L’observateur.bf / Corbeau News
C’est J.A. qui a révélé le scoop dans son numéro à paraître le lundi 29 septembre 2014 ; il y aurait une forte odeur de détournement en République centrafricaine ; à l’origine de cette affaire, ou la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des détournements, la volatilisation d’une partie de l’aide financière de 10 millions $, soit 5 171 500 000 F CFA, accordée par Luanda pour le payement des salaires des fonctionnaires. Si la première tranche du don, 5 millions de $, a été remise sur-le-champ début mars dans la capitale angolaise à Catherine de Bangui et serait, dit-on, parvenue intacte au Trésor centrafricain après conversion en francs CFA au Cameroun voisin, notamment par les soins de Christelle Sappot, fille de Catherine de Bangui, quant à la seconde tranche, versée fin mars début avril, sur les 2,5 millions de dollars, 1. 132 000 000 F CFA sont manquants.
Depuis, à en croire La Lettre du continent n°690, « l’Angola, tout comme le Congo B, ne ménage plus ses critiques sur la gestion des fonds alloués. Ces derniers se dirigent vers les services de la présidence centrafricaine sans même que des structures habilitées à les gérer, à commencer par le Trésor, ne puissent en disposer». On le sait, depuis de longs mois, la Centrafrique est portée à bout de bras aussi bien militairement que financièrement par la communauté internationale dont ses voisins et depuis peu l’Angola et la Guinée Equatoriale ; ce dont on se félicite d’ailleurs, car c’est là un bel exemple de solidarité Sud/Sud, même si les aides ne sont pas toujours sans calcul politique. Ces aides sont d’autant à saluer qu’elles proviennent de pays pas forcément de cocagne où règne l’abondance, et devraient être gérées avec la plus grande parcimonie.
La Centrafrique ayant crucialement besoin de la moindre ressource, si ces accusations de dissipation de fonds publics s’avéraient, ce serait le comble de l’irresponsabilité de la part de leurs auteurs et de leurs éventuels complices, qui monteraient là qu’ils n’ont aucune compassion pour leur propre peuple, ce serait un crime. En effet, comment des Centrafricains qui travaillent dans le saint des saints, cet observatoire de la présidence, d’où ils saisissent mieux que quiconque la situation tragique de leur pays, pourraient-ils s’amuser à s’engraisser ainsi, impunément jusque-là qui plus est ? Plus grave encore, une telle éventualité ne manquerait pas d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui désespèrent de l’Afrique dont certains fils sont les fossoyeurs de leur pays.
Dame Catherine a intérêt à éclaircir cette affaire dans laquelle certains citent pas pour leur vertu dans la gestion de la chose publique des gens de son entourage, à savoir le Premier ministre, Mahamat Kamoun, le ministre des Finances, Remi Yakoro, convoyeurs desdits fonds, dit-on, sans oublier Rachelle Ngakola, amie de la présidente et compagne de son Premier ministre. Même qu’il y en a qui parlent de complicité possible de celle-ci dans les détournements.
Ahl-Assane Rouamba