DÉCLARATION COMMUNE DES PARTIS POLITIQUES SUR LA SITUATION POLITIQUE EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE SUITE À LA FORMATION DU GOUVERNEMENT ET DANS LA PERSPECTIVE DE LA RÉUNION D’ADDIS-ABEBA
La signature, à Bangui (Centrafrique), le 06 février 2019, de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine, paraphé le 05 février 2019 à Khartoum (SOUDAN), entre le Gouvernement et les 14 Groupes Armés actifs a suscité un immense espoir au sein de la population centrafricaine et de la Communauté Internationale. Celle-ci, faut-il le souligner, n’a ménagé aucun effort pour apporter son appui multiforme au processus devant déboucher sur une paix durable dans notre pays. Elle s’est également engagée à soutenir non seulement l’application de l’Accord mais aussi et surtout à assurer son suivi afin d’en garantir la réussite.
Outre les convictions exprimées en préambule de l’Accord, des mesures d’apaisement susceptibles de faciliter son application ont été aussi édictées notamment la mise en place d’un Gouvernement Inclusif en application de l’Article 21 dudit Accord qui dispose : « Le Président de la République, Chef de l’Etat, s’engage à mettre en place immédiatement après la signature du présent Accord un Gouvernement Inclusif ».
Si la nomination, quoique tardive du Premier Ministre Firmin NGREBADA, n’a pas suscité de réprobation majeure, en revanche, la formation de son Gouvernement a été unanimement considérée comme une violation flagrante de la lettre et de l’esprit de l’article susmentionné. D’où les réactions et démissions en cascade enregistrées de part et d’autre.
C’est dans ce contexte que le Président de la Commission de l’Union Africaine a convoqué une importante assise, du 18 au 20 Mars 2019 à Addis-Abeba, pour rechercher, une fois de plus, les voies et moyens idoines de sortie de crise en République Centrafricaine.
Ce nouveau round de négociations, après celui de Khartoum, est censé se tenir uniquement entre le Gouvernement et les Groupes Armés, c’est-à-dire sans la participation effective ni la contribution directe des forces vives centrafricaines, confinées dans le statut de “simples observateurs“.
Conscients de sa responsabilité historique face aux risques potentiels d’une détérioration de la situation politique et sécuritaire dans notre pays et soucieux de la préservation de la paix, les Partis Politiques signataires de la présente déclaration :
- Appellent à la retenue et au sens de responsabilité des uns et des autres en s’abstenant de tout recours à la force, constatant que les 14 Groupes Armés, ont saisi les Garants et Facilitateurs de l’Accord, aux fins de conciliation et à défaut, d’arbitrage ;
- Réclament la formation d’un gouvernement véritablement Inclusif et Consensuel en conformité avec la lettre et l’esprit de l’Article 21 de l’Accord de Khartoum ;
- Demandent au Président de la Commission de l’Union Africaine de faire usage du principe de souplesse et de flexibilité qui traite du schéma opérationnel du déroulement du dialogue afin d’éviter la marginalisation des forces vives et permettre ainsi leur pleine participation à cette assise.
- A titre de rappel, le paragraphe 8.1 de la Feuille de route de l’Union Africaine du 17 Juillet 2017 énonce : “Le schéma est formulé sur la base du principe de souplesse et de flexibilité. Le Panel de facilitateurs fera montre de créativité et demeurera constamment à l’écoute des circonstances, de l’environnement et des évolutions politiques dans le pays pour adapter ce schéma de façon dynamique et appropriée“.
Fait à Bangui, le 12 mars 2019
Pour le KNK
Honorable Bertin BÉA Secrétaire Général
| Pour le PATRIE
Me Crépin MBOLI-GOUMBA Président
| Pour le R.D.C.
Désiré NZANGA KOLINGBA Président | Pour l’URCA
Anicet G. DOLOGUÉLÉ Président |