UN CONSEIL CONSTITUTIONNEL AUX ORDRES DU POUVOIR POLITIQUE PEUT-IL GARANTIR DÉMOCRATIQUEMENT UN PROCESSUS ÉLECTORAL ?

Rédigé le 15 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
La décision N014 du conseil constitutionnel en date du 14 novembre 2025 portant proclamation de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025 était attendue comme la fumée blanche qui s’échappe traditionnellement de la cheminée à Rome lors du conclave des cardinaux pour l’élection d’un nouveau souverain pontife.
Cette décision inédite qui s’apparente à une victoire pour les uns, un leurre ou un piège pour les autres soulève des interrogations nées de l’incompréhension car incohérente, illogique et illisible alors que l’intelligentsia centrafricaine avait la soif, un désir impatient de s’approprier les problématiques de binationalité, de centrafricain d’origine ainsi que des origines douteuses du président de la République.
Le conseil constitutionnel a bien fait de rappeler l’article 67 de la constitution du 30 août 2023 pour rassurer l’opinion qui était partagée car l’on s’interrogeait si c’est l’ancienne ou la nouvelle constitution qui servait de fondement juridique à cette décision.
En plus, l’on se questionnait également de ce que le conseil constitutionnel a fait des articles 10 et 183 de la constitution du 30 août 2023 ainsi que des théories juridiques de la hiérarchie des normes, du parallélisme des formes, de la séparation de pouvoirs etc…pour pondre une telle décision dépourvue de mécanismes, de méthodes et de pédagogies.
Cet état de fait n’est nullement une surprise mais la résultante de la totale subordination au pouvoir exécutif du collège des juges constitutionnels qui par voie de conséquence perd son prestigieux caractère juridictionnel et sa noble mission d’arbitre des processus électoraux.
Il apparaît important de rappeler que le conseil constitutionnel, la plus haute juridiction dans l’architecture juridique représente la plus haute garantie de la démocratie électorale car il veille sur la régularité des opérations électorales, tranche les contentieux électoraux et veille à la bonne application de la loi fondamentale.
À ce titre, le conseil constitutionnel devrait éviter d’utiliser le droit à des fins politiques et ainsi fragiliser la stabilité constitutionnelle et démocratique.
Perdu dans cette cabale médiatique où tout le monde s’improvise en juristes chevronnés pour interpréter les textes de loi, le citoyen lambda s’interroge :
1- La décision du conseil constitutionnel portant proclamation de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle clôt-il le débat politico-juridique sur la notion de binationalité et de centrafricain d’origine ?
2- Déclarer les candidatures éligibles suffit-il à baisser les tensions palpables et multidimensionnelles dans le pays ?
3- Pourquoi le conseil constitutionnel n’a pas donné les détails de la conformité de chaque candidature aux exigences de l’article 37 alinéa 2 du code électoral ?
4- Un conseil constitutionnel aux ordres du pouvoir politique peut-il garantir efficacement et démocratiquement un processus électoral ?
En tout état de cause, la décision rendue par le conseil constitutionnel sur la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025 est tout sauf une œuvre juridique qui obéit à des règles strictes de forme et de fond. C’est un parfait habillage juridique d’une solution politique telle que annoncée la veille par le ministre conseiller spécial du président de la République sur les ondes de la radio ndeke luka.
Nous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré et meurtri dans son âme qui ne parle pas…car un problème ne peut résoudre un autre problème et qu’un problème peut en cacher un autre.
Les chants des sirènes, le culte de personnalité et le piétinement du tapis rouge logoté de l’emblème national ne vous placeront jamais au dessus de la République.
Attention Monsieur le président, ce peuple facilement domptable de l’Afrique qui n’aspire qu’à la paix risque par vos chroniques turpitudes de retomber dans les frasques du passé.
Un penseur disait que le pouvoir de l’État n’est pas un héritage familial mais au contraire une responsabilité limitée dans le temps alors n’attendez pas que le peuple dépositaire de la souveraineté vous chasse pour comprendre que c’est le moment de partir car l’amour d’antan risque de se transformer en méchante haine…
Monsieur le président, nous avons le flair de prévenir des différents dangers à travers nos diverses analyses géopolitiques et geostrategiques mais malheureusement nous ne savons pas jouer aux pompiers qui ont vocation à sauver des vies et des biens en cas d’incendies ou de sinistres de tout genre.
Monsieur le tyran, si vous semez de l’injustice en temps de paix, vous moissonnerez très certainement le désordre corollaire de troubles.
Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours et toujours les mêmes effets…
Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat différent.
Pour finir, nous exhortons tous les résistants, les démocrates du monde entier à avoir une pensée patriotique pour des leaders incarcérés injustement pour des causes nobles plus particulièrement le Docteur Dominique Désiré ERENON qui a été arrêté à sa descente d’avion en provenance de Paris pour des faits qu’on ignore encore. À ce jour, il n’est toujours pas présenté à un juge instructeur.
Nous partageons la douleur de sa famille politique et biologique.
Mais attention, ne le dites à personne…
Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi depuis Limassa.
Limassa le 15 novembre 2025
Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Environnementaliste.
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