Crise au Conseil supérieur Islamique de Centrafrique : deux jours après avoir offert 30 millions à Touadéra, la guerre de succession éclate pour éjecter Rator

Rédigé le 10 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le Conseil supérieur Islamique de Centrafrique est en pleine crise. Deux jours seulement après la remise médiatisée d’un chèque de 30 millions de francs CFA au président Touadéra alias Baba Kongoboro pour soutenir sa candidature à un troisième mandat, la structure islamique implose. Le président du comité, M. Rator, fait face à une rébellion interne menée par l’analphabète Aroufaï ABDEL AZIZ. Ses opposants au sein du comité ont créé un comité ad hoc pour préparer une nouvelle élection visant à l’éjecter de son poste.
Cette crise montre que la transformation du Comité Islamique en groupe de soutien politique au président Touadéra a créé des tensions insupportables au sein de la communauté musulmane centrafricaine. Les querelles de pouvoir et d’argent ont explosé au grand jour, avec des échanges d’une violence verbale extrême sur les réseaux sociaux.
- Rator a transformé le Comité Islamique en machine de propagande pour le régime Touadéra. Il a publiquement revendiqué son soutien à 100% au président. Il a mobilisé le comité pour cette remise de chèque de 30 millions qui était en réalité un chantage déguisé en don. Il a instrumentalisé la religion musulmane pour servir les intérêts politiques du MCU.
Mais cette instrumentalisation a créé des divisions profondes. Tous les membres du comité ne sont pas d’accord avec cette politisation. Certains pensent que le comité devrait rester neutre politiquement et se concentrer sur les affaires religieuses et sociales de la communauté musulmane. D’autres, comme Aroufaï ABDEL AZIZ tout en soutenant Touadéra, veulent simplement remplacer Rator pour contrôler eux-mêmes les bénéfices politiques et financiers de cette proximité avec le pouvoir.
Le principal opposant à Rator n’est autre que le vice-président du comité, M. Aroufaï ABDEL AZIZ. Ce dernier a été placé comme chargé de mission à l’Assemblée Nationale par le parti MCU. Selon nos sources, “il ne sait même pas écrire son nom” mais il occupe un poste rémunéré à l’Assemblée grâce à ses connexions politiques. C’est lui qui mène maintenant la bataille contre Rator pour prendre le contrôle du Conseil supérieur Islamique de Centrafrique.
Cette bataille n’a rien de spirituel. C’est une guerre de pouvoir pure. Deux hommes qui ont tous les deux instrumentalisé la religion pour obtenir des positions et de l’argent du régime se battent maintenant pour savoir qui va contrôler le comité et continuer à bénéficier des largesses du pouvoir.
Les opposants à Rator ont mis en place un comité ad hoc pour organiser une nouvelle élection. Ce comité ad hoc est composé de neuf membres qui ont pour mission de préparer le renouvellement du bureau du Comité Islamique et l’éviction de Rator.
Voici la composition de ce comité ad hoc :
- Président : El-hadj Abakar Nyakanda
- Vice-président : Aroufaï Abdel Aziz 1. Rapporteur général : Kalite Deya 1. Rapporteur général adjoint : Abdel Aziz Zitongo 1. Trésorier général : Abakar Djabi 1. Trésorière générale adjointe : Hadja Zenaba Katara 1. Chargé de communication : Abdel Aziz Magba Gakara 1. Conseiller juridique : Maître Idriss Zakaria 1. Conseiller islamique : Imam Oumar Sarako
La question maintenant est de savoir si M. Rator va accepter cette nouvelle élection organisée pour l’éjecter. Va-t-il reconnaître la légitimité de ce comité ad hoc ? Va-t-il participer aux nouvelles élections ? Ou va-t-il contester la procédure et refuser de quitter son poste ?
Connaissant la nature de ces batailles de pouvoir, il est probable que Rattour va résister. Il va probablement contester la légalité du comité ad hoc. Il va probablement dire que seul le bureau actuel a le pouvoir d’organiser des élections. Il va probablement mobiliser ses partisans pour boycotter les nouvelles élections ou pour perturber le processus.
Le résultat sera probablement deux comités islamiques parallèles : celui de Rator et celui de Aroufaï ABDEL AZIZ. Chacun prétendra être le légitime. Chacun essaiera d’obtenir la reconnaissance du gouvernement. Et le gouvernement Touadéra choisira celui qui lui est le plus utile politiquement.
Ce qui est frappant dans cette crise, c’est la violence verbale des échanges entre les deux camps. Sur les réseaux sociaux, Rator et Aroufaï ABDEL AZIZ s’affrontent avec des propos d’une violence extrême. Chacun publie des messages vocaux incriminant l’autre. Chacun accuse l’autre de corruption, de détournement, de manipulation.
Ces échanges montrent que nous ne sommes pas en présence de guides spirituels préoccupés du bien-être de la communauté musulmane. Nous sommes en présence de politiciens véreux qui utilisent la religion comme couverture pour leurs combines. Leurs propos sont ceux de criminels, pas ceux d’hommes de Dieu.
Quand on écoute ces messages vocaux, on se demande si ces gens prient vraiment, s’ils croient vraiment en Dieu, s’ils ont la moindre notion de ce que signifie être un guide religieux. Leur vocabulaire est celui des voyous. Leurs menaces sont celles des gangsters. Leur comportement est celui de gens qui se battent pour contrôler un business lucratif, pas celui de religieux qui servent leur communauté.
La réconciliation entre Rator et Aroufaï ABDEL AZIZ semble totalement impossible en ce moment. Les deux hommes se détestent. Ils se sont publiquement insultés. Ils ont déballé publiquement des informations compromettantes l’un sur l’autre. Il n’y a plus aucune confiance possible entre eux.
Cette crise montre les dégâts causés par l’instrumentalisation de la religion par le régime Touadéra. Le MCU a acheté les leaders religieux. Il leur a donné de l’argent, des postes, des privilèges. En échange, ces leaders devaient mobiliser leurs communautés pour soutenir Touadéra.
Mais cette corruption des leaders religieux a créé des monstres. Des hommes qui n’ont plus aucune crédibilité morale. Des hommes qui se battent publiquement comme des chiffonniers pour contrôler l’argent et le pouvoir. Des hommes qui ont transformé leurs structures religieuses en machines politiques.
Le Conseil supérieur Islamique de Centrafrique n’est plus une institution religieuse respectable. C’est devenu un groupe de soutien politique qui se déchire maintenant pour savoir qui va contrôler les bénéfices de ce soutien. C’est une honte pour la communauté musulmane centrafricaine. C’est une honte pour l’Islam.
Il faut rappeler que lors de la remise du chèque de 30 millions à Touadéra, la grande majorité des personnes présentes n’étaient même pas des Centrafricains d’origine. C’étaient en grande partie des Tchadiens. Des commerçants tchadiens venus s’installer en Centrafrique il y a quelques années. Seule une personne parmi les présents était réellement centrafricaine de souche.
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