vendredi, novembre 15, 2024
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Centrafrique: Jean Jacques Demafouth interdit de séjour aux États-Unis

Jean-Jacques Demafouth

On a beau être roi chez soi, faire la pluie et le beau temps dans son propre pays, mais comme le chien errant, au seuil de la concession étrangère, on est bien souvent obligé de ranger sa queue et de faire profil bas,  afin d’espérer un accueil à sa mesure dans le meilleur des cas. Dans le pire, le chien de la maison hôte vous obligera purement et simplement à force d’aboiement, à rebrousser chemin. C’est ce que vient d’apprendre à ses dépens, le tout puissant conseiller de la Présidente Samba-Panza, Jean Jacques Demafouth. L’interessé a été déclaré personna non grata, « personne qui n’est pas la bienvenue »,  aux Etats-Unis, où il devait se rendre en même temps qu’une imposante délégation centrafricaine.

Selon la version des faits, l’ensemble des passeports diplomatiques de toutes les autorités centrafricaines retenues pour cet important voyage au pays de l’Oncle sam avaient été introduits au niveau de l’Ambassade américaine au Cameroun conformément aux dispositifs protocolaires en vigueur pour les indispensables formalités de visa d’entrée. Parmi ces passeports diplomatiques, il y’ avait bel et bien celui de l’indomptable Conseiller Demafouth.

Chose curieuse, dès leur retour au service du protocole d’état de la Présidence centrafricaine, les personnes ressources découvrent que les documents de voyage introduits quelques jours auparavant, étaient revenus, revêtus des visas sollicités, à l’exception de celui du « familier des tempêtes et des eaux troubles » de Centrafrique,  le sieur Jean Jacques Demafouth.

Aussi, ayant mis ce « grave manquement » sur le compte d’une méprise administrative certaine, « l’intrigant national », compte tenu du temps qui faisait par ailleurs défaut, n’a tout simplement pas pris la mesure de ce qui était un refus, et n’a pas voulu chercher non plus à en savoir un peu plus. Il avait en tête son petit calcul.

Parti de Bangui le 15 Septembre 2014, « l’avion présidentiel centrafricain » atterrit alors à Yaoundé avant que la délégation centrafricaine, ne reprenne le vol régulier d’air France pour New-York via Paris.

C’est alors, au moment de l’accomplissement des formalités d’embarquement pour la destination finale, que le conseiller de Samba-Panza, a brandi son passeport français qui,  en temps normal, lui aurait permis d’effectuer le présent voyage sans aucun problème. Seulement, mal lui en a pris, et le voici recalé et obligé de rester à Paris.

Que s’est-il passé ? Pourquoi Demafouth ne peut-il pas fouler le sol américain ? On imagine alors son état.

En effet, l’habitué de tous les drames centrafricains, commençait même à prendre des dispositions pour verrouiller les audiences de la Présidente tant aux États Unis qu’en France. La méthode du Conseiller putschiste est d’ailleurs connue de tout le monde car il est à la fois Chauffeur, Aide de camp, Directeur de protocole, Attaché de Presse, Photographe, Comptable, Coursier bref ! L’homme à tout faire. Sous prétexte qu’il est indispensable, le spécialiste des DDR veut plutôt maîtriser les tenants et les aboutissants du pouvoir de Bangui.

Il n’est un secret pour personne qu’il contrôle la sécurité intérieure du pays car il a su positionner ses proches lieutenants un peu partout. A priori, il surfait sur ce voyage officiel pour finaliser ses techniques d’approches avec les forces onusiennes. Diantre ! Les Gendarmes du monde ont envoyé une note circulaire de « personna non grata » sur le territoire américain le concernant à tous les aéroports internationaux. Bien que le sulfureux patron de tous les Conseillers de la présidence ait présenté son passeport français à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, la sentence est irréversible.

D’après une source convaincante, Téré fait partie des Centrafricains qui figurent sur la liste noire des Américains au même titre que les terroristes. Il paraitrait que le département d’état américain en matière de sécurité dispose un dossier très compromettant sur lui. Même si on s’efforçait de croire que le vieux briscard de la vie politique est devenu un homme raisonnable, il faut se rendre à l’évidence tout en paraphrasant ce vieux dicton que le séjour d’un tronc d’arbre dans l’eau ne le transforme jamais en crocodile. Avant que la Présidente Samba- Panza ne se penche sur le dossier houleux de Mafoutapa, nous continuerons à brandir toujours les mots contre des maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

Pour les Plumes de RCA

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