(Corbeau News Centrafrique)
BEAUCOUP A ÉTÉ DIT, dixit Robert ENZA
Écrit le 18 juillet 2016.
Par: Robert ENZA
Beaucoup de choses se sont passées au cours de ses dernières semaines. De la prise d’otages des Policiers de l’ordre public libérés grâce à des négociations ; de la reprise de la violence des Séléka à Bambari ; de la reprise des braquages dans certaines quartiers ; du discours programme de SARANDJI devant le parlement; de la recommandation des Députés sur la question sécuritaire à la deuxième session extraordinaire de l’Assemblée nationale ; et le bilan des 100 premiers jours du pouvoir de TOUADERA, bref.
Beaucoup a été dit. Je ne ferai aucun commentaire, car je préfère me tourner vers l’avenir. Toutefois, il y a un point sur lequel je voudrais y revenir.
Sauf erreur de connaissance de ma part, c’est la première fois dans l’histoire du monde qu’on exige à un Gouvernement d’un pays en faillite et doublement en crise politique et sociale de présenter des résultats positifs en 100 jours et que cela doit se sentir dans le panier de la ménagère et palpable par tous.
Avez-vous déjà vu une entreprise en faillite. Demander aux managers qui ont réussi ce genre d’exploit, ils vous diront que 100 jours pour redresser une entreprise en faillite c’est impossible même s’il faut aller plus vite et combien de fois au niveau d’un Etat, c’est une illusion ou encore un défaut psychologique d’incapacité à regarder du fond des yeux un problème, de l’étudier en profondeur et de porter un jugement éclairé.
En effet, les 100 jours étaient destinés à faire un diagnostic profond de l’ÉTAT en dehors du discours programme volontariste du gouvernement y étant relatif, à savoir :
• une analyse globale de l’ÉTAT et de son fonctionnement (forces, faiblesses, contraintes, objectifs affichés et attendus, tendances d’évolution) ;
• une définition d’axes de progrès, avec la volonté de mettre en œuvre des actions, de développer des stratégies de pilotage à moyen terme, en essayant de définir quelques indicateurs de progression.
Ce diagnostic devrait fournir une feuille de révélation des anomalies et des problèmes concrets lesquels l’ÉTAT doit affronter. Donc il faut comprendre les problèmes et leur importance. Identifier les causes et les solutions qui correspondent. Il faut savoir également miser sur les atouts dont on dispose en interne comme en externe. Croire qu’on y parviendra. Et puis élaborer un plan de relance de sortie de crise d’un an et tailler un gouvernement qui soit adapté à la stratégie de la relance. La gestion sera plus que jamais rigoureuse, une gestion de crise car la première année de gouvernement sera considérée comme une période transitoire. Voilà ce que j’ai vu pour les 100 premiers jours.
Demander de trouver des solutions en interne à l’heure actuelle, la RCA n’a aucune chance. La RCA a des ressources mais qui sont difficilement exploitables.
D’abord la reforme de l’Administration afin d’avoir une organisation plus adaptée à la crise et puis les Partenaires qu’il faut convaincre grâce à un plan de relance qui mise sur des secteurs clés : ce sont la sécurité et la relance économique.
L’ÉTAT doit se recentrer sur ces deux (2) secteurs clés. Je ne parlerai pas de la réconciliation nationale qui est un long processus et qui sera couteux. Car la réconciliation parlera de justice, de dédommagement et de l’intégration des différentes religions qui sont à la base de notre société: athées, chrétiens et musulmans.
De la question de sécurité à la relance économique, TOUADERA a besoin des partenaires, des aides extérieures et le concours de certains ÉTATS amis.
Vous comprendriez aisément que le marketing politique international de TOUADERA est la bonne voie et je l’approuve largement.
C’est d’ici 12 à 24 mois, que les effets se feront sentir.
Robert ENZA, le management de transition.