Bangui : une table ronde pour une lutte anti-mines nationale face à l’ombre du groupe Wagner

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Une table ronde s’est tenue vendredi à la Cité des chefs d’État de Bangui, dans le cadre de la Journée de la civilisation aux problèmes des mines, organisée par le service de lutte anti-mines des Nations unies. Réunissant autorités nationales et partenaires, cet événement a mis en lumière une urgence : la création d’une autorité nationale dédiée à la lutte contre les mines. Mais derrière les discours officiels, un problème persiste, pointé du doigt par de nombreux observateurs : le rôle du groupe Wagner, ces mercenaires russes, qui sont d’ailleurs des auteurs de la pose des mines à travers le pays.
Les participants ont reconnu les progrès réalisés depuis 2024 et validé la nécessité d’une structure nationale pour coordonner le déminage, sensibiliser la population et accélérer les efforts sur le terrain. Le Premier ministre Félix Moloua et d’autres responsables ont promis leur engagement. Pourtant, la réalité est plus sombre : les mines continuent de tuer et de mutiler, surtout dans les zones rurales du nord-ouest. Les enfants qui jouent, les femmes qui vont aux champs, les anciens qui vaquent à leurs activités, tous risquent de voir leur vie brisée par ces engins explosifs cachés dans les forêts.
Et qui est derrière ce fléau ? Le groupe Wagner, selon de nombreuses voix sur place. Ces mercenaires russes, présents dans le pays depuis des années, sont d’ailleurs l’un des auteurs de la pose des mines partout : Bocaranga, Bozoum, Ngaoundaye, Koui, Ydéré, Nguia-Bouar et ailleurs. Les conséquences sont terribles, pas seulement aujourd’hui, mais aussi pour demain. Des enfants meurent en touchant ces engins, des familles sont détruites. Malgré les preuves, Wagner tente de manipuler l’opinion en sa faveur, pointant du doigt les groupes armés comme les seuls auteurs de la pose des mines dans le pays. Mais la MINUSCA, la mission des Nations unies dans le pays, sait très bien qui est responsable. Elle le voit, elle le vit, même si elle peine à agir face au refus des mercenaires de laisser les services de la Minusca de retirer ces mines.
Le transfert des compétences de la MINUSCA vers une gestion nationale est une priorité, ont martelé les participants. Renforcer la souveraineté de l’État, c’est prendre en main cette lutte. Mais pour que cela fonctionne, il faut d’abord que Wagner arrête de poser des mines. Les publications sur les faits indexant Wagner ont eu un effet : les mercenaires ont un peu réduit leurs activités explosives après des années de pose des mines. Mais un peu, ce n’est pas assez. Les mines déjà enfouies restent là, prêtes à exploser à tout moment. Les autorités nationales, souvent critiquées pour leur silence ou leur complaisance, doivent agir avec fermeté. Sensibiliser Wagner et ses partenaires, oui, mais surtout exiger qu’ils cessent totalement.
Cette table ronde est un pas vers la sécurité et le développement. Une autorité nationale anti-mines pourrait protéger, avec des conditions d’ailleurs, les populations et ouvrir la voie à un avenir meilleur. Mais tant que les mercenaires russes continueront leur sale besogne, masqués par des propagandes et des jeux politiques, le danger restera tapi dans les forêts. Il est temps que la vérité éclate et que les mines disparaissent – pour les enfants, pour les femmes, pour tous….
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