Église Bataillon 2 : Quand le pasteur Faki se cache derrière la Bible pour fuir ses responsabilités

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Au cœur du premier arrondissement de la capitale centrafricaine, une communauté de foi chrétienne se déchire. Le pasteur Faki Issene Saïté, accusé de mauvaise gestion par ses propres fidèles, préfère brandir des versets bibliques plutôt que de répondre aux questions embarrassantes.
Faki Issene, le pasteur qui se croit stratège
Depuis que les langues se sont déliées sur les pratiques douteuses à l’église UFEB de Bataillon 2, une chose frappe : le pasteur Faki Issene Saïté reste invisible. Pas une seule fois il ne s’est adressé directement à sa communauté ou aux journalistes.
En réalité, c’est lui qui tire les ficelles dans l’ombre. D’abord, il a rédigé un texte qu’il a fait envoyer à la rédaction du CNC par son propre fils, présenté comme un simple “membre actif” de l’église. Puis, récemment, il a écrit une note qu’il a fait transmettre par le soi-disant service de communication de l’église de Bataillon 2. Dans les deux cas, le pasteur reste l’auteur véritable, mais préfère rester caché derrière d’autres voix pour faire passer ses messages.
Cette façon de faire rappelle ces chefs traditionnels qui ne parlent jamais directement au peuple, mais toujours par l’intermédiaire de leurs griots. Sauf qu’ici, nous ne sommes pas dans une cour royale, mais dans une église où la transparence devrait être la règle.
La Bible comme bouclier
Pour se défendre, le pasteur Faki Issene a choisi ses armes : deux versets bibliques. 1 Corinthiens 3:18 d’abord, qui parle de renoncer à la sagesse du monde. Matthieu 16:18 ensuite, qui affirme que l’Église du Christ vaincra toutes les attaques.
Message subconscient bien ficelé : ceux qui l’accusent seraient des “sages selon le monde”, donc dans l’erreur spirituelle. Lui, en revanche, serait du côté de Dieu, incompris mais victorieux au final. Une manipulation habile qui transforme ses critiques en ennemis de la foi.
Comme dit le proverbe africain : “Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt”. Ici, c’est l’inverse : quand les fidèles montrent les problèmes concrets, le pasteur leur montre… la Bible.
Des accusations qui ne sortent pas de nulle part
Pourtant, ce que dénoncent les fidèles de l’église de Bataillon 2 n’a rien de mystique. Les faits sont têtus : 500 000 FCFA d’un don présidentiel qui se sont volatilisés, un projet de reconstruction gonflé à 600 millions FCFA alors qu’un autre coûtait moitié prix, une école privée construite au profit personnel du pasteur, des fidèles sanctionnés pour avoir osé poser des questions.
“On ne fabrique pas ces histoires dans nos têtes, lance un membre de la communauté UFEB de Bataillon. Ce sont des choses qu’on vit chaque dimanche, qu’on voit de nos propres yeux”.
En effet, dans nos sociétés africaines, l’argent de la communauté est sacré. Qu’il s’agisse des tontines, des cérémonies ou des églises, chaque franc doit être justifié. C’est une question d’honneur, de confiance mutuelle.
Détourner la Parole de Dieu, un péché plus grave
Le plus choquant dans cette affaire, c’est l’usage que fait le pasteur Faki Issene des Écritures. 1 Corinthiens 3:18 appelle à l’humilité devant Dieu, pas à mépriser les questions légitimes des fidèles. Matthieu 16:18 parle de l’Église universelle du Christ, pas de la protection personnelle d’un pasteur contesté.
Utiliser la Bible pour échapper à ses responsabilités, c’est comme invoquer les ancêtres pour justifier la corruption. Nos grands-parents nous ont appris que les paroles sacrées ne doivent jamais servir à couvrir les mauvaises actions.
“Un homme qui utilise Dieu pour cacher ses fautes offense Dieu deux fois”, résume un ancien de l’église Bataillon 2, visiblement écœuré.
Questions sans réponses
Au final, toutes les manœuvres du pasteur Faki Issene n’ont pas apporté une seule réponse concrète. Où sont passés les 500 000 FCFA ? Pourquoi avoir choisi le projet le plus cher ? Pourquoi construire une école privée avec l’argent de l’église ?
Ces questions-là n’ont rien de “mondain”. Elles touchent à la justice, à l’équité, à la bonne gouvernance. Des valeurs que prône justement… la Bible.
Les fidèles de Bataillon ne demandent pas la lune. Ils veulent juste que leur pasteur leur parle franchement, comme un père à ses enfants, comme un berger à son troupeau.
Une communauté qui se disperse
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de plus de 1 000 membres, l’église Bataillon 2 est tombée à peine 200 fidèles aujourd’hui. Un exode massif qui en dit long sur l’état d’esprit des fidèles.
“Les gens ne quittent pas l’église par manque de foi, explique un membre resté fidèle malgré tout. Ils partent parce qu’ils ne supportent plus le mensonge, le manque de transparence.”
Dans la tradition africaine, quand un chef perd la confiance de son peuple, il a deux choix : reconnaître ses erreurs et changer, ou s’entêter et voir sa légitimité s’effriter. Le pasteur Faki Issene semble avoir choisi la deuxième voie.
Le cri d’une communauté blessée
“On veut une église dirigée dans la lumière, pas dans l’ombre”, lance un ancien du comité de Bataillon 2. Cette phrase résume tout : le besoin de vérité, de transparence, de respect mutuel.
Les membres de Bataillon 2 ne rejettent pas la foi chrétienne. Ils refusent juste qu’on utilise cette foi pour couvrir des pratiques douteuses. Ils veulent un pasteur qui assume ses actes, pas un homme qui se cache derrière les Écritures quand ça dérange.
Les fidèles attendent toujours. Mais leur patience a des limites. Et le temps joue contre le pasteur Faki Issene Saïté….
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