Crise sociale en Centrafrique : les fonctionnaires contraints de dormir devant les banques comme les enfants de la rue pour espérer toucher leur maigre salaire le lendemain

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Crise sociale en Centrafrique : les fonctionnaires contraints de dormir devant les banques comme les enfants de la rue pour espérer toucher leur salaire le lendemain

 


Des fonctionnaires Centrafricains, passant la nuit devant la banque BSIC dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 avril 2025 en attente de salaires. Parmi eux, des femmes, des vieux, des jeunes et même deshandicapés moteurs.
Des fonctionnaires Centrafricains, passant la nuit devant la banque BSIC dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 avril 2025 en attente de salaires. CopyrightChrist Aimé Ndotah

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Imaginez des fonctionnaires, des gens qui servent l’État avec dignité, obligés de dormir à même le sol devant une banque, comme des enfants de la rue, juste pour espérer toucher leur salaire incertain le lendemain. Mais dans quel pays nous y sommes ?

 

Le 27 avril 2025, Christian Aimé Ndotah, journaliste, ancien directeur général de la radio Centrafrique,  connu sous le nom de “Chris Can l’attaquant de pointe”, a partagé cette réalité glaçante sur la plateforme de messagerie sociale WhatsApp. Dans son post, il raconte comment des hommes et des femmes passent la nuit dehors, attendant l’ouverture des banques, dans une lutte désespérée pour un salaire qui n’est même pas garanti. Cette crise, bien plus qu’une simple galère, expose une faille béante dans le système bancaire et la gestion des salaires en Centrafrique.

 

Une humiliation publique pour un salaire incertain

 

Parmi les personnes rencontrées par le journaliste, un habitant de PK 16, une localité située à environ 4 km de la sortie nord de Bangui, a partagé son témoignage poignant. Cet homme explique qu’il est contraint de veiller toute la nuit devant la banque pour s’assurer de pouvoir retirer son salaire, s’il est versé, afin d’acheter de la nourriture pour ses enfants. Il confie également que son épouse, faute d’information claire, pense parfois qu’il a perçu son salaire mais refuse de le dire. Ce cas illustre l’incertitude et la méfiance qui entourent le versement des salaires, poussant des fonctionnaires à des mesures extrêmes.

 

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’aggrave. Les fonctionnaires, qui représentent un pilier de l’État, se retrouvent dans une situation comparable à celle des plus démunis, exposés à la violence, aux vols et aux agressions en dormant à la belle étoile. Les enfants de la rue, souvent stigmatisés, côtoient désormais des employés de l’État dans cette lutte pour la survie, soulignant une dégradation sociale inquiétante.

 

Des banques débordées et un système à bout de souffle

 

L’un des problèmes majeurs pointés du doigt est la concentration des agences bancaires, principalement situées au centre de Bangui. Cette centralisation oblige les habitants des zones périphériques, comme Boeing, Bimbo, Gobongo, Combattant ou ailleurs comme PK 16, à parcourir de longues distances, souvent dans des conditions de transport difficile, pour accéder à leur argent. Les retards dans le traitement des virements aggravent la situation. Parfois, les salaires ne sont pas versés à temps, forçant les fonctionnaires à vérifier quotidiennement leur compte, sans garantie de succès.

 

Le manque d’innovation dans les services bancaires est également criant. Dans d’autres pays, l’utilisation généralisée des cartes bancaires et des guichets automatiques permet de vérifier et de retirer de l’argent rapidement, sans avoir à passer des heures, voire des nuits, devant une banque. Ici, l’absence de telles solutions modernes contraint les fonctionnaires à une attente humiliante, allongés sur le sol, pour un salaire qui reste incertain.

 

Une responsabilité partagée

 

Si la faute incombe en partie au gouvernement, qui peine à garantir des versements réguliers et fiables des salaires, les institutions bancaires portent également une lourde responsabilité. Face à une population croissante et à une demande accrue, les banques n’ont pas suffisamment investi dans l’expansion de leurs succursales ou dans la modernisation de leurs services. Des solutions comme l’augmentation du nombre d’agences en périphérie, le déploiement de distributeurs automatiques de billets ou la promotion des paiements électroniques pourraient alléger la pression sur les fonctionnaires et améliorer l’accès aux fonds.

 

Un signal pour l’avenir

 

Cette situation, décrite comme le “début de quelque chose” par certains observateurs, est un signe d’une crise plus large. Ce qui a commencé avec les plus vulnérables, les enfants de la rue ou les personnes fouillant les poubelles,  touche désormais les fonctionnaires, symbole de la stabilité de l’État. Si des mesures ne sont pas prises rapidement, la question se pose : qui sera touché demain ? Et jusqu’où cette dégradation ira-t-elle ?

 

Le témoignage de Christian Aimé Ndotah, relayé à 21h13 le 27 avril 2025, appelle à une prise de conscience collective. Il est urgent que le gouvernement et les institutions bancaires agissent pour restaurer la dignité des fonctionnaires et garantir un accès équitable et sécurisé à leurs salaires. Sans réforme, la Centrafrique, malgré les discours optimistes sur son “avancement”, risque de s’enfoncer dans une réalité toujours plus dure pour ses citoyens….

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