Richard Filakota, le docteur cleptomane au chevet du PND

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Les paroles s’envolent, les actes demeurent. Cette vérité ancestrale résonne aujourd’hui dans les couloirs du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, où Richard Filakota a livré, le mois dernier, sur les ondes de Radio Ndékè Luka, un plaidoyer aux accents volontaristes sur la transparence dans la gestion des fonds du Plan national de développement.
Lors de son interview sur la Radio Ndékè Luka, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Richard Filakota, s’est lancé dans un plaidoyer vibrant pour la transparence dans la gestion des fonds du Plan national de développement (PND). Avec un aplomb certain, il a salué le soutien des partenaires techniques et financiers, vantant la confiance renouvelée des institutions comme la Banque Mondiale, qui finance une vingtaine de projets en RCA, et les 1,15 milliard de dollars injectés par des partenaires indiens dans la canne à sucre et le manioc.
“L’abondance de biens ne nuit pas”, a-t-il déclaré, promettant des “garde-fous” pour une gestion “rigoureuse, transparente et efficace” des ressources du PND, ce plan censé propulser la RCA vers un développement durable d’ici 2028. Un discours presque trop beau, qui peint un ministre déterminé à relever un pays en ruines, un “grand chantier à ciel ouvert”. Pourtant, entre les promesses et la réalité du terrain, l’écart demeure béant. Car si les mots du ministre portent l’espoir d’une nation qui aspire au changement, la gestion quotidienne de son portefeuille raconte une histoire différente, celle d’une administration qui peine encore à se débarrasser de ses vieux démons.
Richard Filakota n’est pas un visage inconnu dans le paysage administratif centrafricain. Ancien directeur de l’ENAM, l’homme a été Nommé à la tête de ce ministère stratégique le 4 janvier 2024, il hérite d’un portefeuille lourd de responsabilités dans un contexte où chaque franc CFA compte pour le redressement national.
Or, la gestion de plusieurs projets sous sa tutelle pousse les centrafricains à s’interroger. Par exemple, le projet Londo, financé par la Banque Mondiale pour redonner espoir aux communautés rurales, explique parfaitement ces dysfonctionnements. Mais ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres dans un ministère qui pilote de nombreuses initiatives de développement. Dans ce dossier spécifique, des 4×4 rutilants, des motos neuves, des pick-ups Toyota : tout ce qui devait servir les villages a atterri dans sa cour, chez sa nièce – bombée secrétaire particulière pour l’occasion – ou dans les mains de ses sbires, y compris un abbé catholique et un garde du corps. Huit motos détournées, un véhicule extorqué par un directeur général, pion docile nommé par Filakota : le ministre a profité d’une pause d’évaluation du projet pour faire main basse sur les biens, comme un voleur dans une maison laissée ouverte.
Mais le projet Londo n’est qu’un cas d’école dans un ministère qui supervise une multitude d’initiatives de développement. D’autres projets, financés par divers partenaires, connaissent des irrégularités similaires, révélant un système de gestion qui appelle à une réforme profonde.
Et que dire de sa défense ? “C’est le péché mignon des Centrafricains”, a-t-il osé, parlant de la “maladresse” dans la gestion de la “res publica”. Une confession presque candide, si elle n’était pas aussi cynique. Car pendant que Filakota parade en sauveur, jurant mettre des “digues” pour protéger le PND, les Centrafricains, eux, connaissent la chanson. Ce n’est pas la première fois que l’homme laisse des traces douteuses. À l’ENAM, il avait déjà saigné l’institution, siphonnant ses ressources avec une avidité qui frise l’indécence. Aujourd’hui, il récidive, drapé dans une arrogance qui le pousse même à défier le Premier ministre Félix Moloua, accusé de “sabotage” du PND via des insinuations relayées par son cousin sur les réseaux sociaux. Une tactique grossière pour détourner l’attention de son propre pillage.
Entre temps, la Banque Mondiale, alertée par ces disparitions, a exigé des comptes. La Primature a réagi, dépêchant un comité de veille, mené par un officier supérieur, pour récupérer ce que Filakota n’avait pas encore planqué. Depuis le Maroc, il a marmonné un “je ramènerai tout”, promesse aussi creuse que ses engagements de transparence. Les logos des 4×4 effacés pour sa nièce, les motos entassées chez ses proches : son domicile ressemble à une brocante de la honte, un dépotoir de biens volés. Et lui, intouchable, se croit calé sous l’aile du président Touadéra, fanfaronnant avec le toupet d’un filou persuadé que son baratin suffira à duper le peuple et les bailleurs.
Le Plan national de développement, cette version revisitée du RCPCA, porte en lui les espoirs légitimes d’un peuple qui aspire à voir des routes praticables, des écoles fonctionnelles, des hôpitaux équipés et des opportunités d’emploi pour sa jeunesse. Ces aspirations méritent une gestion irréprochable, loin des pratiques qui confondent patrimoine public et intérêts privés.
“C’est mon tour”, aurait confié le ministre à des proches selon certaines sources, révélant une mentalité qui explique peut-être certains comportements. Mais les Centrafricains d’aujourd’hui ne se contentent plus de belles paroles. Ils exigent des résultats tangibles et une gouvernance à la hauteur de leurs attentes.
La transparence dans la gestion des fonds publics demeure effectivement un défi majeur pour le Plan national de développement. Un défi que Richard Filakota et son équipe devront relever avec détermination, car l’avenir de la République centrafricaine se joue aussi dans la capacité de ses dirigeants à transcender les tentations personnelles pour servir l’intérêt général.
L’heure est venue de prouver que les engagements pris devant les micros ne sont pas que des mots emportés par le vent, mais des promesses ancrées dans la réalité d’une Centrafrique qui refuse de demeurer à genoux….
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