Centrafrique : quand le Préfet de Mbomou obtient une réponse satisfaisante suite à son ultimatum de démission.
Bangui, le 21 février 2018.
Par : Anselme Mbata, CNC.
Suite à l’ultimatum lancé par le Préfet de Mbomou aux anti-balaka de Bangassou après le braquage de la moto de Sous-préfet de Rafaï la semaine dernière, le jeu semble être joué favorablement du côté du Préfet qui vient d’avoir une réponse satisfaisante à seulement 48 heures de son cri du cœur.
Comme si la ville de Bangassou, capitale de la province de Mbomou, semble être livrée à elle-même et n’intéresse moins les autorités du pays malgré les promesses, faites par le Président de la République Faustin Archange Touadera pour ramener la paix dans cette ville avant la fin d’année 2017.
Avec la nomination d’un Préfet militaire dans cette région, le gouvernement pensait trouver une solution miracle pour ramener la paix dans le secteur. Or, d’après les faits et gestes du nouveau Préfet et ceux des miliciens Anti-balaka, les choses semblent être hors du contrôle, ni la Minusca ni des autorités du pays pourraient faire quelques choses. Les miliciens Anti-balaka, maîtres de la région, continuent de régner comme des Narcotrafiquants mexicains.
La preuve en est que la semaine dernière en plein jour, la moto du sous-préfet de Rafaï a été prise de force par les éléments du chef milicien Anti-balaka dénommé Pino-Pino après avoir fait la même chose à la Minusca quelques jours plutôt. Grâce à l’ultimatum du Préfet Auguste Syllo, natif de la région, qui menace de démissionner de son poste de Préfet si les Anti-balaka ne ramènent pas la moto braquée avant quelques jours, que celle-ci a finalement été ramenée à son propriétaire !
Le Préfet Syllo, dépassé par les événements de la région de Mbomou, vient à nouveau de subir une autre pression de la part de l’ambassadeur de la République démocratique du Congo.
D’après nos informations, deux sujets congolais ont été capturés et ligotés par les miliciens Anti-balaka dans la commune de Bema à quelques kilomètres de Bangassou. Les deux Congolais qui sont des commerçants étaient venus à Bema pour vendre leurs produits, mais ils n’ont pas respecté les consignes et ordres du Chef Pino-Pino concernant la formalité douanière mise en place par ce dernier. Afin d’obtenir leur libération, l’Ambassadeur congolais démocrate mise sur le Préfet de Mbomou pour mettre la pression sur les ravisseurs. Ce qui pourrait être une pression de trop pour le Préfet qui ne peut plus avec les actes de ces Anti-Balaka.
Par ailleurs, le marché de Bema, qui fait une recette douanière hebdomadaire au chef anti-balaka Pino-Pino de 2 à 3 millions de francs CFA , constitue une manne non négligeable pour la milice Anti-balaka de la région.
Affaire à suivre…