Centrafrique : le mouvement des Touaderateurs, qui sont-ils derrière ? D’où proviennent leurs financements ?? ? Enquête du CNC..
Bangui, le 10 octobre 2017.
Par : Gisèle MOLOMA, CNC.
Quelques mois après l’accession au pouvoir de Faustin Archange Touadéra, des organisations à caractère politique composées avec la racine de son nom « Touadé » ou son acronyme « FAT » ne cessent de voir le jour et polluer l’atmosphère politique et sécuritaire du pays. Fatiste, Touadérarteurs, mouvement des Touadérarteurs, telles sont les différentes dénominations de ces mouvements. Leurs leaders, tous des mafieux, ont été tous déjà nommés et ils s’abattent désormais les ailles comme un hibou les jours, pour sauver l’image noircie, d’après leurs propres expressions, du président Faustin Archange TOUADÉRA alias la Tortue. Or en réalité, ils se regroupent pour usurper des titres et siphonner l’économie du pays. À seulement quelques mois, ils ont réussi à se faire parler d’eux à chaque événement politique qu’ils jugent nécessaire. Avec des déclarations tonitruantes proches du ridicule, les Centrafricains se demandent pour qui et quel objectif ce mouvement dit des « Touaderateur « roule-t-il concrètement ? Comment est-il financé ? Dossier spécial C NC !
Si l’opinion publique est fortement divisée sur le rôle joué par le mouvement des Touaderateurs depuis sa création en avril 2017, leur manière de faire soulève d’énormes inquiétudes au sein de la population centrafricaine. Pour bon nombre des Centrafricains, ces Touadérateurs ne sont que des affamés près pour toutes les sauces et surnommés les « cherchés à manger ». Ce sont les mêmes qui changent des vestes pour chaque régime, vu le passé chaotique des membres fondateurs. Tandis que pour les autres, ces Touadérateurs ne sont que des perturbateurs de la vie politique nationale et des trafiquants de tout genre réunis dans une organisation pour des escroqueries.
Pour qui, roulent-ils réellement ?
D’après les faits et gestes, agissements de ces Touadérateurs, l’objectif principal recherché n’est pas réellement de défendre la politique du Président Touadéra comme certains le pensent, mais plutôt de s’enrichir en usant le brin des pouvoirs qu’ils tiennent et/ou de régler les comptes politiques des sérieux adversaires de leur facilitateur Touadera en 2012.
Vu de l’extérieur, des paroles et déclarations radiophoniques controversées sous les formules de la déclaration du Chef de l’État, tendant à faire croire à l’opinion publique qu’ils seraient derrière la Tortue de Damara. Et vu de l’intérieur des actes d’escroquerie en bande organisée, de corruption et vol en série.
En tête du groupe et en maître penseur, le sieur Sani Yalo, président du Conseil d’Administration du BARC, connu des Centrafricains grâce à l’affaire dite « zongo oil » dans laquelle il a été mis en examen et écroué pour détournement aggravé dans les années 1999-2002. Il a conduit la famille Bozizé jusqu’à la disette. Il est entouré de Frédéric Inamo, DG des Douanes et Arthur Bertrand Piri, contrôleur général du secteur para public à la Primature, connus pour être les frères du Chef de l’État. En bas du tableau avec différents rôles, Kossimatchi, le juge d’instruction du groupe, Joachim Kokaté, l’officier militaire de police judiciaire. Il fait le FPI de Bangui avec Vondo et les agents de services, Arsène Ngrépayo, Ludovic Ledo, Héritier Doneng, Emmanuel Mbrenga. Tous viennent du KNK le parti de Bertin BEA. De quoi à qualifier le régime de Touadéra, par certains diplomates en poste à Bangui, comme le régime bozizé suite et fin en pire.
D’après notre enquête auprès de ces différents mouvements, aucune décision n’est prise sans le consentement du trio Yalo-Piri-Inamo et ce sont ces trois qui alimentent les divers réseaux des Kossimatchi, Arsène Ngrépayo, Ludovic Ledo, Héritier Doneng, Emmanuel Mbrenga et consorts.
« Le président Touadéra est sous la domination psychologique des Touadérarteurs et Fatistes et le service de renseignement, sous leur humeur» rapporte un leader d’opinion sous couvert de l’anonymat.
Comment financent-ils leurs activités ?
« Touadéra c’est un duracel (expression communément utilisée dans le pays pour designer quel qu’un de plus dur à donner de l’argent aux autres), et il faut qu’on s’organise et en s’organisant nous gagnerons plus » avait déclaré un participant à la réunion constitutive du groupe tenue dans le motel de Piri au PK 22 route de Damara.
D’après les documents comptables parvenus à notre Rédaction, c’est toujours le trio Yalo-Piri-Inamo qui alimente financièrement le réseau des touadérarteurs et fatistes. Grâce à l’ethnie des deux, proche de celle du président Touadéra, le trio arnaque à ciel ouvert et sans conséquences pénales les opérateurs économiques du pays. Même si leurs cibles principales sont des opérateurs étrangers, il n’y a pas longtemps, ils ont trouvé une seconde cible facile qui sont les commerçantes et commerçants centrafricains communément appelés « Ouali gara ou Koli gara » qu’ils tentent d’escroquer récemment lors d’une réunion organisée au sein du stade 20 000 places et ans leurs locaux aménagés à cet effet et baptisée « Faustin Archange Touadéra » à Bangui (photo ci-dessous).
Selon la méthode utilisée par ces escrocs Touaderateurs pour soutirer de l’argent à ces pauvres commerçantes et commerçants centrafricains, chacun doit verser au mouvement fatiste une somme forfaitaire de 4 500 FCFA et en contrepartie, ils ou elles toucheront, en groupe de 3, une grosse somme de 1 000 000 (million) de franc CFA.
« Nous réalisons les promesses du Président Faustin ArchangeTouadéra à ces pauvres femmes et hommes », nous a fait savoir un agent d’exécution du service le bon Samaritain contacté par CNC au siège de l’entreprise à Miskine.
Plusieurs mois après leurs inscriptions, les millions de F CFA promis tardent à changer de caisses. Les nerfs commencent à prendre de température et la tampe pour les refroidir ne viendront que de ciel. Lors d’une des réunions le mois passé dans le stade 20 000 places, les femmes ont failli mettre le feu au bâtiment du stade pour manifester leur colère.
« Fauteuil présidentiel vide » dixit Anicet George Doléguélé, « Touadéra, un décevant » affirme sur France24 Jean Pierre Tuquoi auteur du livre la Centrafrique, un pays qui n’existe pas, « Touadéra un duracel » qualificatif de ses propres parents, « Touadéra, sous domination psychologique des touadérarteurs » déclarent ses propres collaborateurs ; « Touadéra, la Tortue de Damara » ; telle est l’ombre de l’image de la personnalité de l’homme qui gouverne la Centrafrique où se cachent les mafieux.
En tout cas pour le bien du pays, ces différents mouvements des Touaderateurs doivent être dissous aussi rapidement que possible par celui-là même que son nom sert de la racine des mots aux dénominations.
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