En Centrafrique, donner naissance, c’est donner rendez-vous avec la mort….

0
321

En Centrafrique, donner naissance, c’est donner rendez-vous avec la mort….

 

En Centrafrique, donner naissance, c’est donner rendez-vous avec la mort….
Deux jeunes femmes avec leurs bébés installées dans une unité prise en charge par le MSF Centrafrique

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 En cette Journée mondiale de la santé, placée sous le thème « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir », la République centrafricaine (RCA) attire l’attention pour des raisons inquiétantes. Le pays figure parmi les quatre nations les plus touchées par la mortalité maternelle au monde. Derrière ce classement se cache une réalité dure : un système de santé qui ne tient plus debout, laissant les femmes enceintes face à des risques mortels.

 

Des chiffres qui font peur

 

Les rapports officiels dressent un tableau sombre. Les avortements à risque causent 31,25 % des décès chez les femmes enceintes, les hémorragies après l’accouchement 28,13 %, et les infections liées à la naissance 14,58 %. Sans oublier les problèmes de travail prolongé ou d’autres complications, qui représentent 9,38 % des cas. Ces chiffres montrent à quel point donner la vie en RCA peut vite tourner au drame. En effet, les retards enregistrés à tous les niveaux du système de santé, notamment au niveau des décisions prises au sein des ménages et de la communauté, accentuent également la mortalité maternelle. Les défaillances dans l’organisation des soins et l’accès difficile aux infrastructures médicales contribuent à rendre la situation encore plus inquiétante.

 

Pourtant, la Journée mondiale de la santé, célébrée autour du thème « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir », rappelle l’urgence d’une mobilisation globale pour améliorer la prise en charge maternelle. L’objectif est de mettre en place des actions ciblées pour réduire les complications et sauver des vies dans un contexte marqué par la fragilité des structures de santé en RCA. Mais comment faire alors que Le ministre de la Santé, Dr Pierre Somsé,  a lui-même tiré la sonnette d’alarme. Il a parlé des médicaments vendus dans la rue, qu’il appelle « l’or jaune », en disant qu’ils tuent les gens? Oui, mais sans ces médicaments, les malades vont faire comment ?

 

À Bangui et ailleurs, deux réalités

 

À Bangui, la capitale, les hôpitaux ont quand-même des pharmacies. Quand un médicament manque, on envoie souvent les patients en acheter dans des pharmacies privées. Ça fonctionne, en partie. Mais dans les quartiers, on trouve aussi des vendeurs dans la rue qui proposent des médicaments à bas prix. En revanche, dans les villes de province, c’est une tout autre histoire. Là-bas, presque tous les médicaments, même ceux utilisés à l’hôpital, viennent de la rue. Achetés au Nigeria ou au Cameroun, ils circulent dans des sacs ou des kiosques, vendus par des commerçants dans des conditions inquiétantes.

 

« Tu arrives à l’hôpital, on te dit d’aller chercher dehors. Mais dehors, c’est n’importe quoi », raconte un habitant de Bossangoa, dans le nord-ouest. Ces produits, souvent de mauvaise qualité, sont parfois la seule option pour les femmes enceintes, avec des conséquences graves.

 

Pourquoi tant de morts ?

 

Le problème vient de partout. Dans les villages, les familles hésitent trop longtemps avant d’aller voir un médecin, souvent parce qu’elles n’ont pas d’argent ou que l’hôpital est trop loin. Ensuite, il y a les routes en mauvais état, l’absence d’ambulances et le manque de personnel formé. Et même quand une femme arrive à l’hôpital, il n’y a pas toujours de quoi la soigner correctement : pas d’équipement, pas de médicaments fiables.

 

Et la journée mondiale de la santé ?

 

Cette Journée mondiale de la santé rappelle qu’il faut agir vite. Pour sauver les mères en RCA, il faudrait des hôpitaux mieux équipés, des soignants bien formés et des médicaments sûrs. Mais beaucoup reprochent au président Faustin-Archange Touadéra de ne pas prendre la mesure du problème. Ses centrafricains disent qu’il ferme les yeux.

 

Aujourd’hui, les ONG et les organisations internationales tentent de limiter les dégâts, mais elles ne peuvent pas tout faire. La santé des femmes enceintes en RCA montre à quel point le pays est en difficulté. En ce 7 avril, le monde entier est invité à regarder cette crise en face et à aider à changer les choses, pour que la naissance redevienne une promesse d’avenir, pas un rendez-vous avec la mort….

 

CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC