Centrafrique : Assemblée nationale s’éclabousse dans des sales dossiers
Bangui, 7 août 2018 (CNC) –
La fracassante sortie médiatique du Président de l’Assemblée nationale, le 27 juillet dernier après onze semaines d’absence pour des raisons de santé, se vit à Bangui actuellement au rythme d’un coup de pied de la fourmilière. En toile de fond, le soupçon de détournement de 120 millions de Francs Cfa au niveau du Parlement.
Alors qu’il était en mission sanitaire en France, des allégations font état de ce que le Président de l’Assemblée nationale serait à l’origine de détournements au niveau de l’institution dont il a la charge. A peine retourné au pays, Abdou Karim Meckassoua a lâché pêle-mêle au visage de qui voudrait l’entendre, au cours d’une méga conférence de presse que lui n’a volé aucun franc, tout en confirmant le détournement des fonds. D’ailleurs, son 1er Vice-président, Symphorien Mapenzi a été indexé par Meckassoua pour être l’auteur de cette malversation financière qui ronge le Parlement.
Pendant que le caca déposé par Meckassoua pollue l’atmosphère politique, dans cette accusation ostensible qui écrabouille le Groupe parlementaire du Président de la République, ‘’Les Cœurs unis’’, c’est au tour du 2ème Vice-président de l’Assemblée, Mathurin Dimbélé Nakoé de déshabiller son Président, une fois de plus absent du pays, lors d’une conférence de presse qu’il a animée ce vendredi 3 août à l’hôtel Somba à Bangui. En tout cas, à cette occasion, aucun détail n’a échappé à Dimbélé qui établit faits après faits, que Meckassaoua trainerait une tonne de malversations financières sur sa tête. Il a par ailleurs justifié que les 120 millions de Francs Cfa dont fait allusion le PAN n’ont pas été détournés, mais ont servi à payer le reliquat de 320 millions à une fournisseur de l’Assemblée nationale pour l’achat des kits des députés, dont 200 millions ont été déjà payés sur ordonnance de Meckassoua en deux tranches de 100 millions de Francs Cfa.
Tellement qu’à cette occasion, il y a eu beaucoup d’autres sales dossiers exhumés sur le PAN par son 2ème Vice-président, à leur tour, les proches de Meckassoua, notamment les députés Membres du Groupe parlementaire ‘’Le Chemin de l’espérance’’ ont eux-aussi exhumé le dossier ci-dessous publié. Il s’agit d’un lourd passif que trainerait Mathurin Dimbélé Nakoé devant la justice centrafricaine.
A en croire le réquisitoire n° 114/CAB.TGI.B.PP.12 du 6 février 2012, fait par le magistrat Alain Tolmo, entre temps Procureur de la République, Dimbélé serait poursuivi pour « avoir à Bangui, courant 2008-2011, en tout cas depuis moins de 10 ans, frauduleusement détourné au préjudice de l’Etat centrafricain une somme d’argent provisoirement évaluée à un milliard neuf cent quarante neuf millions six cent vingt huit mille cinq cent trois francs cfa (1 949 628 503 F.CFA) dont vous êtes dépositaire à l’occasion d’une fonction publique, en l’occurrence celle de la Société centrafricaine de stockage des produits pétroliers (SOCAP) ».
Après avoir étalé d’autres malversations toutes autant accablantes sur Dimbélé Nakoé, le procureur, dans le même réquisitoire a conclu « requérons qu’il plaise à Monsieur de Doyen des juges d’instruction informer à toutes fins utiles contre ledit inculpé et contre tous coauteurs ou complices en raison
des faits ci-dessus qualifiés et de tous autres faits connexes, entendre tous témoins, décernés tous mandats, faire tous actes jugés nécessaires à la manifestation de la vérité pour que ladite procédure en état nous être ultérieurement communiqué ».
A l’allure où va cette guerre de tranchée à l’Assemblée nationale, d’aucuns commencent à émettre l’idée d’une dissolution pour mettre en place une institution crédible pour représenter la Nation.
Par : Fred Krock, CNC.