Désarmement volontaire des groupes armés :  un homme armé se rend dans la base des FACA à Sikikédé

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Désarmement volontaire des groupes armés :  un homme armé se rend dans la base des FACA à Sikikédé

 

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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

À Sikikédé, un homme armé se rend aux FACA pour se désarmer, mais ce geste cache-t-il une volonté de paix ou un calcul pour intégrer l’armée nationale ?

 

En effet, dans le village de Sikikédé, situé dans la préfecture de la Vakaga, au nord-est de la République Centrafricaine (RCA), un homme armé s’est présenté volontairement le 19 avril 2025 à la base des Forces armées centrafricaines (FACA) pour déposer son arme. L’individu, dont l’identité et l’affiliation restent pour l’heure inconnues, a été conduit à la base des FACA après avoir remis son arme aux autorités militaires. Cet événement, bien que symbolique dans le cadre des efforts de désarmement en RCA, pousse plus d’un à s’interroger sur les motivations réelles de ce geste et sur un phénomène plus large observé dans le pays.

 

Un désarmement volontaire dans un contexte tendu

 

Selon les informations recueillies, l’homme, lourdement armé, s’est rendu de son plein gré à la base de haute défense de Sikikédé avant d’être transféré à la base des FACA. Les autorités militaires n’ont pas encore déterminé si cet individu est un membre d’un groupe armé, un civil en possession illégale d’une arme, ou encore un jeune cherchant à s’intégrer dans l’armée nationale par une stratégie de plus en plus courante. Ce cas intervient dans une région, la Vakaga, troublée par une insécurité persistante due à la présence de groupes armés, notamment la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), et par des tensions entre communautés locales, comme celles entre agriculteurs et éleveurs transhumants.

 

Le désarmement volontaire est généralement perçu comme un pas vers la pacification dans le cadre du Programme national de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (DDRR), soutenu par la MINUSCA et d’autres partenaires internationaux. Depuis 2018, plus de 4 800 combattants ont été désarmés à travers le pays, avec des opérations spécifiques menées dans la Vakaga, notamment à Ouanda Djallé, Tiringoulou, Sikikédé et Boromata. Toutefois, ce cas particulier soulève des doutes quant à l’authenticité de l’intention.

 

Un stratagème pour intégrer l’armée nationale ?

 

Dans plusieurs régions de la RCA, un phénomène a émergé ces dernières années : de nombreux jeunes, attirés par la perspective d’intégrer les FACA, se procurent des armes par divers moyens pour ensuite se présenter comme des combattants souhaitant se désarmer. Une fois leur arme remise, ils espèrent bénéficier d’une formation accélérée et d’une incorporation dans l’armée nationale, considérée comme une opportunité d’emploi stable dans un pays où le chômage et la pauvreté sont endémiques. Ce “jeu”, comme certains l’appellent, complique les efforts des autorités pour distinguer les véritables ex-combattants des opportunistes.

 

“Ce n’est pas la première fois qu’on voit ce genre de cas”, explique un sous-officier des FACA basé à Birao, sous couvert d’anonymat. “Certains jeunes achètent des armes au marché noir ou les récupèrent dans des caches abandonnées, puis viennent prétendre qu’ils veulent se rendre. Cela pose un problème, car nous devons vérifier leur passé, et cela ralentit le processus de désarmement”.

 

L’individu arrêté à Sikikédé est actuellement détenu par les FACA, qui préparent son transfert vers Bangui. Les autorités chercheront à établir s’il est affilié à un groupe armé, comme la CPC, qui a déjà attaqué des positions des FACA dans la région par le passé, notamment à Sikikédé le 14 février 2023, ou s’il s’agit d’un civil ou d’un jeune cherchant à exploiter ce stratagème.

 

Un défi pour les autorités et la MINUSCA

 

Ce cas dévoile les défis auxquels sont confrontées les autorités centrafricaines et la MINUSCA dans la mise en œuvre du programme DDRR. Alors que des activités ont été réalisées, avec la remise de plus de 311 armes en juillet 2024 et le désarmement de 105 ex-combattants à Bambari en octobre 2024, la question de la vérification des intentions des personnes se présentant pour le désarmement reste indispensable.

 

“Nous devons renforcer les mécanismes de contrôle pour éviter que des individus ne manipulent le système”, déclare un représentant de l’Unité d’Exécution du Programme National de DDRR (UEPNDDRR). “Cela demande des enquêtes approfondies et une collaboration étroite avec les communautés locales pour identifier les véritables ex-combattants”.

 

Par ailleurs, la persistance de la circulation illégale d’armes légères dans la Vakaga, malgré les efforts de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (COMNAT-ALPC), aggrave le problème. Les jeunes ont souvent accès à des armes via des réseaux transfrontaliers, notamment avec le Tchad et le Soudan, ce qui alimente ce phénomène….

 

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