Adraman Baron : l’arrestation manquée d’un ministre conseiller sans nomination
Bangui, 26 janvier 2024 (CNC) – La scène politique de la République centrafricaine est souvent marquée par des personnages énigmatiques, le plus souvent, des criminels récompensés pour service rendus à l’homme fort du pays. Si certains sont nommés par l’homme fort lui-même, d’autres par contre sont nommés eux-mêmes à leurs manières et à des titres qu’ils estiment qui peuvent influencer. C’est le cas d’Adraman Baron qui s’est auto-nommé Ministre-conseiller du président Faustin Archange Touadera depuis 2016. Cette mystérieuse figure, aux antécédents controversés, a récemment attiré l’attention de ses voisins du quartier avec une tentative d’arrestation orchestrée par les forces de l’ordre à son domicile situé dans le quartier cité Jean 23, situé dans le 4ème arrondissement de Bangui.
Les “proches du Président”c’est comme ça qu’on les appelle à Bangui. Un groupe des individus aux rôles flous dans le dispositif institutionnel, suscitant indignation et interrogations croissantes. Adraman Baron, qui se présente comme Ministre-Conseiller sans aucune preuve de nomination officielle, défraie la chronique.
Ancien Directeur administratif et financier de la SOCATEL puis Directeur général sous le régime de François Bozizé, Baron a été limogé de son poste et incarcéré pour détournement d’argent, vol des panneaux solaires. Il a ressurgi en 2016 aux côtés de Touadera, après sa libération conditionnelle pour des raisons de santé, créant des tensions et des doutes quant à sa légitimité.
Depuis 2021, Adraman Baron se fait protéger partout là où il passe et là où il dort, par des soldats de l’armée nationale qu’il les a lui-même retirer de l’Etat-major. La tentative de son arrestation menée il y’a quelques jours par les forces de l’ordre a jeté une lumière crue sur les zones d’ombre entourant ce personnage. Résidant dans le quartier cité Jean 23 à Bangui, Baron échappa à son arrestation, mais deux de ses gardes du corps furent appréhendés et placés en détention à la Section de Recherche et d’Investigation (SRI). Cette situation soulève des interrogations sur la légitimité de son statut de Ministre-Conseiller du Président, une position qu’il occupe sans décret officiel.
Baron, autrefois Directeur général de la SOCATEL sous le règne de Bozizé, est revenu sur le devant de la scène politique aux côtés de Touadera en 2016, sans explication claire ni décret de nomination. Son comportement atypique depuis 2016, passant une grande partie de son temps dans ses bureaux installés dans des bars, des buvettes et des restaurants de la place, éveille les soupçons quant à la confidentialité de ses fonctions. Des allégations d’escroquerie au nom du Chef de l’État planent également sur Baron, affectant l’image de Touadera et sapant la confiance politique.
Interrogé par la Rédaction du CNC, un conseiller présidentiel a affirmé que Baron n’est pas ministre-conseiller, mais un agent de renseignement présidentiel. Il utilise frauduleusement le titre de Ministre-Conseiller pour crédibiliser ses actes d’escroquerie auprès des opérateurs économiques, des DG et des ministres.
D’après nos sources, c’est le dernier remaniement gouvernemental qui a versé le sel sur le feu. Selon ces sources, Adraman Baron faisait régulièrement le tour des membres du gouvernement Moloua pour leur miroiter la confiance que Touadera avait envers eux dans le but de leur soutirer de l’argent et obtenir d’autres faveurs. Mais plusieurs de ces ministres limogés sans avertissement n’ont pas vu cette confiance placée, renouvelée. Cette révélation soulève des questions plus larges sur la présence de plusieurs individus adoptant des comportements similaires dans les cercles du pouvoir.
Rappelons que la tentative d’arrestation d’Adraman Baron dévoile un tableau complexe de la politique centrafricaine, mettant en lumière des individus influents opérant dans l’ombre. Les implications de cette affaire vont au-delà de la personne de Baron, touchant la crédibilité du Président Touadera et alimentant les inquiétudes dans une période cruciale. Il soulève également des questions plus profondes sur la transparence institutionnelle et la nécessité d’une réforme politique pour assurer la confiance de la population. Affaire à suivre, car elle pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir politique de la République centrafricaine.
La décision d’arrêter Monsieur Adraman Baron, ministre-conseiller spéciale sans nomination du président putschiste Touadera, est-t-elle guidée par un acte de trahison de sa part ou c’est juste pour lui ôter les soldats FACA qui l’entourent et qui seraient impliqués dans des actes de braquages ?
Affairse à suivre……
Par Gisèle MOLOMA
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