Centrafrique : un gouvernement mendiant qui joue au feu avec le FMI qui menace désormais ouvertement

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le gouvernement centrafricain semble s’entêter dans une posture aussi paradoxale que suicidaire. D’un côté, il tend la main à tous les vents, quémandant l’aide internationale pour maintenir à flot une économie exsangue et des finances publiques au bord du chaos. De l’autre, il fait la fine bouche face aux bailleurs de fonds, rechignant à appliquer les réformes exigées, au risque de voir à nouveau planer le spectre d’une suspension des appuis budgétaires. Cette attitude, qui frise l’arrogance pour un État aussi dépendant, expose une fois de plus le pays à l’abîme.
Le Fonds monétaire international (FMI), après sa dernière mission à Bangui fin mars 2025, a tiré la sonnette d’alarme. Les conclusions préliminaires sont accablantes : malgré quelques progrès, notamment en matière de sécurité, les finances publiques restent sous tension, minées par une faiblesse chronique des recettes intérieures. Cette situation n’est pas nouvelle. En 2021, les partenaires au développement avaient déjà gelé leurs financements pour les mêmes raisons. Aujourd’hui, alors que l’aide globale reste désespérément insuffisante, à peine 2 % du PIB contre 5 % avant la crise, le gouvernement persiste dans une gestion opaque et inefficace, incapable de combler ses besoins de financement.
Le secteur des carburants explique parfaitement cette gabegie. Les recettes fiscales liées aux produits pétroliers ont chuté de 24 milliards de Fcfa à 17 milliards en trois ans, tandis que les prix à la pompe, maintenus 40 % au-dessus des niveaux mondiaux, écrasent les ménages et asphyxient l’économie. Le monopole d’importation accordé à une société privée camerounaise, loin de rationaliser le marché, semble surtout entretenir une opacité profitable à quelques-uns, au détriment de la population. Face à cela, le FMI exige une réforme en profondeur : audit des coûts, levée du monopole, baisse des prix. Mais le gouvernement tergiverse, préférant des mesurettes comme la promesse d’une vérification des structures de prix, sans calendrier clair ni volonté réelle.
Cette inertie est d’autant plus absurde que des opportunités s’est présentée au début de cette année. L’annonce d’une subvention russe de 30 000 tonnes de carburant pourrait normalement soulager les finances de l’État et les citoyens centrafricains. Mais sans une refonte sérieuse, cet apport risque de n’être qu’un pansement sur une plaie béante. Pendant ce temps, les États-Unis, chef de file des bailleurs, ont partiellement suspendu leur aide, aggravant une situation déjà critique. Le FMI appelle à des « arbitrages difficiles » pour le budget 2025, mais qui peut croire qu’un gouvernement aussi hésitant saura trancher dans le vif ?
Les chiffres, eux, ne mentent pas. Une croissance timide de 1,8 % en 2024, portée par des secteurs comme les télécoms ou la foresterie, masque mal les fragilités structurelles. Les perspectives pour 2025, avec une prévision de 2,9 %, restent suspendues à des risques majeurs : suspension accrue de l’aide, pressions électorales, crise énergétique persistante. Le gouvernement se gargarise de petites avancées : numérisation fiscale, télépaiement, mais ces mesurettes ne suffisent pas à masquer son incapacité à redresser la barre.
En un mot, la Centrafrique est dirigée par un pouvoir qui mendie sans vergogne tout en défiant ceux qui le maintiennent en vie. Cette posture, entre orgueil mal placé et incompétence, précipite le pays vers un nouvel isolement financier. Les citoyens, eux, paient le prix fort : des carburants hors de prix, une économie en berne et un avenir incertain. Jusqu’à quand ce jeu dangereux durera-t-il ?
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