Bossangoa : Sept morts dans un accident de camion, les routes centrafricaines continuent de tuer chaque jour

Rédigé le 23 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Un camion dix roues en provenance du marché hebdomadaire de Benzambe s’est accidenté lundi près de Bossangoa, faisant sept victimes et rappelant la tragédie quotidienne des routes centrafricaines.
La République centrafricaine vient d’enregistrer une nouvelle tragédie routière qui endeuille la ville de Bossangoa, située à environ 305 kilomètres de Bangui. Un accident impliquant un camion dix roues a coûté la vie à sept personnes, ajoutant ces victimes à la longue liste des morts sur les routes du pays.
L’accident s’est produit au PK30, dans le village de Bongueré, alors que le véhicule revenait du marché hebdomadaire de Benzambé. Selon les premières informations recueillies par la rédaction du CNC, l’accident serait dû à une combinaison de facteurs : la surcharge du véhicule et un problème technique lié à la boîte à air qui aurait lâché. Cette défaillance mécanique a probablement causé la perte de contrôle du camion avec les conséquences dramatiques que l’on connaît.
Les sept victimes ont été transportées à la morgue de l’hôpital de Bossangoa. Parmi elles se trouve un jeune homme venu de la capitale Bangui pour vendre des vêtements. Ce commerçant ambulant, comme beaucoup d’autres, utilisait les moyens de transport disponibles pour exercer son activité économique, sans imaginer que ce voyage lui serait fatal.
Cet accident tragique montre clairement les multiples problèmes qui gangrènent le transport routier en République centrafricaine. La surcharge des véhicules est devenue une pratique courante, les transporteurs cherchant à maximiser leurs profits en entassant marchandises et passagers bien au-delà des capacités normales de leurs véhicules.
Cette pratique dangereuse s’explique en partie par l’état désastreux des routes centrafricaines. Pour se rendre de Bangui à Bossangoa, pourtant distantes de seulement 300 kilomètres, ou de Bossangoa à d’autres localités voisines comme Benzambé ou Nana-Bakassa, il faut faire preuve d’une résistance mentale considérable. Les routes sont dans un état chaotique qui transforme chaque voyage en épreuve d’endurance.
Cette situation ne concerne pas uniquement l’axe Bangui-Bossangoa. Dans tout le pays, les routes sont devenues de véritables pièges mortels. Nids-de-poule géants, portions complètement détériorées, ponts endommagés : l’infrastructure routière centrafricaine s’effrite jour après jour, abandonnée à son sort par des autorités qui semblent avoir d’autres priorités qui est le financement des Wagner par milliards par mois.
L’état déplorable des véhicules aggrave encore cette situation. Faute de moyens pour entretenir correctement leur flotte, de nombreux transporteurs font circuler des véhicules vétustes, mal entretenus et techniquement dangereux. Les pannes mécaniques comme celle qui a causé l’accident de Bossangoa sont monnaie courante sur les routes centrafricaines.
Cette négligence de l’entretien des véhicules découle aussi de la pauvreté générale qui frappe le secteur du transport. Les transporteurs, pressés par la nécessité économique, reportent souvent les réparations indispensables, espérant que leurs véhicules tiendront encore quelques trajets.
Le drame de Bossangoa s’inscrit dans une tragédie quotidienne qui frappe la République centrafricaine. Chaque jour, les routes du pays font des victimes. Ces morts répétées transforment les déplacements en loterie macabre où personne ne sait s’il arrivera vivant à destination.
Cette hécatombe routière touche particulièrement les populations les plus vulnérables : commerçants ambulants, voyageurs modestes qui n’ont d’autre choix que d’emprunter ces véhicules surchargés et mal entretenus. Pour eux, il n’existe pas d’alternative : c’est prendre ces risques ou renoncer à toute activité économique.
L’absence de contrôles techniques réguliers aggrave encore la situation. Les véhicules circulent sans vérification de leur état mécanique, multipliant les risques de pannes graves comme celle qui a provoqué l’accident de Bongueré. Cette carence de l’État en matière de régulation du transport routier fait de chaque voyage un pari sur la vie.
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