Centrafrique : Crise profonde à la douane de Béloko

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Centrafrique : Crise profonde à la douane de Béloko

Centrafrique : Crise profonde à la douane de Béloko
Poste de douanes de Béloko réabilité. CopyrightCNC

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Les discussions qui se sont tenues ce samedi 25 janvier 2025 à la recette des douanes de Béloko ont dévoilé une crise systémique alarmante, mêlant défaillances techniques, ingérences politiques et corruption. Ce qui devrait être un point de contrôle stratégique douanier à la frontière camerounaise apparaît comme le symbole d’une administration en pleine déliquescence.

 

Le pillage des ressources minières se déroule quasi ouvertement, avec la complicité passive d’une administration douanière paralysée. “Les convois chinois, escortés par des militaires, ignorent délibérément nos contrôles au poste de douane de Béloko. Un simple coup de fil suffit à faire libérer n’importe quel chargement”, confie un haut responsable sous couvert d’anonymat. Cette situation ubuesque voit des militaires censés protéger les intérêts de l’État faire obstacle au travail des douaniers.

 

L’absence totale d’équipements modernes transforme le poste frontalier de douane de Béloko  en véritable passoire. Les agents, contraints d’utiliser leurs ordinateurs personnels, se retrouvent impuissants face à des réseaux de fraude sophistiqués. “Même les scanners que nous avions ici au poste de douane de Béloko  sont en panne, et nous continuons à payer leur maintenance sans qu’ils soient réparés”, révèle un inspecteur, illustrant l’absurdité de la situation.

 

La contrebande s’est professionnalisée, exploitant méthodiquement les failles du système. Les fraudeurs utilisent un réseau complexe de pistes secondaires, multipliant les petits véhicules et les motos pour contourner les points de contrôle. Les douaniers en poste à la douane de Béloko , sans moyens de surveillance mobile, assistent impuissants à ce ballet incessant de marchandises illicites.

 

Plus inquiétant encore, les agents signalent une multiplication des interventions extérieures dans leur travail. “Les ordres venant d’en haut pour relâcher des véhicules en cours de contrôle sont devenus quotidiens”, témoigne un douanier. Cette ingérence systématique sape l’autorité des services et encourage l’impunité des fraudeurs.

 

Le contrôle des flux financiers  à la douane de Béloko  révèle également des dysfonctionnements majeurs. Les transferts dépassant largement les limites légales se multiplient sans justification, suggérant des opérations de blanchiment d’argent à grande échelle. L’administration, privée d’accès aux bases de données nécessaires, se trouve dans l’incapacité d’exercer un contrôle effectif.

 

La falsification des documents commerciaux atteint des proportions alarmantes. Les agents rapportent une recrudescence des fausses déclarations d’origine et des sous-évaluations manifestes. “Nous voyons régulièrement des marchandises asiatiques réemballées comme productions locales, sans pouvoir intervenir faute de moyens de vérification”, explique un vérificateur.

 

La coordination avec les forces de sécurité, censée renforcer les contrôles, produit l’effet inverse. Les militaires, particulièrement ceux escortant les convois miniers, agissent comme une force d’obstruction au travail des douaniers. Cette situation absurde voit des agents de l’État entraver le travail d’autres agents de l’État.

 

L’intégrité du service, principe fondamental selon l’Organisation Mondiale des Douanes, semble avoir totalement disparu. Les pressions, les interventions extérieures et le manque de moyens ont créé un environnement où les contrôles deviennent l’exception plutôt que la règle.

 

Cette déliquescence du service de douane de Béloko a des conséquences directes sur les recettes de l’État. Les pertes financières, impossibles à chiffrer précisément, apparaissent considérables au vu du flux ininterrompu de marchandises échappant à tout contrôle effectif.

 

La situation est d’autant plus inquiétante que Béloko représente un point d’entrée majeur pour les marchandises destinées à la Centrafrique. L’effondrement des contrôles à cette frontière stratégique compromet non seulement les recettes douanières mais aussi la sécurité nationale, laissant la porte ouverte à tous les trafics.

 

Cette crise profonde de la douane de Béloko démontre une fois de plus l’échec total de l’État à contrôler ses frontières et à protéger ses ressources. Elle met en lumière un système où la corruption et l’impunité sont devenues la norme, transformant ce qui devrait être un point de contrôle stratégique en symbole de la déliquescence de l’administration centrafricaine.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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