par RFI
Le président ukrainien Petro Porochenko a signé, ce vendredi 27 juin, un accord d’association et de libre-échange avec les dirigeants de l’Union européenne. Il a salué un « jour historique » pour son pays, « le plus important depuis l’indépendance » en 1991. Cet accord prévoit notamment de supprimer l’essentiel des barrières douanières entre l’Ukraine et les pays de l’UE.
Avec la fin du sommet qui va désigner le nouveau président de la Commission, c’est une autre des échéances d’importance ce vendredi pour l’Union européenne : la signature par l’Ukraine du second volet, économique celui-là, de son accord d’association avec l’UE.
Le premier, qui concernait des questions d’ordre politique, a été signé en mars dernier. Celui signé ce vendredi matin traite d’aspects commerciaux : il vise notamment à supprimer l’essentiel des barrières douanières entre l’Ukraine et les pays de l’UE. L’accord a également été signé par la Géorgie et la Moldavie.
« C’est le résultat de sept années de travail », a déclaré Petro Porochenko en arrivant à Bruxelles afin de signer le document, « nous allons utiliser cette opportunité pour moderniser le pays ». Cette signature est d’autant plus symbolique pour le chef d’Etat que la vague de protestations qui l’a porté à la tête de l’Ukraine a été déclenchée par l’opposition du précédent président ukrainien Viktor Ianoukovitch à cet accord.
Un texte qui inquiète la Russie
La Russie, pour sa part, craint que cela ne provoque un afflux incontrôlable de marchandises européennes sur le marché russe, en raison des accords préférentiels existant entre la Russie et l’Ukraine. Immédiatement après l’annonce de la signature de l’accord, ce vendredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a d’ailleurs indiqué que ce texte aurait de « graves conséquences ».
Yaroslav Lisovolik, chef du service analyses de la Deutsche Bank en Russie et expert auprès du Conseil de politique extérieur et de défense, explique les inquiétudes russes : « Le Russie est de facto dans une zone de libre échange avec l’Ukraine. Et si une zone de libre échange est mise en place entre l’Ukraine et l’Union européenne, l’inquiétude pour les Russes est qu’il y ait un afflux de ré-exportations de marchandises d’origine européenne, de l’Ukraine vers la Russie ».
Moscou serait donc en train de réfléchir aux moyens de se protéger de l’entrée possible de marchandises très compétitives en provenance d’Europe : « C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles la Russie aimerait prendre part aux discussions entre l’Ukraine et l’UE sur l’accord de libre-échange, ajoute l’analyste. S’il y a une bonne coordination, on peut trouver une solution à de nombreux problèmes existants entre la Russie, l’Union européenne et l’Ukraine. La Russie peut envisager d’élever des barrières commerciales par le biais de taxes d’importation, mais aussi établir des barrières sanitaires ou non tarifaires. »