Déclin économique de Nola : disparition de l’aérodrome et essor des entreprises minières chinoises

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Nola, la capitale de la Sangha-Mbaéré perd son aérodrome et voit ses richesses exploitées par des entreprises étrangères chinoises sans retombées locales.
La ville de Nola traverse la période la plus sombre de son histoire. Cette ville du sud-ouest centrafricain, chef-lieu de la préfecture de Sangha-Mbaéré, a perdu son aérodrome, infrastructure vitale désormais reconquise par la végétation. Cette disparition coupe définitivement Nola du reste du pays et accélère son déclin économique.
Les habitants parlent d’une “ville dans le coma “. L’expression n’a rien d’exagéré quand on observe l’état des lieux. Les entreprises forestières qui faisaient vivre la région il y’a dix ans ont disparu, emportant avec elles des centaines d’emplois. La production de café, autrefois florissante, appartient au passé. Même l’exploitation minière artisanale, pratiquée depuis des générations, ne suffit plus à nourrir les familles.
Cette désolation économique contraste avec l’intense activité des compagnies minières chinoises. Ces entreprises extraient or et diamants à une échelle industrielle, mais leurs profits ne profitent jamais à la communauté locale. Elles emploient peu de jeunes centrafricains, préférant faire venir leur propre main-d’œuvre du Cameroun ou de la Chine. Cette pratique viole pourtant les dispositions du code minier national, qui impose aux exploitants de contribuer au développement des zones d’extraction.
L’isolement de Nola s’aggrave chaque jour. Pour rejoindre la ville par avion, il faut atterrir à Bayanga, située à une centaine de kilomètres, ou à Berbérati, puis affronter des routes dans un état déplorable. Ces voies de communication, négligées depuis des années, deviennent impraticables durant la saison des pluies. Les habitants comparent leur situation à un retour plusieurs siècles en arrière.
Le gouvernement a tenté de réagir en nationalisant l’aérodrome de Bayanga le 17 avril 2025. Cette décision, officialisée par deux arrêtés du Conseil des ministres, vise à améliorer la connectivité régionale et à soutenir le tourisme vers le parc national de Dzanga-Sangha. Mais cette mesure ne résout pas le problème fondamental : l’absence de routes praticables entre Bayanga et Nola.
Les dégâts environnementaux aggravent la situation. Les rivières, polluées par les activités minières chinoises, ne permettent plus la pêche. L’agriculture, base de l’économie locale, souffre également de cette contamination à grande échelle. Les entreprises forestières étrangères continuent d’exporter des billes de bois vers Bangui et l’international sans investir un franc dans les infrastructures locales.
Cette situation reflète les maux profonds de la République centrafricaine. Depuis la crise de 2013 – 2015, l’exploitation illégale des ressources naturelles a fait chuter les recettes fiscales. Les richesses du sous-sol et de la forêt enrichissent les entreprises étrangères tandis que les populations locales s’appauvrissent.
Les habitants de Nola réclament des mesures urgentes. Ils exigent plus de transparence de la part des entreprises extractives, des emplois pour les jeunes et des investissements dans les infrastructures de base. Sans ces changements, Nola risque de devenir une ville fantôme, loin de son passé de centre économique dynamique….
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