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Centrafrique/CPI : L’acquittement de Jean Pierre Bemba, une ‘’consternation’’

 

 

Centrafrique/CPI : L’acquittement de Jean Pierre Bemba, une ‘’consternation’’

 

 

Bangui, le 11 juin 2018.

Par : Fred Krock, CNC.

 

La décision de la Chambre d’Appel de la Cour Pénale internationale (CPI) est tombée raide tel un couperet, vendredi dernier, depuis la Haye. Jean Pierre Bemba Gombo, chef du Mouvement de libération du Congo (MLC) et Vice-président de ce pays a vu les charges de crimes de guerre et crimes contre l’humanité retenues contre lui à la première instance de la CPI, annulées par la Chambre d’Appel.

Précisons au passage qu’à la première instance dans ce procès qui a débuté le 18 janvier 2018, Jean Pierre Bemba a été condamné à 18 ans de prison pour crimes et viols commis par sa milice, le MLC en République centrafricaine, voisine à la RDC, entre 2002 et 2003. L’accusé avait interjeté appel de sa condamnation quelques jours après sa condamnation.

A Bangui, c’est la consternation, l’indignation et le goût de mépris vis-à-vis des victimes. Le Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, M. Ange Maxime Kazagui a été le premier, ce samedi 9 juin, à crier ras-le-bol. « C’est avec consternation que nous avons reçu cette nouvelle parce que, si dois dire cela, c’est pratiquement 5000 Centrafricains qui ont été victimes des crimes que les troupes de Jean Pierre Bemba avaient commis en République centrafricaine. Certains sont morts dans l’attente de la justice, d’autres sont encore là. Ces Centrafricains attendaient la justice et donc la réparation, voilà que la Chambre de la CPI vient de l’acquitter. C’est une indignation », a regretté le Membre du gouvernement.

Tout avec regret mais dans une position fataliste, M. Joseph Bindoumi, Président de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme (LCDH) rappelle aux Centrafricains qu’en la matière, rien ne pourra se faire suite à la décision de la Chambre d’appel de la CPI : « tout défenseur des droits de l’homme doit se plier devant la décision de la justice. Nous ne devons pas contester la décision de la justice parce que si nous croyons à la liberté de la justice, nous devons accepter que la justice instruise à charge et à décharge ».

Le moins qu’on puisse dire est qu’outre la frustration des victimes, cette décision tombe à un mauvais moment, celui où tous les Centrafricains comptent sur la justice pour trainer les bourreaux de la dernière crise dans le pays. C’est une perte de confiance totale en la justice, même à la Cour pénale spéciale pour la République centrafricaine (CPS), qui s’empare des Centrafricains, peut-être un facteur aggravant de la crise en ce sens que les gens seront tentés de régler autrement leurs problèmes que de compter sur la justice qui peut les décevoir comme en est le cas Bemba.

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