Corbeau News Centrafrique: 01-12-2014.
”Le Pire peut encore arriver, mais le Meilleur est possible et préférable!”, selon un rapport de l’IIGC
RAPPEL DU CADRE ET DU CONTEXTE DE LA MISSION
L’Institut International de Gestion des Conflits oeuvre depuis le début de l’année pour la Paix en République Centrafricaine. A travers ses travaux et analyses des raisons profondes de la crise centrafricaine, il a acquis la certitude que la période de la transition doit être le moment idoine pour chercher les solutions aux crises que connaît la RCA depuis plusieurs décennies. Il sensibilise sur la crise centrafricaine, développe des formations pouvant aider les acteurs à mieux conduire les processus de réconciliation en tenant bien compte des enjeux visibles et invisibles du conflit, effectue des suggestions sur la base de ses analyses aux différents acteurs impliqués dans la gestion de la crise. Conscient de l’influence potentielle des acteurs de la diaspora sur les populations dans leurs pays d’origine (un acteur de la diaspora est en lien avec, en moyenne une trentaine de personnes dans son pays d’origine), l’IIGC milite pour une meilleure prise en compte de la diaspora dans les mécanismes de résolutions de conflits. Ainsi donc, un de ses axes d’intervention dans la gestion de la crise centrafricaine est tourné vers la diaspora centrafricaine qui peut jouer un rôle majeur dans les processus de retour à la Paix et plus généralement du développement de la RCA. Mais le constat est manifeste : le rôle de la diaspora demeure quasi insignifiant et cela s’explique par plusieurs facteurs.
L’IIGC a alors entrepris, en tant qu’outil technique et méthodologique, une nouvelle approche pour soutenir et accompagner la concrétisation d’une contribution efficace et positive de la diaspora centrafricaine :
– Sensibilisation des acteurs pour une meilleure prise en compte du conflit en RCA.
– Conférence-débat sur le rôle des diasporas dans la résolution des crises et conflits dans les pays d’origine, Lille, le 15 février 2014.
– Séminaire des experts de l’Institut, portant sur la contribution de la diaspora centrafricaine dans la résolution de la crise, Paris, le 11 juillet 2014.
– Conversations centrafricaines de la diaspora, au Château Blanc de Thuméries, les 19 et 20 septembre 2014. Ces conversations ont rassemblé durant deux jours des Centrafricaines et Centrafricains tels que des représentants de la Séléka, des Anti- Balaka, des Centrafricaines et Centrafricains sans appartenances déclarées, des représentants des autorités de la transition ainsi que d’autres diasporas. Elles ont permis aux uns et aux autres, après un moment de formation sur les outils en médiation, négociation et gestion de conflits, d’échanger librement sur les raisons de la crise que vit leur pays et de tenter d’y trouver des solutions. Par ailleurs, a été mis en place un comité AD HOC de la diaspora pour la Paix en RCA. Le comité AD HOC n’est pas une association, ne dispose pas de bureau avec une hiérarchie, mais est un regroupement de filles et fils de la RCA travaillant dans la collégialité et bénéficiant de l’appui technique de l’IIGC.
Sa mission principale est d’asseoir un fonctionnement collégial avec les différents mouvements de la diaspora afin de conjuguer positivement toutes les dynamiques de paix, et ainsi les rendre plus lisibles et plus efficaces. Pour l’Institut, il était important d’innover par cette démarche expérimentale qui sans être exclusive, peut aider à fonctionner autrement et à mieux faire entendre la voix de la diaspora. Un processus d’évaluation est actuellement en cours pour évaluer sa pertinence, son fonctionnement et envisager au besoin les réorientations nécessaires.
– La conférence de presse avec le Comité AD HOC, le 18 octobre à Paris, sur la situation en RCA et le rôle de la diaspora.
– La production d’analyse et la sensibilisation des acteurs. Outre les raisons habituellement évoquées pour expliquer la crise centrafricaine, certains points de détails ont attiré l’attention de l’Institut. D’un côté, nous avons des Centrafricains de confession musulmane qui mettent en avant des discriminations systémiques et permanentes dont ils seraient victimes ; apportant ainsi d’autres éléments de lecture pour expliquer la prise des armes par la Séléka ou encore, l’attitude de certains Centrafricains de confession musulmane à l’arrivée de la Séléka.
D’un autre côté, des Centrafricains qui estiment que les populations ont toujours bien vécu ensemble et que cette distinction entre les musulmans et les chrétiens ne serait qu’une invention destinée à justifier l’injustifiable. La prise d’armes de la Séléka serait motivée par d’autres raisons que les considérations religieuses qui, elles, serviraient de prétexte.
Même si les Conversations Centrafricaines de la Diaspora des 18 et 19 septembre 2014 ont donné l’opportunité à chaque acteur de s’exprimer et de confronter les points de vue et les enjeux, il était important pour l’Institut d’aller directement sur le terrain pour mieux percevoir les réalités et ainsi permettre de calibrer ses analyses et son apport dans la gestion de la crise.
La mission du 31 octobre au 5 novembre 2014 a donc ainsi été décidée.
TÉLÉCHARGER L’INTÉGRALITÉ DU RAPPORT ICI: Rapport de mission de l’Institut International de Gestion des Conflits