Centre Technique Féminin  du PK22 : Un nouveau symbole d’une ambition au service d’un dictateur

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Centre Technique Féminin  du PK22 : Un nouveau symbole d’une ambition au service d’un dictateur

 

"Photo du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra en costume cravate blanc touadera En moins d’une heure, Touadera fait trembler un investisseur étranger chez lui
Faustin Archange Touadera

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Le Centre Technique Féminin Faustin Archange Touadéra, situé au PK 22 sur la route de Damara, avance péniblement. Les travaux, lancés le 8 janvier 2024 avec la pose de la première pierre par le président lui-même, affichent aujourd’hui un stade à 48 % d’achèvement, selon Francis Sekamuka, chef de chantier.

 

Célestin Yanindji, président de la Fédération Centrafricaine de Football (FCF), ne tarit pas d’éloges sur ce projet du Centre Technique Féminin  , remerciant la presse d’être venue “toucher du doigt” une progression qu’il juge exemplaire. Les bâtiments administratifs, l’infirmerie et le dortoir des filles seraient presque terminés, les ouvriers s’activant désormais sur les finitions. Mais derrière cette façade de béton et de bonnes intentions, une vérité plus grinçante se dessine : ce centre, censé incarner l’avenir du football féminin, semble surtout servir à flatter l’ego démesuré d’un dictateur, Faustin Archange Touadéra.

 

Commençons par les faits. Le projet du Centre Technique Féminin  , financé par la Fédération Internationale de Football (FIFA) et d’autres partenaires internationaux, n’est pas une idée sortie du chapeau présidentiel. C’est une initiative portée par des fonds extérieurs, visant à offrir aux jeunes filles centrafricaines un espace pour s’épanouir dans le sport. Pourtant, qui voit-on placardé en grand sur le nom du Centre Technique Féminin  ? Touadéra. Le président de la FCF, Célestin Yanindji, se plie en quatre pour faire plaisir à celui qu’il sert avec une dévotion presque pathétique. Baptiser ce centre au nom du chef de l’État, c’est une manière de lui cirer les pompes, de lui offrir un monument à sa gloire sans qu’il ait levé le petit doigt pour le financer. Et ce n’est que le début : marchés, rues, cliniques,  tout semble devoir porter le sceau de Touadéra, comme si le pays n’était qu’un terrain de jeu pour son culte de la personnalité.

 

Le plus révoltant, c’est le contraste entre cette obsession narcissique et l’état réel du projet du Centre Technique Féminin  . À 48 % d’achèvement, le stade est loin d’être opérationnel. Célestin Yanindji parle de matériaux commandés à l’étranger :  vitres, peinture, toiture,  qui devraient arriver “d’ici un à deux mois”. Mais qui croit encore à ces délais ? En Centrafrique, les chantiers ont une fâcheuse tendance à traîner, à s’enliser dans des promesses creuses. Les “grosses œuvres” sont peut-être finies, mais les finitions, elles, dépendent de facteurs que personne ne maîtrise vraiment : bureaucratie, retards de livraison, ou pire, détournements. Pendant ce temps, les filles qui devraient bénéficier de ce Centre Technique Féminin  attendent, coincées entre un terrain vague et des discours ronflants.

 

Et que dire de cette mise en scène médiatique ? Célestin Yanindji se félicite de la visite guidée, comme si montrer des murs à moitié crépis était une prouesse. “Ce n’était pas des paroles en l’air”, clame-t-il, fier que les travaux avancent. Mais soyons sérieux : poser une première pierre et laisser traîner un chantier, c’est la spécialité locale. Si ce centre est un symbole, c’est celui d’une ambition au ralenti, d’un pays où les priorités sont tordues. Pendant que Touadéra parade, les vrais acteurs – la FIFA, les partenaires, les ouvriers – triment pour que quelque chose sorte de terre. Lui, il n’a qu’à apposer son nom, tel un parasite qui s’attribue le mérite sans avoir mis un sou.

 

C’est ça, la bêtise. Un centre technique féminin devrait célébrer les joueuses, leurs rêves, leur avenir. Pas un président qui s’accroche au pouvoir et collectionne les plaques à son nom. Célestin Yanindji et sa clique peuvent bien jouer les courtisans, mais ils ne trompent personne. Ce stade à moitié fini n’est pas un gage de progrès ; c’est une insulte à ceux qui espèrent un vrai changement. Quand tout sera fini – si ça finit un jour –, Touadéra aura son monument. Mais les Centrafricains, eux, auront juste un rappel de plus que leur pays est au service d’un ego, pas d’un peuple.

 

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