Centrafrique : quand des Chefs Anti-balaka réunis au sein de LCADR décident de militer pour la cohésion sociale
Bangui 27 décembre 2017, CNC.
Par Eric NGABA
Des leaders miliciens Antibalaka ont décidé d’enterrer la hache de guerre pour promouvoir la cohésion sociale entre les communautés en Centrafrique. Le 23 décembre 2017 à Bangui, ces chefs Antibalaka, réunis au sein de leur association dénommée Leaders Combattants d’Autodéfense et de Résistance (LCADR), ont organisé une grande journée de la cohésion sociale, la réconciliation et le vivre ensemble dans le pays.
« Unir, Amour et Pardonner », c’est la devise de cette organisation non gouvernementale qui entend promouvoir la cohésion en Centrafrique. L’organisation de la journée de la cohésion sociale a mobilisé les combattants Antibalaka et quelques membres de la Seleka au monument de Barthélémy Boganda à Bangui.
Cette journée a permis aux leaders combattants d’appeler à cessation des violences et au pardon.
« Au temps passé, nous leaders combattants, on a combattu dans la souffrance pour sortir notre pays sous l’occupation des envahisseurs. Mais est-ce qu’aujourd’hui on doit rester des instruments de la guerre dans notre pays ? Doit-on continuer de faire recours aux armes ? Non ! C’est à moi de me tenir devant, rassembler les autres frères au tour de moi afin de les conscientiser sur la nécessité de la reconstruction du pays à travers la paix et la cohésion sociale. Car le pays n’avance pas. Quand on fait 10 ans de construction, on fait une journée de destruction. Voilà pourquoi nous appelons toute la jeunesse centrafricaine à laisser cette idée de chrétien et musulman pour une paix définitive », a déclaré Thierry Levenet Alias 12 Puissances, Directeur technique de LCADR.
Cette initiative a rencontré l’agrément de certains leaders de la séléka invités à cet effet. Abdel Kader Khalil, un Général du FPRC, branche de la coalition séléka, a salué cette initiative qui permet selon à ceux qui font la guerre dans ce pays d’enterrer la hache de guerre.
« Ça me fait beaucoup de plaisirs de voir les leaders combattants se réunissent pour parler de la paix de la cohésion sociale. Ce n’est pas facile de réunir les leaders combattants pour une telle initiative. Cette manifestation permettra de contribuer au retour de la paix dans notre pays. Parce que nous ne devons pas continuer avec les hostilités. Le gouvernement doit soutenir telle initiative venant des leaders combattants en faveur de la paix. Je suis très heureux de venir parler de la cohésion sociale avec eux », a-t-martelé.
D’après le coordonnateur de l’association LCADR, Bodoin Yangué, l’organisation de cette journée permet aux leaders combattants de demander pardon à la population, aux victimes de conflits. LCADR compte intensifier cette initiative sur l’ensemble du territoire national afin de promouvoir la paix et la cohésion sociale.
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