Cinq Enfants Orphelins : Le Dernier Voyage d’un Père de Famille mort mystérieusement à Boda
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À Boda, une petite ville de la Lobaye où la vie s’écoule au rythme des traditions et des liens familiaux, un père de cinq enfants a entrepris ce qu’il pensait être un simple voyage d’entraide. Accompagnant son frère malade vers un traitement salvateur, Monsieur Beltran n’imaginait pas que ce départ marquerait le début de son dernier périple. Onze jours plus tard, sa famille, déchirée par l’angoisse, a retrouvé son corps sans vie dans la brousse impitoyable de Pama, laissant derrière lui cinq orphelins et une communauté sous le choc. Voici le récit d’un drame qui oscille entre courage, désespoir et mystère.
Dans la petite ville de Boda, sous-préfecture de la Lobaye, située à moins de 200 km de Bangui la capitale, une famille pleure aujourd’hui la perte brutale et mystérieuse de cet homme, père dévoué de cinq enfants, dont une fille, et époux aimant. Ce qui avait commencé comme un acte de fraternité et de solidarité s’est transformé en une tragédie qui laisse les cœurs lourds et les esprits hantés par des questions sans réponses.
En effet, tout a commencé un matin ordinaire à Boda. Monsieur Beltran, homme robuste et en pleine santé, décide d’accompagner son frère malade vers Pama, un village situé à 45 km de là, connu pour ses sentiers escarpés et ses brousses épaisses, mais aussi pour être un refuge occasionnel d’hommes armés. Le frère souffrant avait besoin d’un traitement traditionnel, et Beltran, fidèle à son sens du devoir familial, n’a pas hésité à se mettre en route à ses côtés. Avec lui, il emporte peu de choses : quelques billets de banque et du café, des gestes simples pour soutenir son frère dans cette quête de soins.
Mais à mi-parcours, alors que les deux hommes gravissent les hauteurs de Pama, Beltran ressent une douleur soudaine à la cheville. Épuisé, il choisit de ne pas aller plus loin. Il confie l’argent et le café à son frère, l’encourage à continuer, et prend la décision courageuse mais fatidique de rebrousser chemin seul vers Boda. C’est la dernière fois qu’on le verra vivant.
Les heures passent, puis les jours. À Boda, l’inquiétude grandit. Le lendemain de son départ, ne le voyant pas rentrer, sa famille commence à s’alarmer. Le deuxième jour, un premier groupe de proches, poussé par l’angoisse, quitte la ville pour Pama, espérant le retrouver sur le chemin ou auprès de son frère. Rien. Le frère, retrouvé à Pama, confirme que Beltran est reparti seul, mais personne ne l’a croisé depuis. La peur s’installe.
Le cinquième jour, les recherches s’intensifient. Les enfants de Beltran, déterminés à ramener leur père, reprennent le même sentier, fouillant chaque recoin de la brousse, interrogeant les villageois de Pama. Toujours rien. Accompagnés du frère malade, ils refont le trajet en sens inverse, scrutant les fourrés, criant son nom dans l’espoir d’une réponse. Mais la forêt reste silencieuse. Épuisés et le cœur brisé, ils rentrent à Boda, les mains vides.
Le septième jour, la famille entière se mobilise. Une foule de parents, d’amis et de voisins se disperse dans les villages alentour, battant la brousse, explorant les sentiers oubliés, appelant sans relâche. Monsieur Bouhi Modeste, un proche de Beltran, raconte avec émotion ces moments où l’espoir vacillait mais refusait de s’éteindre : « Il était en bonne santé quand il est parti. On ne comprend pas ». Pourtant, malgré ces efforts désespérés, aucune trace de lui n’est trouvée. La famille, à bout de forces, regagne Boda, terrassée par l’incertitude.
C’est au dixième jour que le destin frappe un coup cruel. Deux femmes d’un village voisin, parties pêcher près d’un cours d’eau, tombent sur une vision d’horreur : un corps sans vie, abandonné sous un manguier, en état de décomposition avancée. Elles courent alerter leur chef du village, qui, bouleversé, reconnaît les vêtements d’un homme porté disparu. La nouvelle parvient à Boda comme une lame tranchante. La famille accourt le onzième jour, et là, sous cet arbre, la vérité éclate : c’est bien Beltran. Ses habits, ses chaussures, tout confirme son identité, mais son corps, rongé par le temps et la nature, n’est plus qu’un souvenir douloureux de l’homme qu’il était.
Face à cette découverte insoutenable, la famille prend une décision rapide et empreinte de dignité : inhumer Beltran sur place, dans un trou creusé à la hâte, pour lui offrir un repos éternel loin de la brousse impitoyable qui l’a englouti. Puis, en silence, ils rentrent à Boda, portant le poids d’un deuil sans réponses.
Que s’est-il passé ce jour-là, lorsque Beltran a rebroussé chemin ? Certains murmurent que des hommes armés, tapis dans l’ombre de la forêt, auraient pu croiser sa route et mettre fin à ses jours. D’autres pensent qu’il s’est simplement perdu, désorienté par un sentier qu’il ne maîtrisait pas, succombant à la faim, à la fatigue ou à un mal soudain. Monsieur Bouhi Modeste, la voix tremblante, confie : « Il avait mal au pied, oui, mais il était fort. On ne sait pas ce qui l’a pris. Dieu seul sait ».
La gendarmerie de Boda a été informée de cette disparition tragique, mais pour l’heure, le mystère demeure entier. À Boda, on pleure un père, un frère, un homme parti trop tôt, emporté par une brousse qui garde jalousement ses secrets. Ses cinq enfants et sa femme, laissés derrière, portent désormais son souvenir comme une lumière dans l’obscurité de ce drame.
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