est pas loin d’une dictature à la Soviétique.
Par Anselme Mbata
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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