Centrafrique : Dramatique et honteux bras de fer entre le Législatif et l’Exécutif
Bangui, le 18 Avril 2017
Par : Herman THEMONA CNC,
L’exécutif et le législatif sont deux des trois pouvoirs de l’Etat, qui dans une république normale, doivent collaborer pour l’émancipation d’un pays. C’est même pour cela que, malgré la crise qui a secoué la Centrafrique et qui a fait croire à beaucoup de forces étrangères qu’il était impossible d’organiser des élections crédibles, démocratiques et transparentes en Centrafrique. Ce que les Centrafricains se sont mobilisés comme un seul homme pour montrer ce dont ils sont capables aux yeux du monde entier, c’est-à-dire, le contraire, en allant massivement voter leur Président, le Professeur Faustin-Archange TOUADERA et leurs élus à l’Assemblée Nationale.
Ces élections couplées réussies devraient être considérées comme la volonté du peuple à tourner la page sombre du pays. Mais qu’observe-t-on à présent, juste un an après que l’exécutif et le législatif sont aux manettes de la navette RCA ? Une véritable rivalité de Phoque entre TOUADERA, son gouvernement et MECKASSOUA, ses députés.
Plusieurs faits dont les acteurs ci-dessus cités ont du mal à cacher illustrent bien la honteuse tension entre l’exécutif et le législatif. Le récent est ce sinistre et remarquable refus du Premier Ministre Simplice-Mathieu SARANDJI et son gouvernement à se présenter devant les élus du peuple qui pourtant les attendaient pour un bilan d’étape de leurs activités durant leur première année d’exercice. Quel acte de mésestime caractériel ?
On ne parlera jamais assez de ce qui se passe entre le gouvernement et l’assemblée nationale. De sources concordantes, des instructions de la primature au ministre des Finances et du Budget lui intimeraient de ne plus verser à cette institution les frais de fonctionnement qui lui sont dus conformément à la loi des Finances 2017. Conséquence, la maison du peuple qu’est l’hémicycle de l’Assemblée Nationale est en train de tomber en détritus : la toiture chuinte de partout et à gros flots au point que les bureaux et autres salles sont souvent inondés lorsqu’il pleut abondamment. Les toilettes ne sont plus fréquentables faute de produits d’entretien, ce qui s’étend même aux fournitures de bureaux dont la carence provoque un dysfonctionnement criant des différents services de l’Assemblées Nationale.
Qu’à cela ne tienne, cet outrage s’est encore manifesté dramatiquement quand les agents des médias publiques, Radio, Télé Centrafrique et Agence Centrafrique Presse qui ont couvert la rencontre de l’Honorable Abdou-Karim MECKASSOUA, député de la nation, Président de l’Assemblée Nationale, deuxième personnalité de la République, avec Michaelle JEAN, la secrétaire générale de l’OIF, en mission en Centrafrique, ont reçu l’ordre de ne pas diffuser les éléments de ce reportage. Pour quelles raisons ? Cette question restera à jamais sans aucune réponse dans l’esprit des Centrafricains qui n’arrivent pas à en croire encore.
S’agissant de l’insécurité qui persiste de façon alarmante dans le pays, on croirait que cela est du goût de l’exécutif qui se plait à recevoir avec tous les honneurs possibles les chefs criminels qui ne cessent d’assassiner les paisibles populations sans défenses qui ne savent plus à quels saints se vouer tant les autorités du pays sur lesquelles elles ont porté avec espoir leurs suffrages lors des dernières élections préfèrent leur tourner le dos et ramer pour les bandes de criminels. Bien que le fait que Faustin-Archange TOUADERA ait reçu ces criminels pleins de sang sur la main au palais du peuple soit décrié avec énergie, cela n’a pas suffi au Premier Ministre Simplice-Mathieu SARANDJI qui est allé rencontrer le fameux Ali DARAS qui ne cesse de terroriser tout le Centre-Est et l’Est du pays avec ses énergumènes.
Que s’était-il dit entre le PM et ce sinistre personnage lors de cette rencontre ? Était-il dans l’intérêt du peuple ? Seul Simplice-Mathieu SARANDJI pourra mieux le dire mais aura de la peine à convaincre qui que ce soit de son geste.
Toute porte à croire qu’il n’y a qu’en Centrafrique que la risée est l’apanage des hommes politiques qui prétendent travailler pour le bien être socioéconomique du peuple. L’actuel bras de fer entre l’exécutif et le législatif est un monstre hors commun qui va sans aucun doute détruire tous les efforts sortie de crise, laquelle va s’empirer d’avantage pour le malheur du peuple qui a déjà trop souffert. Si cela peut au moins inspirer les trois ténors du pays que sont TOUADERA, MECKASSOUA et SARANDJI pour un brin de pensée au peuple qui ne cesse de souffrir.
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