CENTRAFRIQUE : L’URGENCE D’UN VRAI STATUT SPÉCIAL POUR LA POLICE
Dix mois après le début de la mission des forces internationales en République Centrafricaine, d’aucuns s’étonnent de constater que la mise à contribution de la police nationale n’ait pas permis d’éradiquer la criminalité qui a gangréné le pays à la faveur des récentes crises.
L’explication est pourtant simple et réside dans les manœuvres mesquines qui ont vidé de sa substance le statut spécial de la police arraché de haute lutte par le bureau syndical de la police, à qui un hommage mérité doit être rendu.
IL faut rappeler que c’est au terme d’une longue lutte menée par ce bureau que l’ex chef de l’Etat François BOZIZE avait fini par marquer son accord pour l’ élaboration de ce statut spécial, tout en instruisant le comité de rédaction de se référer aux Statuts de la Gendarmerie Nationale et des Forces armées centrafricaines(FACA). Ce qui fut fait.
Lorsqu’en mai 2008, l’Assemblée Nationale,représentant le peuple centrafricain votait par acclamation le projet de loi relatif au statut spécial de la police, le policier centrafricain s’attendait à une amélioration de ses conditions de vie, à un léger mieux, au moins en terme de salaire décent permettant de joindre les deux bouts. Mais malheureusement, pendant que le projet de loi suivait la procédure complexe en trois étapes, des caciques du régime de Bozize avaient réussi à en soustraire la page 27 comportant les indemnités et autres avantages liés aux fonctions. Ni rancunier, nioublieux, les policiers centrafricains signalent à ceux qui ont posé cet acte qu’ils sont bien connus. Ils saisissent l’occasion pour prendre à témoin l’opinion nationale et internationale quant aux efforts faits pour redonner à ce document sa partie vitale. Ces efforts sont restés vains, chaque gouvernement ou ministre (de Jules Bernard OUANDE à Denis WANGAO KIZIMALE, en passant par Claude Richard GOUANDJA et Josué BINOUA) s’étant employé à endormir les policiers jusqu’à la fin de sa mission.
C’est pourquoi, il convient de dire sans ambages aux nouvelles autorités de transition que « TROP C’EST TROP » et qu’elles doivent faire un effort soutenu aux fins de combler au plus vite le retard accusé par la police depuis l’adoption de la loi (2008) jusqu’à à ce jour. Les bons prédicateurs nous ont prêché le bon évangile et nous les avons suffisamment écoutés. Nous n’allons pas croiser les bras devant tant d’injustices et d’injures. Nous n’allons plus croupir dans la misère tandis que d’autres baignent dans une insolente opulence.
IL convient de rappeler à la communauté internationale, surtout à Monsieur le Représentant Spécial de la MINUSCA qu’il y’a tout lieu de prêter une attention particulière à ce dossier afin qu’il soit traité dans les meilleurs délais. Cela permettrait d’éviter des conséquences fâcheuses. L’urgence c’est de hâter le rétablissement de la sécurité dans le pays. La police nationale a beaucoup à apporter. Alors traitez-la avec bienveillance.
LE COLLECTIF DES POLICIERS EN COLERE