MOUVEMENT DEMOCRATIQUE POUR LA RENAISSANCE ET L’EVOLUTION DE CENTRAFRIQUE
M. D .R . E . C. Mbi Yeke Zo
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Bangui, le 04 juin 2014
A
Monsieur Charles MALINAS
Ambassadeur, Haut Représentant de la France
Auprès de la République Centrafricaine
Bangui.
Objet : Mise au point suite à votre interpellation.
Monsieur l’Ambassadeur,
Le vendredi 30 mai 2014 à 18 heures 32 minutes, vous m’aviez appelé au téléphone pour m’inviter à vous rencontrer le lendemain à 11 heures et nous nous sommes vus comme cela a été convenu la veille.
Vous n’êtes pas passé par quatre chemins pour me dire que je suis l’organisateur des manifestations populaires des Centrafricains, les 29 et 30 mai 2014 dans la ville de Bangui. Vous disiez que sans les manipulations des politiciens, les manifestations n’allaient pas avoir l’ampleur qu’elle avait eue.
En m’interpellant de la sorte Monsieur l’Ambassadeur, vous épousez la lecture simpliste, ridicule et erronée des évènements faite par le tandem Catherine-André ainsi que la Radio France Internationale (RFI) et je vous prie de cesser de prendre les Centrafricains pour des imbéciles, des moutons de Panurge, des incapables majeurs voire des immatures politiques.
Les manifestations des 29 et 30 mai 2014 sont les résultantes de l’idiotie et de l’amateurisme d’un certain Joachim KOKATE, conseiller à la primature. Ce dernier n’est pas à sa première crapulerie, car il avait posé les mêmes actes à Boda et elles se sont soldées par un massacre.
KOKATE s’est amusé le dimanche 25 mai 2014 pour organiser une cérémonie de réconciliation au Km.5 et un match de foot ball dans le cinquième arrondissement entre deux milices rivales, alors qu’elles n’ont pas été désarmées.
Ainsi, trois jeunes de la communauté musulmane ont été tués et pour les venger, les intégristes et djihadistes de DJOTODIA retranchés au Km.5 et montés à bord des pickups BJ 75 puissamment armés ont lancé une expédition punitive sur Notre Dame de Fatima, troisième haut lieu de culte catholique en RCA.
Après leurs crimes contre Dieu et l’humanité, ces intégristes et fils du diable ont dansé au rond-point KOUDOUKOU et paradé dans le Km.5 en tirant des rafales en l’air pour manifester leur joie au vue et au su des autorités de la transition, SANGARIS et la MISCA burundaise basée au commissariat du troisième arrondissement.
Choqués par l’immoralité, la barbarie et l’extrême gravité de ce diabolique massacre d’innocents dont celui de l’Abbé NZALE, l’un des doyens du clergé à la retraite ; les Centrafricains comme un seul homme ont manifesté leurs colères, chagrins et mépris à l’endroit des djihadistes, MISCA, SANGARIS et les autorités de la transition.
La tuerie de Notre Dame de Fatima fait suite à celles de la place mortuaire à Fatima dans la nuit du 27 au 28 mars par les islamistes du Km.5, des quartiers Nord de Bangui le 29 mars 2014 par l’armée tchadienne conduite par le neveu d’Idris DEBY ITNO, l’assassinat de l’Abbé WILIBONA à Paoua, l’enlèvement de Monseigneur AZIAGBIA et 3 Abbés à Batangafo, le carnage de Boguila ainsi que l’installation de l’état-major de SELEKA à Bambari.
Je regrette qu’à chaque fois que les Centrafricains réagissent, les tenants du pouvoir centrafricain et leurs parrains cherchent des boucs émissaires au lieu de se remettre en cause et rattraper leurs erreurs.
Je m’attendais à vous entendre me faire porter comme les deux aventuriers politiciens que vous avez placé au pouvoir par l’intermédiaire du CNT acquis à DJOTODIA (70%) et TIANGAYE (20%), la responsabilité des manifestations qui ont paralysé Bangui, car Monsieur André NZAPAYEKE et Madame Catherine SAMBA PANZA l’ont déjà évoqué sans me citer nommément dans leurs adresses aux Centrafricains tant sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) que nationales.
D’ailleurs, un journaliste de RFI qui a épousé cette thèse avait déclaré que Jean Serge BOKASSA et Joseph BENDOUNGA, deux politiciens de moindre importance qui cherchent des postes ministériels sont les instigateurs de ces manifestations, car un remaniement gouvernemental était annoncé.
Excellence, comme je vous l’avais dit : le Démocrate Joseph BENDOUNGA chaque fois qu’il le juge nécessaire sort manifester seul pour ne pas exposer la vie des Centrafricains. Je ne suis pas un lâche.
Je suis sorti le 29 mai 2014 pour calmer mes compatriotes, afin qu’ils ne commettent pas l’irréparable. Je leur avais demandé de ne pas culpabiliser la MISCA et SANGARIS qui sont venus nous aider.
J’ai refusé aux manifestants de s’en prendre au contingent burundais dont la mission est de protéger la minorité musulmane du Km 5 qui réside au milieu. J’ai dit aux manifestants de manifester pacifiquement et ne pas s’en prendre à nos frères musulmans dont la majorité est l’otage des bandes djihadistes et intégristes de DJOTODIA constitués des mercenaires tchadiens et djandjawides soudanais.
Ainsi, j’ai évité des problèmes à la MISCA burundaise à Bibalé, des journalistes occidentaux devant RAYAN et celui de Radio Notre Dame pris à parti par les manifestants que j’ai transporté sur ma motocyclette au niveau du siège du scoutisme pour le déposer devant le National Hôtel.
Protestant laïc, pratiquant et membre de l’Eglise Evangélique des Frères d’Ali à Boeing, dont le Temple a été brûlé par les djihadistes, j’ai pris mon temps pour enseigner aux manifestants : l’amour, le pardon et la réconciliation.
Comme tout le monde a pu le constater, il n’y a pas eu des dérapages le jeudi 29 mai 2014.
Après les discours accusateurs de Dame Catherine SAMBA PANZA et Sieur André NZPAYEKE à l’endroit des hommes politiques, je me suis abstenu de descendre dans les rues pour calmer les manifestants, le vendredi 30 mai 2014 et je suis allé aux obsèques des 3 Anti Balaka abattus par un hélicoptère français à Boeing.
Monsieur l’Ambassadeur, Il n’y a pas qu’en Centrafrique que des leaders politiques soutiennent des manifestations politiques populaires, la France pays des droits de l’homme et des libertés en est le modèle.
Alors, pourquoi refuser aux leaders centrafricains qui le désirent d’être proches de leurs concitoyens ? Y a-t-il une démocratie à deux vitesses : l’une pour l’occident et l’autre pour l’Afrique ?
Les Centrafricains exigent la paix, le désarmement de toutes les forces non conventionnelles, c’est-à-dire : la stricte application de la résolution 21-27 et la démission des institutions de la transition, alors pourquoi vous vous obstinez dans des déclarations intempestives sur les ondes de RFI pour défendre l’indéfendable ?
Et comme le malheur ne vient jamais seul pour votre transition, le samedi 31 mai 2014, mes compatriotes musulmans du Km. 5 ont emboité les pas à leurs frères qui ont manifesté les 29 et 30 mai 2014 pour marcher et exiger la démission du régime de transition instauré par la France et le syndicat des Chefs d’État africains.
La communauté africaine et internationale ne peuvent pas se substituer aux Centrafricains pour résoudre la crise Centrafricaine. Toute thèse qui irait dans ce sens ne sera qu’une réelle volonté néocolonialiste et pure dénie des droits de l’homme et des peuples et précisément des Centrafricains, victimes d’Idris DEBY, DJOTODIA avec ses complices, des mercenaires tchadiens ainsi que des Djandjawides soudanais.
La situation insurrectionnelle qui couve en Centrafrique risque de passer à un stade où toutes les armées du monde auront des difficultés à contenir, car elles auront un choix à faire : protéger les Centrafricains ou les combattre.
Je vous défie ainsi que Madame Catherine SAMBA PANZA et son Premier Ministre André NZAPAYAKE d’apporter les preuves de ma culpabilité. Je réitère ce que je vous avais dit : tuez-moi ou mettez-moi en prison si vous le voulez.
La France ne me fait pas peur. Elle fait et défait les régimes en RCA. Quiconque veut briguer la présidence doit faire acte d’allégeance à la France franc-maçonne ou bien, il ne réussira pas. Aussi, vous devez vous en prendre qu’à vous-mêmes, car c’est vous qui gérez le pays sans tenir compte des avis et critiques dont ceux du MDREC.
Et pour finir Monsieur l’Ambassadeur, je ne suis pas l’ennemi de la France comme vous le croyez et je ne le serai jamais quelques soient les erreurs de la France franc-maçonne en RCA, car la France humaine a toujours été du côté des Centrafricains qui souffrent. J’étais né oubanguien, c’est-à-dire français et je parle le français. Je chantais la marseillaise et fêtais le 14 juillet. Que l’ETERNEL, DIEU des Armées combatte et sauve le Peuple Centrafricain !
Tout en vous réitérant ma disponibilité de débattre de la République Centrafricaine, ma patrie avec vous, veuillez croire Monsieur l’Ambassadeur en l’expression de ma haute et sincère considération.
Le Président du MDREC
Démocrate Joseph BENDOUNGA