Centrafrique : Ngoussima, la tension monte d’un cran contre les soldats FACA accusés d’exactions extrajudiciaires.
Bangui, le 4 juin 2018.
Par : Anselme Mbatat, CNC.
En coupes réglées des exactions de certains soldats FACA positionnés dans le secteur depuis quelques mois, le quartier Ngoussima dans le cinquième arrondissement de Bangui se trouve aujourd’hui sur le point de se soulever.
Même si beaucoup pensent que leur présence est plus que nécessaire pour leur sécurité, leur comportement face à la population civile pousse certains à solliciter l’aide du gouvernement ou de l’État major de l’armée nationale à mettre la pression sur eux pour qu’ils remplissent leur mission comme prévu par la loi.
Les soldats FACA, considérés pour la plupart par les habitants du cinquième arrondissement comme des bourreaux, se comportent désormais aux bandits criminels très dangereux pour la population locale.
Des jeunes torturés parfois assassinés, des femmes violées, des biens confisqués, c’est malheureusement le triste bilan partiel qu’ils trainent derrière eux.
Il y’a une semaine, un jeune commerçant local, torturé et assassiné par ces FACA de Ngoussima qu’il a été considéré comme un traitre, d’après leur propre propos, soulève d’énormes inquiétudes au sein de la population.
Selon plusieurs sources recoupées, la victime, qui fait l’affaire avec un grossiste du marché KM5, a été intercepté par les soldats FACA au checkpoint érigé au quartier Ngoussima lors de son retour.
Dans sa poche, les FACA ont retrouvé une somme d’argent en liquide d’environ 250 000 FCFA. Dans son téléphone aussi, on y trouve le numéro de son partenaire commercial qui est un sujet musulman. Du coup, l’homme est considéré comme un traitre à la solde des ennemis. Malgré le cri de pitié qu’il pousse, l’homme a été mis au supplice. Poignardé à plusieurs reprises, il succombe sur place de ses blessures.
Il a été enterré par ses bourreaux dans la concession de la mosquée de Ngoussima détruite avant d’être exhumée par ses parents qui comptent se venger de sa mort.
Alors que la tension est encore vive entre les FACA et les jeunes de Ngoussima, les exactions, quant à elles, poursuivent son cours.
Vendredi 1er juin dernier vers 15 heures locales, une autre personne, considérée comme un berger, a été arrêtée par ces mêmes FACA qui l’ont assassinée et enterrée dans la même mosquée détruite de Ngoussima.
Pour les habitants dudit quartier, les forces de l’ordre ne doivent pas se comporter comme des rebelles ou des milices. En cas d’arrestation, le présumé coupable doit être traduit devant la justice pour répondre de ses actes si les faits sont avérés. Mais le fait de tuer ou torturer illégalement les gens ne fait que soulever d’inquiétude et de colère. Le gouvernement doit agir pour protéger la population. Ce n’est ni affaire des étrangers n, ni des mercenaires sur ce point, concluent-ils.
« La paix, c’est nous. Les violences, c’est nous. Les Centrafricains doivent comprendre que chacun doit œuvrer pour la paix dans son pays », conclut un jeune ingénieur habitant le quartier Ngoussima.
À bon entendeur, salut.
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