C’est devenu un enfer pour les travailleurs. Sur le site minier chinois de Gobolo, c’est la fin du monde qui s’abat sur tous les mécaniciens. Le commandant Lamtagué, chef de sécurité de l’IMC,  sort toutes ses griffes et torture les mécaniciens presqu’à la mort

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C’est devenu un enfer pour les travailleurs. Sur le site minier chinois de Gobolo, c’est la fin du monde qui s’abat sur tous les mécaniciens. Le commandant Lamtagué, chef de sécurité de l’IMC,  sort toutes ses griffes et torture les mécaniciens presqu’à la mort

 

 

C’est devenu un enfer pour les travailleurs. Sur le site minier chinois de Gobolo, c’est la fin du monde qui s’abat sur tous les mécaniciens. Le commandant Lamtagué, chef de sécurité de l’IMC,  sort toutes ses griffes et torture les mécaniciens presqu’à la mort
Les jeunes ouvriers miniers tabassés par les soldats FACA à Sosso-Nakombo

Rédigé le 11 décembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 “Vous allez voir pourquoi on m’appelle Tigre”, avait prévenu le commandant Lamtagué. Après la disparition d’un poste de soudure sur le site de Gobolo, l’ex-libérateur de Bozizé a tenu parole. En 30 minutes, il  torture tous les mécaniciens avant de les conduire directement en prison à la gendarmerie de Abba.

 

 

Sur le site minier chinois de Gobolo, dans la sous-préfecture d’Abba, Nana-Mambéré, un poste de soudure est mystérieusement porté disparu. Ce matériel coûte 1,5 million de francs CFA. C’est un équipement lourd qui nécessite un véhicule pour être déplacé. Pourtant, il s’est volatilisé de la base sans laisser de traces.

 

Le jeudi 4 décembre, le commandant Lamtagué revient de Bangui. Il avait été convoqué dans la capitale pour des raisons qui fâchent. Dès son retour, il file directement vers Gobolo. C’est là qu’il a établi sa base principale. De cet endroit, il coordonne la sécurité de plusieurs chantiers miniers appartenant à la société chinoise IMC.

 

Il arrive à Gobolo et se rend aussitôt au garage du site minier. Il demande au chef des chauffeurs de rassembler tous les mécaniciens. Dès que ces derniers se sont rendus devant lui, il leur balance la nouvelle : depuis le 3 décembre, j’ai demandé que monsieur Mao, le responsable chinois du site, coupe votre salaires. Mais il a toujours refusé. Sans vous mentir, je suis  furieux de ce refus.

 

Mais pourquoi le commandant voulait-il qu’on baisse leur paie ? À cause du poste de soudure disparu. Il accuse directement les mécaniciens d’avoir volé cet équipement. Pour lui, ils sont coupables. Il voulait les punir financièrement mais le patron chinois ne l’a pas laissé faire.

 

Il faut noter que six mécaniciens travaillent sur ce site. Deux sont centrafricains, quatre sont camerounais. Mais ce jour-là, un mécanicien camerounais manque à l’appel. Il est parti quelques jours plus tôt en prétextant un deuil familial au Cameroun. Il a quitté le chantier pour rentrer chez lui assister ses proches.

 

Quand le commandant demande le mécanicien absent, les autres lui ont dit qu’il est parti assisté ses parents en deuil. Subitement,  son visage se durcit très rapidement. Il fixe les autres du regard et lâche cette phrase glaciale : “Vous allez voir pourquoi on m’appelle Tigre.

 

Le lendemain, 5 décembre, il passe à l’action. Il ordonne à son adjoint, le chef de base de Gobolo qui porte le grade d’adjudant, de déposer plainte contre les mécaniciens. Le commandant veut les faire arrêter officiellement pour vol.

 

Mais monsieur Mao, le Chinois, intervient. Il ne comprend pas pourquoi on monte cette affaire en épingle. Il s’oppose fermement à la plainte. Il dit clairement devant tout le monde : “Non, vous ne devez pas déposer plainte. C’est mon poste de soudure. Si c’est perdu, c’est mon problème à moi. Je ne demande à personne de porter plainte. J’ai décidé de laisser tomber cette affaire”.

 

Son raisonnement tient debout. La base est sécurisée par les soldats des Forces Armées Centrafricaines. Comment un équipement aussi lourd peut-il disparaître sans que les militaires ne remarquent rien ? Pour monsieur Mao, c’est impossible. Soit les soldats eux-mêmes ont pris le matériel, soit ils ont fermé les yeux pendant que quelqu’un d’autre le prenait. Dans les deux cas, il y a complicité militaire. C’est évident. Et puis, c’est justement le travail de l’armée de protéger le site. Alors pourquoi faire porter le chapeau aux mécaniciens ? Le Chinois préfère tourner la page.

 

Le commandant Lamtagué se moque de l’avis du Chinois. Le refus de monsieur Mao ne fait qu’attiser sa colère. Il appelle les mécaniciens quelque part. Une fois dans le coin, il attrape les mécaniciens un par un. Il commence à les frapper. Les coups pleuvent. Il les tabasse copieusement, sans retenue.

 

Il fait croire au Chinois qu’il va juste leur parler, les interroger tranquillement pendant trente ou quarante minutes. Rien de plus. Monsieur Mao le croit. Mais le commandant ment. Il prend la direction d’Abba, à douze kilomètres de là. Il amène les mécaniciens directement à la gendarmerie. Il les fait enfermer immédiatement. Garde à vue. Les portes des cellules se referment sur eux.

 

Quand monsieur Mao apprend que ses ouvriers sont en prison à Abba, il bondit. Il appelle aussitôt le géologue de la société. Les deux hommes sautent dans un véhicule et foncent vers Abba. Ils arrivent à la gendarmerie. On leur annonce pourquoi les mécaniciens sont là. En suite, les gendarmes leur annonce le fonds à débloquer avant leur libération.

 

Le Chinois demande pourquoi il doit payer. On lui répond que c’est pour le rembourser du matériel volé. C’est l’ordre du commandant. Monsieur Mao s’énerve  immédiatement : “Mais j’ai dit de laisser tomber cette histoire ! Je ne veux pas d’argent. Je veux juste que vous libériez mes employés !”. Mais les gendarmes ne bougent pas. Après des discussions qui n’en finissent pas, le Chinois cède. Il sort le million cinq en liquide de son sac. Les mécaniciens sortent de leurs cellules. Il les fait grimper dans son véhicule. Direction Gobolo.

 

Il est tard. Le véhicule roule sur la route. Il arrive au pont d’Abba. Soudain, un autre véhicule leur barre la route. Le commandant Lamtagué en descend. Il ordonne aux mécaniciens de sortir du véhicule chinois. Tous. Immédiatement. Ils obéissent.

 

Il les regarde avec mépris et leur balance : “D’abord, vous les camerounais, c’est moi qui vous ai amenés ici. C’est moi. Je vais vous rapatrier tous. Il y a des gens qui sont partis raconter des choses sur mon nom à Bangui, à cause de vous. Ils ont parlé de moi là-bas. On m’a convoqué à Bangui, et je suis sorti sans problème. Je suis officier, rien ne peut m’arriver. À ndourou wain na ya ti ala na Mamadou ni koué ”

 

Suite à cette phrase qu’il a balancé en sango, il les ramène personnellement à la gendarmerie d’Abba. De nouveau en prison. Cette fois, les mécaniciens passent quarante-huit heures en cellule. Deux jours et deux nuits enfermés.

 

Pendant ce temps, le commandant Lamtagué  part vers le village Rondji, et monsieur Mao prend son pick-up  et doit aller vers la frontière avec le Cameroun pour affaires. Il roule tranquillement. À la frontière, surprise totale : la gendarmerie camerounaise l’arrête. Comment est-ce possible ? L’information a circulé. Des Camerounais sont emprisonnés en Centrafrique. Les autorités camerounaises veulent des explications. Elles bloquent le Chinois et lui réclament des millions de francs pour le laisser passer.

 

Depuis le poste frontière, monsieur Mao décroche son téléphone. Il appelle le commandant Lamtagué. Sa voix tremble : “Commandant, pardon, il faut libérer ces Camerounais rapidement. La gendarmerie camerounaise m’a arrêté ici. Ils me demandent de payer des millions. Je n’ai pas cet argent sur moi. Si vous libérez les mécaniciens, ça peut m’aider à sortir de là.”

 

Mais le commandant n’est même plus à Gobolo. Après avoir réemprisonné les mécaniciens à Abba, il est parti ailleurs. Il s’est rendu à Rondi, un autre site minier qu’il contrôle également. Il y arrive le 5 décembre vers seize heures. Et là-bas aussi, il déchaîne sa violence sur des employés qu’il accuse d’avoir transmis des informations sur lui à CNC. Il s’en prend à des chauffeurs. Il les attrape, les jette brutalement par terre, les frappe presque à mort. Deux chauffeurs reçoivent une correction terrible. Tout le monde assiste à la scène, terrorisé.

 

Il reste à Rondi près de deux jours. Le 7 décembre au soir, il reçoit l’appel désespéré du Chinois coincé au Cameroun. C’est seulement à ce moment qu’il décide de bouger. Il quitte Rondi et retourne à Abba. Il arrive à la gendarmerie et donne l’ordre de libérer les mécaniciens. Il les charge dans son véhicule et les ramène à Gobolo vers vingt heures.

 

Mais ce n’est pas fini. Il confisque tous leurs téléphones. Le lendemain matin, 8 décembre, il leur fait une annonce : “Le 9 décembre, je vous licencie tous.” Il s’adresse particulièrement aux Camerounais. Les mécaniciens camerounais vont perdre leur emploi.

 

Sauf que le 7 au soir, pendant que les mécaniciens étaient encore en prison, quelque chose s’est passé sur le chantier. Les autres ouvriers camerounais ont appris que leurs collègues étaient enfermés. Ils ont décidé de faire grève. Tous. Les conducteurs de bulldozers, de poclins, de pelles chargeuses, les chauffeurs de camions bennes. Ils ont arrêté les machines. Plus personne ne travaille. Leur message est clair : tant que les mécaniciens restent en prison, pas de travail.

 

Le chantier s’est figé. La majorité des ouvriers sont camerounais. Sans eux, l’exploitation s’arrête complètement. Les Chinois ne peuvent rien faire sans cette main-d’œuvre. Tout est paralysé.

 

Quand le commandant ramène les mécaniciens le 7 au soir et annonce leur licenciement pour le 9, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Le 8 décembre au matin, les Camerounais prennent une décision collective. Ils vont quitter le chantier. Tous ensemble. Ils commencent à rassembler leurs affaires. Les conducteurs, les chauffeurs, les mécaniciens, tout le monde se prépare à rentrer au Cameroun. Les deux mécaniciens centrafricains regardent leurs collègues faire leurs valises. Les quatre mécaniciens camerounais se préparent aussi au départ.

 

Le commandant Lamtagué voit ce qui se passe. Il comprend soudain. Si tous les Camerounais s’en vont, le chantier s’écroule. Plus de production. Plus d’or extrait. Plus d’argent qui rentre. Les Chinois vont exploser de colère. Et lui, que va-t-il devenir dans cette histoire ?

 

Pendant ce temps, le chinois Mao reste au Cameroun, il appelle les mécaniciens. Il leur donne du courage de rester jusqu’à son retour. Il ordonne à ce qu’on leur donne chacun 20 000 francs CFA pour manger en attendant son retour. Le commandant Lamtagué , a appris la nouvelle, il est venu confisqué les 20 000 francs remis à chaque mécanicien.

 

Mais du côté des camerounais, c’est la panique générale. Ils hésitent. Après tout ce qu’ils ont vécu, après les coups, la prison, les quarante-huit heures en cellule, l’humiliation, peuvent-ils vraiment continuer à travailler ici ? Mais ils ont besoin de cet emploi. Beaucoup ont des familles à nourrir. Ils acceptent finalement de rester. Les machines redémarrent. Le chantier reprend vie​​​​​​​​​​​​​​​​

 

La suite de l’enquête dans nos prochains articles sur CNC. S    ur le crime du commandant Lamtagué, vous aller comprendre que dans notre armée, il y’a des criminels sans cœur.

Affaire à suivre…

Attention, le commandant Lamtagué va certainement accusé les mécaniciens d’avoir fourni ces détails à CNC. Mais ce criminel officier ne connait pas encore la capacité du CNC à suivre les toto criminel dans leur retranchement.

 

Par Gisèle MOLOMA, cheffe de service d’investigation du CNC…

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