Centrafrique : la vraie raison de l’absence du président TOUADERA au dernier sommet de l’UA
Bangui, 21 juillet 2018 (CNC)
Par : Alain Nzilo, Directeur de publications du CNC.
Le Président Faustin Archange TOUADERA on le sait, n’a pas pris part au dernier sommet des Chefs d’Etat de l’Union Africaine qui s’est tenu à Nouakchott en Mauritanie. Une certaine presse s’en est émue tout en se demandant si ce n’est pas une bouderie de l’Institution africaine par le président centrafricain.
De source bien informée, ce dernier s’est préparé pour se rendre dans la capitale mauritanienne afin de participer bel et bien à ce sommet mais au dernier moment, le ministre des affaires étrangères Charles Armel DOUBANE qui, depuis Nouakchott prenait déjà part à la réunion ministérielle préalable au sommet des Chefs d’Etat, l’informera que la République avait des arriérés de cotisation à l’UA qui s’élèvent à 1.000.000 de dollars US, près de 500.000 millions de F CFA, et que faute d’acquitter au moins la moitié de cette somme c’est-à-dire 500.000 dollars US soit environ 250.000 millions de F CFA immédiatement, le chef de l’Etat centrafricain serait privé de parole lors du sommet des Chefs d’Etat et n’aurait même droit à un minimum de privilège protocolaire.
Devant une telle situation, le Président centrafricain a jugé inutile dès lors de se rendre à Nouakchott où il ne pourrait pas s’exprimer au nom de son pays. C’est donc tout sauf de la bouderie mais plutôt une double peine pour la RCA qui, après le coup de force de la Séléka en 2013, avait été suspendue de l’UA pour n’être réadmise qu’en 2016 après les élections démocratiques ayant porté Faustin Archange TOUADERA à la magistrature suprême.
L’UA a hélas continué à comptabiliser les cotisations correspondant aux trois années de suspension de la RCA pour les réclamer d’un coup avant le sommet de Mauritanie. C’est faire fi du fait que ce pays membre se débat encore dans une grave crise pour laquelle la même Union Africaine a pourtant décrété que c’est par elle et par elle seule que doit passer toute solution de sortie de crise. C’est ce qui justifie la présence à Bangui du Panel de l’Initiative Africaine qui est en train dérouler une feuille de route ficelée par toujours la même UA.
Sauf à être vraiment d’une mauvaise foi évidente, on ne peut sérieusement soupçonner ni accuser TOUADERA de bouder l’Union Africaine étant entendu que son Panel est à pied d’œuvre depuis plusieurs mois déjà suite à l’Initiative dite Africaine qui travaille pour la tenue d’un dialogue de sortie de crise dans les prochaines semaines entre les groupes armés et l’exécutif centrafricain.
Le problème des arriérés de cotisation de la RCA à l’UA qui devrait faire l’objet de négociations à un niveau diplomatique entre cette Institution et notre ministre des affaires étrangères en poste pourtant présent à Nouakchott l’a-t-il vraiment été ? Des rumeurs plus ou moins fondées circulent depuis plusieurs mois déjà sur son intention de rendre son tablier mais il n’y a toujours rien d’officiel. Le ministère des affaires étrangères est un département de souveraineté qui doit fonctionner à plein régime. Si son chef a des états d’âme ou n’est pas en phase avec le chef de l’exécutif, il n’y a rien d’étonnant d’assister à de tels désagréments et que l’image du pays soit si malmenée. Pas de ministre des AE dans l’avion…. !
recteur de publication du CNC.
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