Affaire de la disparition mystérieuse des organes génitaux à Bangui : Quand certains médias s’égarent dans la désinformation.
L’affaire de la disparition mystérieuse des organes génitaux masculins à Bangui prend une tournure inattendue. Alors que certains médias se sont empressés de crier au canular après un communiqué du gouvernement, la justice centrafricaine vient de relancer le débat en ouvrant une information judiciaire. Des suspects ont même été présentés au juge et auraient fait des aveux. Un rebondissement qui risque de faire rougir les organes de presse qui se sont précipités pour démentir l’affaire sans mener d’enquête approfondie.
Bangui, 02 septembre 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Disparition des organes génitaux à Bangui : une affaire qui secoue la capitale depuis des semaines.
Depuis plusieurs semaines, une psychose s’est emparée de Bangui suite à des témoignages faisant état de disparitions mystérieuses d’organes génitaux masculins. L’affaire a pris de l’ampleur, provoquant un vent de panique dans plusieurs quartiers de la capitale. Des témoignages concordants ont été recueillis, notamment à Boy-Rabe, où des victimes présumées ont été interrogées.
Un jeune homme de 18 ans, élève au lycée Ben Rachid, a ainsi affirmé avoir été victime de ce phénomène étrange. “Mon sexe s’est soudainement rétréci jusqu’à ne plus mesurer qu’un centimètre”, a-t-il déclaré. D’autres témoignages similaires ont été rapportés, y compris par des chefs de quartier et des leaders religieux. “Au début, nous pensions à une simple rumeur. Mais nous avons vu de nos propres yeux ces jeunes sans organes génitaux”, a confié un chef de quartier Kaïmba, dans le quatrième arrondissement de Bangui.
Affaire de disparition des organes génitaux à Bangui , le mutisme suspect de certains médias.
Étonnamment, alors que l’affaire prenait de l’ampleur et provoquait l’inquiétude de la population, certains médias centrafricains qui se targuent d’être “indépendants” et “populaires” ont brillé par leur silence. Aucun reporter n’a été dépêché sur le terrain pour enquêter et recueillir des témoignages. Ces organes de presse ont préféré garder le silence, fermant les yeux sur un phénomène qui agitait pourtant toute la capitale.
Ce n’est qu’après la publication d’un communiqué gouvernemental démentant les faits que ces mêmes médias se sont soudainement réveillés. Ils ont alors publié des articles et de reportage qualifiant l’affaire de “rumeur” et de “manipulation”, reprenant mot pour mot la version officielle sans la moindre investigation. Un revirement pour le moins suspect qui pose question sur l’indépendance réelle de ces organes de presse.
“Pourquoi ont-ils attendu que le gouvernement se prononce pour prendre position ? Pourquoi n’ont-ils pas mené leur propre enquête dès le début ?”, s’interroge un observateur des médias centrafricains. “On a l’impression qu’ils ne veulent pas contrarier le pouvoir, quitte à renier leur mission d’information”.
La justice relance le débat.
Alors que l’on pensait l’affaire classée, voilà qu’elle rebondit de manière spectaculaire. Selon des sources proches du parquet de Bangui, une information judiciaire a été ouverte. Plus surprenant encore, des suspects auraient été interpellés et présentés au juge en charge du dossier. D’après nos informations, certains auraient même passé aux aveux, confirmant la réalité des faits.
Le parquet pourrait communiquer officiellement dans les prochains jours sur cette affaire. D’après nos sources, l’enquête s’orienterait vers des faits de “pratique de charlatanisme et de sorcellerie” ayant conduit à des troubles à l’ordre public. Une qualification qui vient contredire la thèse du simple canular avancée par certains médias.
Ce rebondissement judiciaire vient jeter un pavé dans la mare et pose de sérieuses questions sur le travail d’investigation – ou plutôt son absence – mené par une partie de la presse centrafricaine. Comment expliquer qu’aucun de ces médias n’ait jugé bon d’enquêter sérieusement sur une affaire qui agitait toute la capitale ? Pourquoi se sont-ils contentés de reprendre la version officielle sans chercher à vérifier les faits sur le terrain ?
Des médias aux ordres ?
Pour certains observateurs, l’attitude de ces organes de presse révèle une forme d’allégeance au pouvoir en place. “Ils ont attendu que le gouvernement donne sa version avant de se prononcer. C’est comme s’ils avaient besoin de l’aval du pouvoir pour traiter l’information”, analyse un journaliste indépendant sous couvert d’anonymat.
D’autres y voient l’influence de bailleurs de fonds étrangers qui dicteraient leur ligne éditoriale à certains médias. “Il y a des intérêts en jeu. Certains ne veulent pas froisser leurs financeurs en allant à l’encontre de la version officielle”, estime un ancien rédacteur en chef de Corbeau News Centrafrique.
Quoi qu’il en soit, cette affaire vient rappeler l’importance d’un journalisme d’investigation rigoureux et indépendant. En se contentant de relayer la version officielle sans enquête approfondie, certains médias ont failli à leur mission d’information. Pire, ils ont participé à la propagation d’une forme de désinformation en qualifiant de “rumeur” des faits qui font aujourd’hui l’objet d’une enquête judiciaire.
L’ouverture de cette information judiciaire et la présentation de suspects au juge viennent rappeler que le travail journalistique ne peut se limiter à reprendre des communiqués officiels. Il nécessite une vérification rigoureuse des faits sur le terrain, la confrontation des sources et une analyse critique de l’information.
Cette affaire aura au moins eu le mérite de mettre en lumière les failles de certains médias centrafricains. Elle rappelle l’urgence de renforcer l’indépendance et le professionnalisme de la presse, garante d’une information fiable dans un pays en proie à de nombreux défis. Les lecteurs et auditeurs centrafricains méritent mieux que des organes de presse aux ordres, incapables d’exercer leur rôle de contre-pouvoir.
Corbeau News Centrafrique