Birao : affrontement meurtrier entre rebelles soudanais et tchadiens à Hadjar Fatna

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Birao : affrontement meurtrier entre rebelles soudanais et tchadiens à Hadjar Fatna

 

Les rebelles soudanais de RSF à Khartoum en 2022

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Un affrontement sanglant a opposé jeudi 16 janvier 2025 des combattants des Forces de Soutien Rapide (FSR) soudanaises à un groupe de rebelles tchadiens, faisant plusieurs morts dans une grotte située à Hadjar Fatna, en territoire centrafricain, à 35 kilomètres à l’est de Birao.

 

Les chefs rebelles tchadiens Ali Massar et Abakar figurent parmi les victimes de cette attaque menée par des jeunes combattants soudanais de RSF venus de la ville frontalière du Soudan. Trois blessés graves, dont :  Ismaël Kamiss, Ousman Anour et Alrachid Ali,  ont été évacués vers l’hôpital de Birao par la population locale.

 

Une base rebelle tchadien établie depuis deux ans

 

La grotte de Hadjar Fatna, située à 115 kilomètres de la ville tchadienne de Tissi, servait depuis deux ans de refuge à plusieurs groupes rebelles tchadiens composés principalement des ethnies Arabe, Ouaddaï et Sara. La composition de cette base s’est modifiée après le début du conflit au Soudan entre l’armée nationale et les rebelles de RSF.

 

“Le chef rebelle Atahir Moussa, d’ethnie arabe, a retiré ses hommes pour rejoindre les rangs des RSF, tentant sans succès de convaincre les autres groupes de faire de même”, révèle une source locale  jointe au téléphone par la rédaction du CNC.

 

Des représailles après des actes de banditisme

 

L’attaque des rebelles soudanais de RSF serait une expédition punitive en réponse à trois agressions commises par les rebelles tchadiens contre des femmes peuhles Mbororo qui revenaient d’Amdafock. Ces dernières avaient été dépouillées de leurs marchandises, effets personnels et bétail.

 

“Les femmes victimes ont alerté leurs frères soudanais et demandé protection, déclenchant cette opération de représailles”, explique un notable local qui suit la situation de près.

 

Un pacte de non-agression violé

 

L’ironie de cette situation réside dans le fait que quelques semaines avant l’attaque, les rebelles tchadiens de Hadjar Fatna s’étaient rendus à Amdafock pour établir un pacte de non-agression avec les FSR, argumentant que leur lutte visait uniquement le régime de N’Djamena.

 

Les assaillants ont pillé la base des rebelles tchadiens après l’attaque, emportant tout ce qui s’y trouvait, y compris des dizaines des motos et d’autres biens. Les trois blessés, actuellement soignés à l’hôpital de Birao, ont été interrogés par les autorités militaires centrafricaines.

 

Une menace pour la stabilité régionale

 

Cet incident montre la complexité de la situation sécuritaire dans cette zone frontalière où s’enchevêtrent les conflits tchadien et soudanais. La présence de groupes armés étrangers en territoire centrafricain cause de sérieuses  inquiétudes quant à la capacité des autorités à sécuriser ces régions éloignées de Bangui.

 

Le double jeu des autorités centrafricaines

 

En 2022, ces rebelles tchadiens avaient officiellement demandé au gouvernement centrafricain l’autorisation de s’installer sur son territoire. Le ministère des Affaires étrangères, par la vois de la ministre Sylvie Baïpo-Temon,  avait publiquement refusé. Une réponse de façade : ces groupes armés étaient déjà présents dans la région depuis plusieurs mois et y sont restés, avec la complicité tacite des autorités centrafricaines et de Wagner.

 

Wagner, formateur et déstabilisateur

 

Les mercenaires russes du groupe Wagner ont entraîné, en 2022 2024,  ces rebelles tchadiens sur le sol centrafricain. Un ancien officier de l’armée nationale confirme : “Ils leur ont appris les techniques de combat et leur ont fourni du matériel“. Cette collaboration a renforcé ces groupes qui, aujourd’hui, s’affrontent entre eux.

 

Les préparatifs de vengeance

 

Les survivants du groupe tchadien ne cachent pas leurs intentions. “Nous allons riposter”, affirme un autre combattant tchadien qui a pris fuite au moment de l’attaque.  Entre temps, des armes et des hommes arrivent dans la région. Les habitants craignent une reprise imminente des combats.

 

Une armée centrafricaine aux abonnés absents

 

À Birao, l’armée centrafricaine reste dans ses casernes. Un habitant témoigne : “Les militaires ne sortent pas de la ville. Les frontières sont ouvertes à tous les trafics“. Après avoir interrogé les blessés à l’hôpital, aucune patrouille n’a été envoyée dans la zone des combats.

 

Les populations locales paient le prix de cette situation. Un chef de village près de Birao raconte : “Nous voyons passer les combattants. Personne ne nous protège. L’État nous a abandonnés”.

 

La rédaction poursuit son enquête et communiquera tout nouveau développement concernant cette situation inquiétante à la frontière tchado – soudano-centrafricaine.

 

 

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