Bozoum : Le gouvernement lance une aide d’urgence pour les déplacés. Mais de quels déplacés parle-t-on ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Près de deux mois après les attaques sanglantes à Bozoum, le gouvernement centrafricain promet une aide d’urgence aux déplacés. Mais le ministre Arthur Piri, lors de son interview à la radio Ndéké-Luka, l’affirme sans détour qu’il n’existe pas de déplacé internes en Centrafrique. Alors, qui sont ces fantômes qu’on prétend secourir à Bozoum ?
Fin février, des violences qui ravagent les axes Bocaranga et Bouar-Baoro. Venus de villages comme Bofforo 1 et 2, Koundé, Bossido, Kpetene, Bahoyo, mais aussi Cam 5, Sangbaï, Ndonga ou encore Aï 1, ces habitants ont fui leurs foyers à cause d’un conflit sanglant opposant une milice lourdement armée par les mercenaires russes et éleveurs transhumants pour venir chercher refuge à l’église catholique Saint-Michel de Bozoum.
Sans eau potable, sans nourriture décente, sans soins, ces familles déplacées survivent grâce aux efforts des prêtres et de quelques ONG humanitaires. Pendant ce temps, à Bangui, le pouvoir regarde ailleurs. Ce n’est que le 3 avril, lors d’un conseil des ministres, que le porte-parole du gouvernement parle d’une « mission humanitaire urgente », avec distribution de kits : nourriture, produits d’hygiène, médicaments – pour ces populations en détresse. Mais la parole officielle s’emmêle dans ses propres contradictions.
Monsieur Arthur Piri, ministre et figure sulfureuse de la mafia centrafricaine, lors de son interview sur les antennes de la radio Ndéké-Luka, a pris le micro pour vanter les mérites du régime. « En neuf ans, sous Touadéra, il n’y a plus de déplacé interne dans le pays », a-t-il asséné, fier comme un baron mafieux qui a vendu le monopole des carburants à Neptune Hall, en défiant toutes les lois. Pourtant, l’annonce même de cette aide à Bozoum parle de « déplacés internes ». Alors, qui ment ? Le ministre ou ses propres collègues ? Les faits, eux, ne plient pas : à Bria, Bokaranga, Baboua, et même dans les faubourgs de Bangui, des milliers de déplacés s’entassent encore, neuf ans après les promesses électorales de Touadéra. Pourtant, Bertrand Arthur Piri jurait le contraire.
Rappelons le, Faustin-Archange Touadera, lors des élections du second tour, en 2016, face à son adversaire Anicet Georges Dologuélé, promettait six mois maximum pour que tous les déplacés rentreraient chez eux, et la paix retrouvée. Mais près d’une décennie plus tard, c’est tout le contraire.
L’aide promise à Bozoum, elle, sent l’improvisation. Le ministère de l’Action humanitaire, en réunion avec des agences onusiennes, a pondu une opération en trois temps : une évaluation, une distribution de kits, et un vague plan de retour volontaire. Mais ces kits, assemblage de nourriture, de savon et de cachets, viennent en réalité du PAM et de l’UNESCO, pas des caisses vides du gouvernement. Pendant que Bangui pleurniche son manque de moyens, 400 millions par semaine filent aux mercenaires de Wagner et aux forces rwandaises. Les déplacés, eux, peuvent crever la bouche ouverte.
À Bozoum, l’église catholique débordait de ces « fantômes » que Piri refuse de nommer. Pendant ce temps, les ONG humanitaires, débordés de leur côté, alertent sur une crise qui empire : un tier du pays dépend aujourd’hui de l’aide humanitaire. Et que dire de cette « politique des solutions durables » vantée par la ministre de l’Action humanitaire ? « Stabiliser les populations avant leur retour », promet-elle.
Alors, de quels déplacés parle-t-on ? Ceux que le gouvernement nie mais qu’il prétend aider ? Ceux qu’on abandonne pour mieux financer Wagner ? Ou ceux qu’on exhibe dans des discours creux pour sauver les apparences ? Une chose est sûre : entre les mensonges de Piri et les kits de la honte, ce régime n’a plus rien à offrir qu’un théâtre d’absurdités….
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